Mgr d’Ornellas : « La famille, une citoyenneté divine »

Paru dans la revue Église en Ille-et-Vilaine n°268, oct. 2015.

Pendant ce mois d’octobre, prions pour les évêques réunis à Rome avec le pape François à l’occasion du Synode sur la famille. Parmi eux, se trouve un enfant de Rennes, Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes. François demande souvent : « s’il vous plaît, priez pour moi. »

Aux États Unis, le Pape a improvisé avec conviction à propos de la famille : fondée par « un homme et une femme », elle est « une fabrique d’espérance ». Quelle belle image ! Qui donnera à notre monde désenchanté l’espérance ? La famille. Pourquoi ? Car elle est le creuset de l’amour. Fondée par amour, la famille s’agrandit à cause de l’amour.

Les plus fragiles, par la petitesse, le handicap, la vieillesse, la maladie, y sont accueillis et accompagnés avec amour. Dans la famille, on aime et on apprend à aimer. François le souligne : « L’amour, seul, permet d’aller de l’avant parce que l’amour est joie. » Une grand- mère me parlant de sa famille avec ses difficultés, me confia : « la famille, c’est le lieu des joies indicibles. »

Là où il y a l’amour authentique, là Dieu est présent. François le sait : « La famille a une citoyenneté divine. C’est Dieu qui donne sa carte d’identité à la famille. » Sans doute à cause de l’amour, mais aussi parce qu’il en est le génial inventeur. L’Écriture Sainte dévoile avec beauté la grandeur de la famille fondée sur l’amour conjugal entre l’homme et la femme, ainsi que sur l’amour parental et sur l’amour filial. Comment douter de la sainteté de la famille ? Dieu lui-même est venu habiter parmi nous au sein d’une famille. Il manifesta sa gloire d’abord à l’occasion d’un mariage, à Cana de Galilée.

Le saint pape Jean-Paul II a voulu être appelé le Pape de la famille. Dieu sait s’il en eut le souci. Ses enseignements contiennent de telles lumières que l’Église peut bien espérer être prophète de la famille dans notre monde contemporain. Non pas en assénant la vérité idéale de la famille, mais en proposant attention, délicatesse, tendresse, accompagnement, réconfort, paix aux familles de notre terre, quelles qu’elles soient avec leurs histoires, leurs blessures, leurs peines et leurs joies. En discernant les chemins de l’amour et de la vie, au milieu de techniques aux puissances non discernées. Oui, l’Église sera prophète des familles dans la mesure où elle aura pour elles une parole de bonté et d’encouragement, dans la mesure aussi où elle donnera aux jeunes le goût de la famille.

Car la vie de famille, dans l’amour qui surpasse les obstacles et qui se fait pardon, est une école splendide de sainteté. On y apprend et découvre la beauté du mystère de Dieu et de sa présence aimante.

Qu’il est beau pour les familles de s’entraider mutuellement afin que chacune trouve l’appui fraternel qui fait grandir dans la bienveillance et dans la foi vivante. Que saint Louis et sainte Zélie Martin, canonisés ce 18 octobre, soient de bons protecteurs pour toutes les familles. Qu’il est beau d’être prêtre, proche des familles, pour comprendre leurs difficultés, leurs inquiétudes, leurs espérances et leurs joies, pour leur donner la Parole de Dieu qui les guide dans la confiance vers l’amour toujours plus grand !