Un aumônier en tenue de soignant à Montfort

Au Centre Hospitalier de Montfort-sur-Meu , les services sont constitués ainsi :

– Une partie sanitaire composée de 15 lits de Médecine dont 4 lits identifiés de soins palliatifs, 30 lits de Soins de Suite et de Réadaptation, dont une unité de 6 lits dédiés pour coma végétatif, 30 lits d’USLD redéfinie.
– Une partie médico-sociale : 138 lits d’EHPAD, dont : 5 lits d’hébergement temporaire et 25 lits dans une unité d’accueil spécialisé Alzheimer.

        Début mars, lorsque j’ai demandé si je pouvais continuer d’assurer la présence de l’aumônerie, la réponse a été celle-ci : « Mme Baud vous êtes salariée ici : vous prenez la tenue d’un soignant, le masque, des chaussures à demeure et vous désinfectez vos mains. Vos bénévoles au même titre que les familles ne peuvent plus entrer dans l’établissement ».  La chapelle a été réquisitionnée pour accueillir d’éventuels malades du Covid, je me suis donc retrouvée avec le tabernacle dans mon bureau. Dans ma prière, j’ai crié vers Dieu : « MIRACLE ! Le virus, cette petite bête invisible, peut se promener partout, mais toi aussi Jésus, je vais te promener partout dans l’établissement, de haut en bas, dans tous les services, et on ne va pas chômer ». C’est en effet ce qui a pu se passer, en respectant tous les protocoles, et encore aujourd’hui. Ma tenue de soignante obligatoire a permis à certains de découvrir que je n’étais pas bénévole, mais à part entière investie comme eux dans l’établissement. Avec la psychologue, nous avons constaté que nous étions plus fatiguées que d’habitude, car nous voyons plus de personnes, vu l’attente de celles-ci.

         Avec Jésus, je dis VICTOIRE ! Il n’y a pas eu de malades du Covid, et beaucoup de belles rencontres. Je revois encore cette femme, tenant l’hostie entre ses doigts et prenant le temps de la contempler en disant à voix haute : « Jésus, Jésus… » Et à la fin du rituel, elle a dit : « Je peux mourir, j’ai communié. » Je peux vraiment témoigner de la profondeur des prières au moment des communions en général, de l’assiduité à l’écoute de la Parole et du petit commentaire que je fais lorsque c’est possible.

          L’Eucharistie et la Parole sont les deux tables, sur lesquelles la vie éternelle est fondée. Je dis cela, car le climat ambiant a permis que certaines personnes âgées se préparent à leur départ au ciel. À chaque fois que je prononce la phrase « Que Dieu Tout-puissant nous fasse miséricorde », je suis émue d’entendre celles qui terminent avec moi : « Qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la Vie éternelle. Amen. » Pour apaiser les cœurs, j’ai souvent utilisé aussi la parole que Jésus a dit à Sainte Faustine : « Jésus, j’ai confiance en toi ».

          Par ailleurs, j’ai pu sortir – et encore aujourd’hui – des résidents de l’EHPAD dans le patio, ce qui est très apprécié par les soignants. J’ai aussi pu apporter des fleurs à des personnes seules qui n’ont pas la joie de joindre de la famille par téléphone. Cette situation me permet d’avoir une autre présence, encore plus proche de chacun.

          Maintenant, nous attendons le jour où les familles, les amis et les bénévoles pourront revenir. Les personnes âgées, comme chacun de nous, ont besoin de la chaleur dans la relation fraternelle.

           Pour ceux et celles qui ne connaissent pas la demande de Jésus à Sœur Faustine : « Peins un tableau selon le modèle que tu vois, avec l’inscription: Jésus, j’ai confiance en Toi. (…) Je promets que l’âme qui honorera ce tableau ne sera pas perdue. Je lui promets aussi victoire sur ses ennemis dès ici-bas, et spécialement à l’heure de la mort. (…) Je désire qu’il y ait une fête de la Miséricorde. »

Christine Baud, aumônier au Centre Hospitalier de Montfort-sur-Meu

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Aumôneries des établissements de Santé

Mme Anne Renou
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La question du sens de la vie au cœur de la maladie

« J’étais nu, et vous m’avez habillé ; J’étais malade, et vous m’avez visité ; J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Mathieu 25,36

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Charte nationale des aumôneries- 2011