Témoignage : L’espérance

Depuis le début du confinement, la vie de notre service d’aumônerie a été fortement chamboulée. Tous les bénévoles, 32 personnes, ont dû laisser leur service : plus de visites, port de communion, célébrations, temps de prière. Seules, les deux aumôniers, Dominique et Patricia ont eu l’autorisation de rester à bord. Même notre cher Père Philibert a dû laisser son service de prêtre accompagnateur ; heureusement il continue de nous soutenir en nous assurant de sa prière et en faisant l’offrande de messes aux intentions des patients et résidents.

Tout ce qui faisait la vie de l’aumônerie s’est arrêté brusquement.

Passer de 35 à 2 n’est pas une mince affaire bien que notre activité s’est vu au début restreinte à la visite des résidents de Bel Air et de la Catiole  puisqu’il n’y avait plus de visites aux patients hospitalisés, il a fallu se réorganiser, se demander « comment être utile », « comment être auprès de ».  Ajouter en plus l’inquiétude de tous, dans les services de soin, de l’arrivée de ce « petit machin » dans nos murs, occasionnant la révision, quasi journalière, des conduites à tenir de chacun. Nous avons eu le sentiment que « nous étions tous dans le même bateau » résidents, personnel soignant, médical, administratif, personnel d’entretien, animatrices, aumôniers et qu’il fallait le faire avancer, à l’aveuglette mais en étant tous ensemble pour arriver à bon port.

Au bout de ces six semaines, fort de l’expérience de la traversée de quelques suspicions du COVID et un tout petit nombre de cas avérés sur l’hôpital, nous nous sentons tous mieux armés pour le combat et plus clairs sur l’accompagnement possible—tout au moins pour les résidents de l’EHPAD.

A notre grand soulagement, après un mois sans nouvelles, les services hospitaliers se sont rappelés que nous sommes disponibles pour les personnes hospitalisées et depuis quinze jours nous recevons, de nouveau, des demandes d’accompagnement de personnes hospitalisées et leur famille. C’est le service concerné qui nous téléphone pour nous demander de passer. Bien sûr, toutes les précautions requises sont prises : gel, blouse, masque, prise de température, distanciation. Nous sommes rassurées de voir les équipes de soignants enfin libres pour entendre les besoins spirituels de leurs patients.

Une joie dans ces moments perturbés vient de la disponibilité que nous avons de mieux connaître tous ceux que nous côtoyons, Dominique pour les résidents de Bel Air et Patricia pour ceux de la Catiole. Ce temps passé « autrement », plus de messes, célébrations, prières communautaires, est tout de même riche. Nous passons beaucoup de temps à visiter chacun prenant le temps de préparer et distribuer « la feuille de dimanche » remise à toutes les personnes qui fréquentent, habituellement, les célébrations. Nous avons fait parvenir également les textes de réflexions, prières que nous envoyaient le Diocèse ; la très belle prière de Mgr d’Ornellas à Notre-Dame-de la Peinière a été fort appréciée. Le Jeudi Saint, nous avons prié dans l’oratoire de Bel Air en offrant toutes les intentions reçues des résidents, de leurs familles, des bénévoles …

Nous soutenons aussi le service d’animation prenant le relais parfois pour un jeu de scrabble ou de la belote, apportant livres et revus, ou en proposant un tour dehors lorsqu’il fait beau. Il est vrai que la vie des résidents est troublée par ce confinement et nous savons tous, n’est-ce pas, qu’il faudrait attendre bien après le 11 mai pour qu’ils puissent jouir d’une vie « normale » reprenant leurs activités et les visites de l’extérieur qui leur manquent tellement. Nous sommes vraiment heureuses d’être là pour eux. Nous tenons les résidents informés de ce qui se passe à l’extérieur, comment nous vivons le confinement au-dehors des Ehpads. Ils comprennent ainsi que nous aussi, nous sommes restreints dans nos mouvements, nos gestes, dans notre vie quotidienne : plus de visite aux enfants, petits-enfants, plus d’activités de loisirs, magasins fermés, vie sociale réduite, événements familiaux tels mariage, baptêmes repoussés, plus de messes avec des paroissiens …

Cela va sans dire que ce qui nous manque le plus c’est la vie d’équipe. Les bénévoles nous sont présents à l’esprit tout le temps et nous apprécions le lien, grâce aux mails et coups de fils, que nous pouvons garder avec eux. Cependant, malgré nos communications hebdomadaires, leur absence nous pèse particulièrement car pour l’instant, tout ce qui fait l’aumônerie, est mis en veille, en attente. Tout ce qu’ils nous apportent en temps « normal » devient si évident : leur joie et enthousiasme, leur fidélité à leurs services et aux personnes visitées, leurs compétences dans leurs missions réciproques, leur foi et leur prière, leur écoute et leur soutien. Nous sommes comme deux petites bougies qui essayent de garder la flamme en attendant l’embrasement que peut être ces 35 cierges tous réunis.

Ce n’est pas facile pour eux et nous pensons qu’ils ressentent aussi cette peine. Nous les remercions de tout cœur de leur « présence » au sein de cette mission et comptons beaucoup sur leur prière pour nous, pour les résidents et les personnes hospitalisées, sans oublier les personnels soignants.

Nos retrouvailles seront très belles !!

Patricia Roszczypala et Dominique Guillemin – aumônerie de l’hôpital

Aumôneries des établissements de Santé

Mme Anne Renou
02.99.14.35.41
par mail

La question du sens de la vie au cœur de la maladie

« J’étais nu, et vous m’avez habillé ; J’étais malade, et vous m’avez visité ; J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Mathieu 25,36

Charte-benevoles-diocese-rennes
Circulaire 2006 relative aux aumôniers des établissements de la fonction publique hospitalière
Charte nationale des aumôneries- 2011