Parole de Mgr d’Ornelas : « Ouvrez les portes de votre coeur »

Avec le Jubilé de la Miséricorde, l’Espérance nous est offerte. Ne lui fermons pas la porte.

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°271, janvier 2016.

Une porte a été ouverte ! C’est toujours un signe heureux : une porte qui s’ouvre offre un espace nouveau à notre liberté et à notre amour. Quoi de plus triste qu’une porte qui se ferme ou qui reste verrouillée !

La «Porte Sainte» s’est ouverte pour le Jubilé de la Miséricorde. J’ai été heureux de l’ouvrir en pensant à toutes ces multiples portes qui s’ouvriront au cours de l’année, grâce à la miséricorde de Dieu et à la nôtre. Qu’il est beau de penser déjà à toutes les portes qui s’ouvriront au cours de cette année, dans le quotidien de nos vies, par la grâce de Dieu.

Le 8 décembre à Rome, le pape François, avant d’ouvrir la porte de la Basilique Saint-Pierre, rappelait que le concile Vatican II fut une grande porte ouverte à l’Esprit Saint et sur le monde. Durant ces 50 dernières années après le Concile, combien de portes ne se sont-elles pas ouvertes. Elles ont laissé entrer la lumière de Dieu et de sa paix; souvenez vous de l’homme frêle tout de blanc vêtu qui, dans l’auguste assemblée des Nations Unies, apporta la paix de l’évangile en criant : «Jamais plus la guerre.» C’était Paul VI.

Elles ont permis des rencontres nouvelles entre chrétiens autrefois divisés; souvenez-vous des accolades entre les patriarches de Constantinople et les papes. Elles ont suscités les retrouvailles entre juifs et chrétiens; souvenez-vous de la venue de Jean-Paul II à la Synagogue de Rome, et de l’invitation par Benoît XVI d’un Rabbin à une assemblée d’évêques. Elles ont relié des frères de religions différentes; souvenez-vous du pape François et de l’Imam dans les rues de Bangui.

Si la «Porte sainte» a été ouverte dans notre diocèse, comme dans tous les diocèses du monde, c’est pour nous inviter tous à ouvrir des portes. Ouvrons-les pour que l’Évangile soit notre lumière, pour que l’autre soit notre frère, pour que le plus souffrant devienne notre ami, pour que celui qui nous a offensé ait accès à notre pardon.

Ouvrir une porte, c’est offrir la nouveauté à une relation blessée ou vide. Ouvrir une porte, c’est croire que l’impossible peut devenir possible. Avec le Jubilé de la Miséricorde, L’Espérance nous est offerte, ne lui fermons pas la porte. Et ce 1er janvier, une porte s’est ouverte : celle de la Paix. Cette journée mondiale de prière pour la Paix est un appel : que chaque jour de l’année 2016 soit une porte ouverte sur la paix ! Être artisan de paix chaque jour ! Cela résonne comme un beau défi à relever dans nos gestes et nos prières les plus quotidiens.

«Je suis la Porte.» (Jean 10) Voilà le Christ, celui auquel l’Église croit de toute sa foi. Il rend chacun capable d’ouvrir les portes de son cœur. Ils nous rend libres en déverrouillant ce qui est verrouillé au fond de nous. Il fait sauter les verrous qui nous empêchent d’entrer en relation bienveillante avec l’autre. Il dissipe les ténèbres qui nous aveuglent sur la beauté de la vie et de son amour.

Il ouvre nos cœurs à la liberté des enfants de Dieu, éperdus de joie devant les miséricordes du Seigneur qui ne sont jamais épuisées et se déversent chaque matin. En vous souhaitant une belle année, je prie pour que chacun ouvre la porte de son cœur au Christ et à son prochain !

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