Congrès international des catéchistes à Rome – le Pape s’adresse à vous, catéchistes !

Du 8 au 10 septembre dernier, 1400 catéchistes de 82 pays différents se sont réunis à Rome à l’invitation du pape François. Voilà le discours du Saint Père à l’attention des participants …et des catéchistes qui n’ont pas pu y aller !

Chers catéchistes et chères catéchistes, bonjour !

C’est pour moi un motif de grande joie de vous rencontrer, parce que je connais très bien votre engagement dans la transmission de la foi. Comme l’a dit Mgr Fisichella, que je remercie pour cette rencontre, vous venez de tant de pays différents et vous êtes le signe de la responsabilité de l’Église à l’égard de tant de personnes : enfants, jeunes et adultes qui demandent de prendre le chemin de la foi. Je vous ai tous salués comme catéchistes. Je l’ai fait intentionnellement. Je vois au milieu de vous beaucoup d’évêques, beaucoup de prêtres et de personnes consacrées : eux aussi sont catéchistes. Je dirais même qu’ils sont avant tout catéchistes parce que le Seigneur nous invite tous à faire résonner son Évangile dans le cœur de chaque personne. Je vous avoue que je suis très heureux du rendez-vous du mercredi, quand chaque semaine je rencontre tant de personnes qui viennent participer à la catéchèse. C’est un moment privilégié parce que, en réfléchissant à la Parole de Dieu et à la tradition de l’Église, nous cheminons comme Peuple de Dieu et nous sommes aussi appelés à trouver les formes nécessaires pour témoigner de l’Évangile dans la vie quotidienne.

Je vous en prie : ne vous lassez pas d’être catéchistes. Non pas de « faire la leçon » de catéchisme. La catéchèse ne peut pas être comme une heure d’école, mais elle est une expérience vécue de la foi que chacun de nous sent le désir de transmettre aux nouvelles générations. Bien sûr, nous devons trouver les modalités les meilleures pour que la communication de la foi soit adaptée à l’âge et à la préparation de la personne qui nous écoute. Car la rencontre personnelle que nous avons avec chacun est décisive. C’est seulement la rencontre interpersonnelle qui ouvre le cœur à recevoir la première annonce et à désirer grandir dans la vie chrétienne avec le dynamisme propre que la catéchèse permet de mettre en œuvre. Le nouveau « Directoire pour la Catéchèse » que je vous ai transmis il y a quelques mois, vous sera très utile pour comprendre de quelle manière parcourir cet itinéraire et comment renouveler la catéchèse dans les diocèses et les paroisses.

N’oubliez jamais que le but de la catéchèse, qui est une étape privilégiée de l’évangélisation, est celui de permettre une rencontre avec Jésus Christ et de permettre qu’Il grandisse en nous. Et ici nous entrons directement dans la spécificité de votre troisième Congrès International, qui a pris en considération la troisième partie du Catéchisme de l’Eglise Catholique. Il y a un passage du Catéchisme qui me semble important de vous signaler en considérant ce que vous êtes en tant que « Témoin de la vie nouvelle ». Il dit ceci : « Lorsque nous croyons en Jésus-Christ, communions à ses mystères et gardons ses commandements, le Sauveur vient lui-même aimer en nous le Père et ses frères, notre Père et nos frères. Sa Personne devient, grâce à l’Esprit, la règle vivante et intérieure de notre agir. » (n° 2074) Comprenons pourquoi Jésus nous a dit que son commandement est celui-ci : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. (Jn 15,12). Le véritable amour est celui qui vient de Dieu et que Jésus a révélé par le mystère de sa présence au milieu de nous, par sa prédication, ses miracles et par-dessus tout par sa mort et sa résurrection. L’amour du Christ reste comme le véritable et unique commandement de la vie nouvelle, que le chrétien, avec l’aide du Saint-Esprit, fait sien jour après jour dans un cheminement qui ne s’arrête jamais.

Chers catéchistes, vous êtes appelés à rendre visible et tangible la personne de Jésus Christ, qui aime chacun de vous et c’est pourquoi il devient la règle de notre vie et le critère de jugement de notre agir moral. Ne vous éloignez jamais de cette source d’amour, car c’est la condition pour être heureux et pleins de joie, toujours et malgré tout. Voilà la vie nouvelle qui a jailli en nous le jour de notre baptême et que nous avons la responsabilité de partager avec tout homme, de telle sorte qu’elle grandisse en chacun et porte du fruit.

Je suis sûr que ce chemin en conduira beaucoup parmi vous à découvrir pleinement la vocation d’être catéchistes et ainsi à demander d’accéder au « ministère de catéchiste ». J’ai institué ce ministère en sachant quel grand rôle il peut exercer dans la communauté chrétienne. N’ayez pas peur : si le Seigneur vous appelle à ce ministère, suivez-le ! Vous serez participants de la mission même de Jésus d’annoncer son Evangile et de conduire à la relation filiale avec Dieu le Père.

Et je ne voudrais pas terminer – je le considère comme une chose bonne et juste – sans me souvenir de mes catéchistes. Il y avait une religieuse qui dirigeait le groupe des catéchistes. Parfois elle enseignait elle-même, parfois c’étaient deux braves dames. Elles s’appelaient toutes les ceux Alicia, je m’en souviens encore. Et cette religieuse a posé les bases de ma vie chrétienne en me préparant à la Première Communion, dans l’année 43-44. Je crois que personne ici n’était né à cette époque. Le Seigneur m’a fait aussi une grâce très grande. Elle était très vieille, moi j’étais étudiant, j’étudiais à l’étranger, en Allemagne, et à la fin de mes études je suis rentré en Argentine le lendemain de sa mort. J’ai pu l’accompagner ce jour-là. Et quand j’étais là, priant devant son cercueil, j’ai rendu grâce au Seigneur pour le témoignage de cette religieuse qui a passé sa vie presque exclusivement à faire le catéchisme, à préparer les enfants et les jeunes à la Première Communion. Elle s’appelait Dolores. Je me permets ceci pour témoigner qu’un bon catéchiste laisse des traces, non seulement la trace de ce qu’il sème, mais la trace de la personne qui a semé. Je vous souhaite aussi que vos enfants, vos jeunes, vos adultes, ceux que vous accompagnez en catéchèse, se souviennent toujours de vous devant le Seigneur comme une personne qui a semé des choses belles et bonnes dans leur cœur.

Je vous accompagne tous de ma bénédiction. Je vous confie à la Vierge Marie et aux martyrs catéchistes : il y en a tant, c’est important, même à notre époque, il y en a tant ! Et je vous prie, s’il vous plait, de ne pas oublier de prier pour moi. Merci !

Retrouvez le DISCOURS DU PAPE FRANCOIS AUX PARTICIPANTS AU CONGRES INTERNATIONAL DES CATECHISTES en pdf si vous souhaitez l’imprimer !
– 10 septembre 2022 – Rome