Christophe Gosselin sera ordonné diacre le 25 septembre

Christophe Gosselin sera ordonné diacre en vue du sacerdoce le dimanche 25 septembre à Saint-Malo. Il nous livre son témoignage.

Paru dans Eglise en Ille-et-Vilaine n°279 – octobre 2016

 

Je suis né à Bombay en 1982.

La providence de Dieu a voulu que je sois adopté par Benoît et Isabelle, originaires de Nantes. La famille qui m’a été donnée s’est enrichie, en 1984, avec l’arrivée de ma petite sœur Marie, indienne également.Christophe Gosselin

Nous avons grandi dans l’amour et l’attention de nos parents, de nos grands-parents et plus largement de toute une famille unie pour qui la foi chrétienne avait une place importante. Plusieurs de mes oncles sont prêtres et j’ai la chance d’avoir des tantes religieuses contemplatives ou missionnaires.

En 1992, mes parents sont entrés au Foyer de Charité de Tressaint, ils y resteront plus de 20 ans. Ensuite mon père a été ordonné diacre pour le diocèse de Saint-Brieuc.

Ma croissance humaine et spirituelle s’est donc réalisée dans ce contexte, où Dieu prenait une large place. Pourtant, vers l’âge de 16 ans, je décidais d’abandonner toute pratique religieuse pour découvrir le monde par moi-même.

Toujours animé d’une foi en un Dieu qui est Père plein de tendresse, je m’éloignais cependant de lui et de son Eglise.

Je voulais être journaliste. En 2002, je suis entré à Radio France à Paris. Là j’ai découvert cette vie que je cherchais dans un quotidien trépidant, rythmé par l’actualité nationale et internationale. J’ai rencontré des personnes remarquables, des hommes politiques fidèles et d’autres plus douteux. J’ai voyagé, contemplé des visages de tous horizons, écouté des mots étrangers, appris à parler des langues, emprunté des chemins toujours nouveaux. Puis, je me suis rapproché de l’Eglise de par mon métier en travaillant pour une radio et une télévision catholiques. Les sujets que j’abordais alors me laissaient perplexe et après avoir passé deux ans à interviewer les évêques de France, je découvrais un projet tout-à-fait différent du mien, celui de Dieu.

A cette époque j’étais également chef d’entreprise. A 26 ans je décidais effectivement de monter, avec des amis, une société de production audiovisuelle. Notre jeunesse et notre créativité nous ont conduit assez vite à travailler pour les médias, dans le milieu du show business où la réussite nous attendait.

Pourtant, plus les projets grandissaient et semblaient séduisants moins je me sentais à l’aise dans ce milieux parisien très particulier. Les relations que j’entretenais me laissaient vide et je fus déçu par beaucoup de personnes davantage attirées par l’argent et la gloire que par l’idée de réaliser ensemble des projets porteurs de sens.

En 2010, de retour en Ille-et-Vilaine pour visiter ma famille, j’éprouvais un vide intérieurement si grand que je n’aspirais qu’à changer de vie. C’est alors qu’a surgit en moi ce que le Seigneur avait déjà planté dans mon enfance ; la question de la prêtrise. Monseigneur Pierre d’Ornellas m’invitait alors à prendre le temps du discernement à l’occasion d’une retraite spirituelle. Ces huit jours m’ont bouleversé. J’y ai fais l’expérience du Christ ressuscité et dès lors tout était claire. Je devais quitter Paris et mes activités pour entrer à la Maison Charles de Foucauld à Saint-Pern pour y vivre une année de discernement.

Aujourd’hui, après cinq années au Séminaire de Rennes, je dois me rendre toujours plus disponible pour accueillir la grâce que le Seigneur me fait par le sacrement de l’ordination. Mystérieusement conduit de Bombay en Bretagne, de Paris à Rennes, je souhaite continuer à me laisser porter par le souffle de l’Esprit du Christ qui construit son Eglise par des voies souvent étonnantes car Dieu est fidèle en tout ce qu’il fait.

Retrouvez ici l’homélie de Mgr Nicolas Souchu et les photos de l’ordination diaconale de Christophe Gosselin