Cloches, prière pour la France le 15 août : Mgr d’Ornellas explique pourquoi

Assomption

Mgr Georges Pontier, Président de la Conférence des évêques de France, a invité les paroisses à faire sonner leurs cloches le dimanche 15 août à midi et proposé aux catholiques de prier pour la France dans leur prière universelle de ce jour. Interviewé par le quotidien La Croix du 12 septembre 2016 Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, explique le sens de ces démarches.

> Voir la communiqué de Mgr Pontier du 1er août 2016

« La prière pour la France s’inscrit dans une tradition chrétienne de charité »

> Comment comprenez-vous l’appel lancé par Mgr Pontier  ?

Mgr P. d’O. : C’est une tradition que de prier pour la France le 15 août. Cette année, dans un contexte particulièrement troublé, avec les évènements récents, il s’agit de demander la paix. Ce jour-là, les cloches sonneront. Cela aussi est une invitation à la prière…et à la confiance. Dieu est source de paix, seul lui peut la donner.

L’attentat de Nice a été pour moi un déclic. Ce drame m’a immédiatement évoqué la « guerre par morceaux » dont le pape François parle souvent. La France fait partie de ce conflit. Dans le diocèse de Laval se trouve le petit sanctuaire de Pontmain, où la Vierge Marie apparut à deux petits garçons en 1871. A cette époque, notre pays vivait la guerre. Au mois de janvier, les Prussiens, du Mans, progressaient vers l’Ouest. Son message aux petits voyants a été très simple : « Priez mes enfants ». Cette invitation a été réveillée en moi avec insistance et c’est ainsi que j’ai eu l’idée d’une neuvaine pour la paix qui s’achèverait le 15 août, pour toute la province de l’Ouest.

L’initiative de Mgr Pontier, à la suite de l’assassinat du P. Hamel, a répondu à cette intuition. Face à la situation actuelle de notre pays, notre arme, c’est la prière.

> Voir la neuvaine pour la paix proposée par les diocèses de l’ouest

> En 2012, le cardinal Vingt-Trois avait lui aussi demandé une prière pour la France, avec une intention particulière pour la famille, sur fond de débat sur le mariage pour tous, suscitant des incompréhensions…

Cette prière touchait effectivement un point très sensible de notre existence humaine, la filiation.

> Plus largement, certains estiment que la prière pour la France a un côté trop classique. Que leur répondriez-vous ?

Quand je me rends dans des EHPAD, auprès des personnes âgées, cette prière est pour elle une évidence, au-delà des différences sociales et culturelles. Dans leur conception, prier pour la France, c’est prier pour leurs enfants et petits-enfants, pour qu’ils trouvent un travail, une stabilité, pour que leur famille reste unie, leur vie stable. Les interrogations soulevées ne doivent pas faire oublier que prier pour la France, c’est prier pour que tous les habitants de France soient heureux d’un vrai bonheur, c’est prier pour les personnes et non pour une idée. Personne ne peut être contre cela.

> Aujourd’hui, quel sens prend cette prière ?

La situation économique de notre pays suscite des inquiétude. Prier pour la France implique aussi de prier pour les décideurs et pour les chefs d’entreprise. Le chômage est aujourd’hui une plaie très douloureuse.

> Comment créer l’unité, alors que les visions de la France sont très différentes, y compris parmi les catholiques  ?

Prier pour la France signifie s’inscrire dans une tradition chrétienne multiséculaire de charité, pour que celle-ci continue d’irriguer les manières de relever de nouveaux défis. Aujourd’hui, il me semble que nous sommes invités à ouvrir de nouveaux chemins de charité envers les réfugiés.

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