Parole de Mgr d’Ornellas : « Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend »

Depuis qu’il est devenu le successeur de l’Apôtre Pierre, le pape François a posé de nombreux  gestes envers les plus pauvres. Ces gestes, plus qu’un discours, forment ensemble une parole lumineuse qui nous confirme dans la foi, selon sa mission reçue de Jésus (cf. Luc 22,32). L’Église est l’Église du bon samaritain !

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°291, nov 2017.

Paul  VI l’avait déjà dit, et ses gestes pour les plus affamés ne peuvent être oubliés, en particulier  pour les populations du Sahel, ainsi que son cri  angoissé face au drame de l’opulence qui méprise l’indigence. Jean-Paul II a mis en lumière  « l’option préférentielle pour les pauvres »  qui appartient à notre foi au Christ. Benoît XVI  nous a donné la charte de cet amour au sein  de l’Église : « Pratiquer l’amour envers toutes  les personnes qui, de quelque manière, sont  dans le besoin, cela appartient à son essence  au même titre que le service des Sacrements et  l’annonce de l’Évangile. » (Dieu est amour, n. 22)

Oui, l’attitude du bon Samaritain est essentielle à la vie des disciples de Jésus ! Le pape  François nous l’a rappelé dans sa lettre du 20  novembre 2016. Il nous invite aux « œuvres de  miséricorde ». Devant les multiples visages  souffrants, «  le moment est venu de donner  libre cours à l’imagination de la miséricorde  pour faire naître de nombreuses œuvres  nouvelles, fruits de la grâce ».

Par cette Lettre, il institue la « Journée Mondiale  des  Pauvres », le  XXXe dimanche  du Temps Ordinaire, de telle sorte que le dimanche suivant où nous fêtons le Christ  Roi de l’Univers, il soit clair qu’il s’agit d’une  royauté de miséricorde et de tendresse sans  limites, pour tous.

L’attitude du bon Samaritain est essentielle à la vie des disciples de Jésus !

Cette Journée est le dimanche 19 novembre  2017.  Chaque  communauté  chrétienne,  chaque aumônerie, chaque chrétien trouvera le geste, la parole, la prière qui manifeste un amour authentique. « La pauvreté  a le visage de femmes, d’hommes et d’enfants…  [Elle est le] fruit de l’injustice sociale, de la misère morale, de l’avidité d’une minorité et de  l’indifférence généralisée ! » Pour lutter contre  cette indifférence, que chacun fasse grandir la « culture de la rencontre » à laquelle  François nous invite. Oui, allons rencontrer  ceux qui vivent une pauvreté, et laissons- nous  rencontrer  par  eux  qui  sont  « nos  frères et sœurs créés et aimés par l’unique  Père céleste ». Les personnes appauvries  enlèvent ce qui, en nous, est superficiel et  nous conduisent à l’essentiel.

Que cette Journée Mondiale des Pauvres soit  aussi l’occasion de supplier avec confiance l’Esprit Saint : qu’Il remplisse nos cœurs de charité, afin qu’ils soient brûlés par ce feu de  l’amour pour tout être humain, qui a poussé  notre grand Dieu à s’anéantir et à livrer sa  vie sur la Croix jusqu’à la mort.

« Un tel amour ne peut rester sans réponse,  nous  dit  François.  Même  donné  de  manière  unilatérale, c’est-à-dire sans rien demander  en échange, il enflamme cependant tellement  le cœur que n’importe qui se sent porté à y ré- pondre malgré ses propres limites et péchés. Et  cela est possible si la grâce de Dieu, sa charité  miséricordieuse sont accueillies, autant que  possible, dans notre cœur, de façon à stimuler  notre volonté ainsi que nos affections à l’amour  envers Dieu lui-même et envers le prochain. De cette façon, la miséricorde qui jaillit, pour  ainsi dire, du cœur de la Trinité peut arriver  à mettre en mouvement notre vie et créer  de la compassion et des œuvres de miséricorde en faveur des frères et des sœurs  qui sont dans le besoin. » (Message du 13  juin 2017)

Belle première Journée Mondiale des Pauvres à  chacun et à chacune !