Parole de l’évêque : Le service de la Charité

Comment ne pas s’émerveiller devant toutes celles et tous ceux qui vivent le commandement de l’amour du prochain ! Ils sont nombreux les chrétiens qui, poussés par leur foi vivante en Jésus, vont vers leurs frères et sœurs malades, âgés et dépendants, ou handicapés. Nombreux sont aussi celles et ceux qui portent attention aux personnes exclues, migrantes ou détenues.

Mgr Pierre d’Ornellas, Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°306 – Mars 2019

Cependant, il est juste et bon que l’amour du prochain soit au cœur de la vie paroissiale comme sont au cœur de la paroisse la prière avec la liturgie et la transmission de la foi avec la catéchèse aux enfants, catéchumènes et adultes. En effet, celui qui aime Dieu qu’il ne voit pas et qui ferme ses entrailles à son frère qui souffre, est un menteur, lisons-nous dans la Première Lettre de Saint Jean.

Mais comment placer l’amour du frère éprouvé au cœur de la vie paroissiale ? Voilà une belle question dont peut se saisir tout Conseil Pastoral Paroissial en se mettant à l’écoute de l’Esprit Saint.

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Tout d’abord, la paroisse est une communauté vivante et fraternelle, accueillante et priante. Chacun de ses membres s’y ressource pour grandir dans la foi et dans sa vie selon l’Évangile. Chacun a aussi ses préoccupations familiales ou professionnelles. Souvent, des chrétiens accomplissent un service pour le bien de la Communauté. Tout le monde n’a pas à tout faire. Mais quel que soit le service accompli, chacun y trouve de quoi grandir dans sa foi et sa vie chrétienne.

Et bien, l’amour du frère appartient à la foi vivante en Jésus, il est essentiel à la vie chrétienne. Impossible de vivre une « amitié avec le Fils de Dieu », avec le Christ, sans voir grandir en soi un amour particulier pour les frères et sœurs souffrants. Cet amour devient compassion, miséricorde « en actes et en vérité ». Il est aussi une « amitié » grâce à laquelle chacun reçoit de l’autre.

Il est juste et bon que l’amour du prochain soit au cœur de la vie paroissiale comme sont au cœur de la paroisse la prière avec la liturgie et la transmission de la foi.

Alors il est enrichissant que cet amour soit partagé au sein de la communauté paroissiale. Il est bon que tous les chrétiens engagés dans l’amour effectif du frère éprouvé puissent s’accueillir les uns les autres avec bonté, se rencontrer dans les différences de leurs actions, se nourrir ensemble de l’Évangile, échanger sur leurs pratiques, s’entraider, écouter les appels à aller vers telle « périphérie existentielle » et grandir dans l’amour mutuel, pour mieux entendre et vivre la parole de Jésus : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait. »

Par cette rencontre, il est plus facile de discerner comment la communauté paroissiale est encouragée non seulement à soutenir ces divers engagements pris par certains de ses membres, mais aussi à vivre l’amour du prochain comme Jésus l’a vécu.

Voilà un aspect de la Diaconale paroissiale. Je suis heureux que la première Orientation de la Lettre pastorale Afin que vous débordiez d’espérance soit celle qui concerne l’amour pour nos frères et sœurs éprouvés. Comme le dit joliment le père Henri Chesnel, cet amour n’est pas une chapelle latérale de l’église paroissiale, il est dans la nef.

Tous, nous avons besoin de grandir dans l’amour. Tous, nous sommes appelés à nous convertir pour aimer de mieux en mieux. Tous, nous savons que nous avons encore du chemin pour aimer à la manière de Jésus.

Puissent les Diaconies paroissiales nous accompagner sur ce beau chemin de la charité chrétienne.

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