Parole de l’Évêque – 10 février : priez pour le respect de la vie

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°348 – Février 2023

Ce 17 janvier, nous avons fêté Notre-Dame de Pontmain, au jour anniversaire de l’apparition en 1871 dans le ciel de Pontmain en Mayenne. Là, des enfants ont vu la Vierge Marie avec une parole qui s’est écrite sous leurs yeux : « Mais priez mes enfants Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. »

Quelques années plus tard, dans le Carmel de la ville de Lisieux, une jeune fille de 24 ans, sainte Thérèse écrivait : « Qu’elle est donc grande la puissance de la prière ! on dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande. Il n’est pas nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance. » (Manuscrit C, f°25)

Au-delà de sainte Marie, Mère de Jésus, ou de sainte Thérèse de Lisieux, c’est Jésus qui invite à prier : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’ici vous n’avez rien demandé en mon nom : demandez et vous recevrez si bien que votre joie sera parfaite. » (Jean 16,23-24)

Enfin, la prière atteint son sommet quand tous ensemble, unis à Jésus ressuscité et en son nom, nous prions la grande prière des enfants bien-aimés de Dieu : « Notre Père, qui es aux Cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… »

Encouragés ainsi à prier, nous pouvons tous nous réunir dans la prière afin de demander que la vie humaine soit davantage respectée. Des aveuglements sur la beauté de la vie, des manques de moyens et d’accompagnements, des erreurs sur la liberté réduite à une autonomie absolue, engendrent de graves manques de respect depuis le commencement de la vie jusqu’à sa fin naturelle.

Quand l’Assemblée nationale a voté pour que l’avortement soit inscrit dans la Constitution française, les évêques de France ont attiré l’attention sur la beauté de la vie qui croît dans le sein de la mère : « Toute vie est un don pour ce monde. »

Dans une société où est magnifiée la performance et dans laquelle l’individualisme affecte nos mentalités, la prise en considération fraternelle de la personne fragilisée, ou en fin de vie, n’est pas mise à sa juste valeur. L’euthanasie apparaît normale aux yeux de certains ! Les évêques ont signé une lettre « Ô mort, où est ta victoire ? » Elle peut aider chacun à méditer sur la mort et sur l’accompagnement fraternel envers nos frères et sœurs en fin de vie.

Le vendredi 10 février prochain, veille de la fête de Notre-Dame de Lourdes, les évêques de France invitent tous les catholiques faire de ce jour « une journée de jeûne et de prière pour le respect de la vie humaine. Dans le contexte mouvant de nos sociétés, et notamment du débat ouvert dans notre pays sur la fin de vie, les catholiques demandent à Dieu la grâce de respecter la vie humaine, la leur et celle de tout autre, dans leurs pensées et leurs comportements. »

Dans notre prière, rendons grâce et prions pour ces hommes et ces femmes qui s’engagent avec une juste compassion, une vraie compétence et une réelle volonté de respecter chacune des personnes en fin de vie ou atteinte d’une maladie chronique invalidante, afin qu’elles soient toutes accompagnées le mieux possible. Ces hommes et ces femmes, qu’ils le sachent ou non, sanctifient le nom du Père des Cieux, accomplissent quelque chose du Royaume de Dieu, font la volonté de Dieu.

Et prions pour que les moyens soient donnés afin que cet accompagnement puisse être offert à tous ceux qui en ont besoin. Oui, la vie est un don, plein de beauté, un don fragile remis à la sollicitude fraternelle les uns envers les autres. Le Bon Samaritain est une lumière en notre monde. Laissons-nous éclairer par elle.