Parole de Mgr d’Ornellas : Le temps de dire merci !
Après les ordinations de deux nouveaux prêtres et au moment des congés d’été, voici le temps de l’action de grâce.
Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°299 – Juillet 2018 |
Que chacun de nous rende grâce à Dieu pour le don de deux prêtres, Nicolas et Joseph. Mais aussi pour le don de tous les prêtres, de ceux qui ont croisé notre route en faisant du bien.
Voici le temps de l’action de grâce. En effet, pour la plupart d’entre nous s’achève l’année scolaire ou pastorale. Vient un temps de repos ! Le vrai repos coïncide toujours avec un ressourcement. Le divertissement qui entraîne dans la superficialité ne donne pas le repos véritable dont nous avons besoin pour refaire nos forces. Chacun, avec des amis, le plus souvent en famille, trouve le moyen de se reposer en se ressourçant auprès des siens ou dans un lieu propice à la contemplation de Dieu à travers la nature, au silence avec la méditation de sa Parole, au recueillement dans la prière auprès d’une communauté priante.
C’est que le repos n’est pas uniquement pour le corps mais aussi pour l’âme et le cœur. Intimement liés entre eux, ils se reposent ensemble. Point de repos véritable si l’un d’eux ne trouve pas son compte ni sa paix ! La personne tout entière entre dans le repos quand l’intériorité grandit, quand le cœur se dilate, quand les relations les plus intimes se déploient ou sont réconciliées, quand, enfin, une nourriture est donnée à l’âme et la rassasie de paix et de douceur.
Quel repos étonnant quand la présence de Dieu advient au fond de soi ! Une paix surgit et procure le repos. Tout cela est précieux à savoir pour vivre ces vacances.
Dieu soit béni de nous ouvrir les yeux sur les dons reçus afin que nous entrions dans le repos qu’Il nous offre en Lui exprimant notre merci confiant le plus sincère
Mais le vrai repos contient toujours un « merci ». Effectivement, dans la Bible, il est nommé après le labeur des six jours symboliques durant lesquels Dieu fit la création. Le « septième jour » est enfin le temps béni du repos. Or, il est impossible de vivre ce temps sans faire mémoire de tout ce que nous avons reçu pendant les « six jours » symbolisant le labeur.
C’est pourquoi, j’invite chacun et chacune, du plus jeune au plus ancien, à trouver les raisons pour lesquelles un merci peut légitimement monter de son cœur. Prenez le temps de laisser monter ce merci et trouvez les mots pour l’exprimer à Dieu, à un proche, à une personne. Qu’il est beau cet échange de mercis qui tissent la toile du bonheur et du repos dans l’amour !
Sans doute l’année scolaire ou pastorale n’a pas été tranquille pour tout le monde. Vraisemblablement, il y eut des moments difficiles, voire douloureux. Parfois, ce sont des douleurs inconsolables avec lesquelles il faut apprendre à vivre de nouveau, progressivement, avec la grâce de Dieu et la présence pacifiante d’amis fidèles. D’une autre manière, ce sont des situations complexes qui demandent un surcroît de présence et d’investissement personnel et affectif, dont on ne voit pas l’issue, si bien qu’il n’y a pas beaucoup de changement entre ce temps dit de vacances et l’année scolaire.
Pourtant, à vous aussi qui vivez ces souffrances cachées ou visibles, je voudrais suggérer avec respect et affection qu’il vous est aussi possible d’exprimer un « merci ». Dans l’épreuve, la petite espérance maintenue, la présence d’amis fidèles, les petits gestes consolants, les prières apaisantes, la présence de Dieu avec sa lumière et sa douceur furtivement reconnues, tout cela que chacun saura discerner dans son existence ou dans celle du proche malade ou endeuillé, peut laisser advenir un humble et vrai merci au milieu de la fatigue.