PAROLE de Mgr d’Ornellas : Chant de Pâques en araméen par les chrétiens chaldéens ou syriaques

150818_Entête EIV_150Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alleluia ! Ce cri de joie résonne de part le monde entier. Aujourd’hui, en effet, dans toutes les nations du monde existe une communauté chrétienne qui le clame dans sa propre langue.

Une immense espérance traverse le monde en ces jours de Pâques. Oui, le monde est habité par cette espérance fulgurante depuis deux mille ans. Comme une flamme, elle s’est répandue venant progressivement brûler le cœur de chaque nation, l’une après l’autre, grâce aux témoins qui sont allés au loin pour apporter le témoignage du Christ ressuscité. Que l’espérance chrétienne vienne toucher le cœur de celles et ceux qui demeurent indifférents ou ignorants de l’Amour de Dieu qui a ressuscité son Christ pour notre vie à tous.

Aujourd’hui, notre terre tressaille d’une joie que la foi nous fait percevoir, elle qui nous donne une telle assurance. Elle entend résonner le magnifique cantique pascal :
« À la Victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ?
J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
J’ai vu la gloire du Ressuscité !
J’ai vu les anges, ses témoins, le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée.”
Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !
Amen. »

Le chant de Pâques est aussi chanté en araméen par les chrétiens chaldéens ou syriaques d’Irak ou de Syrie. Souvent exilés, ils sont habités par l’espérance que donne le Christ ressuscité. Nous l’avons entendu à la fin de la messe Chrismale : l’un d’entre eux, réfugié à Rennes, a témoigné de sa prière.

Nous avons aussi entendu Mgr Sleiman, archevêque latin de Bagdad, qui nous a dit à Rennes, le dimanche 15 mars, que sa prière d’évêque dans l’Irak si meurtrie par la guerre était : « Seigneur prends pitié, aie compassion de nous ». C’est la prière par laquelle s’achève le cantique de Pâques. Oui, dans l’espérance de Pâques, nous portons dans notre prière tous nos frères et sœurs chrétiens persécutés au Moyen Orient.

Si le Christ est ressuscité, alors l’espérance grandit en nous de façon prodigieuse. La mort n’est plus l’horizon de la vie humaine, mais la pâque de nos vies éclaire nos existences de façon neuve. Pâques ! C’est la victoire de l’amour. L’amour est éternel, il ne passe pas.

Le Christ est ressuscité car sur la croix, l’amour s’est affronté à la haine de tous les péchés du monde et il a tout vaincu : « pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Nous avons aussi entendu Mgr Sleiman évoquer ce pardon face aux crimes effroyables commis par des guerriers de Daech.

Comme il est important que nous nous exercions chaque jour à l’amour vrai, évangélique, afin qu’au soir de notre vie, grâce à notre amour, nous vivions notre mort comme une pâque, par amour !

Tous les chrétiens le proclament, qu’ils soient catholiques, issus de la réforme de Luther ou Calvin, anglicans, orthodoxes, coptes. Pâques, c’est une telle unité ! Puisse cette fête faire grandir notre amour fraternel les uns pour les autres. Que l’amour dans nos cœurs ne cesse de grandir : il est la preuve que la Christ est ressuscité !