Vie de Louis-Marie Léveil s.j., serviteur de Dieu et ami des pauvres

En décembre 2015, un procès de béatification a été ouvert dans le diocèse de Sivagangai en Inde, pour le Père Louis-Marie Léveil, un jésuite missionnaire né à Laillé en Ille-et-Vilaine qui a consacré sa vie de missionnaire à l’Inde.

Naissance et Baptême

Louis Marie Léveil est né le 6 avril 1884 à Laillé, dans le diocèse  de Rennes, en France. Son père, Joseph- Marie Léveil et sa mère Julienne- Louise-Perrine Lépinay l’ont élevé avec tendresse ; il  est le benjamin d’une famille de 10 enfants. A la naissance, il  est si frêle et si faible qu’il  est baptisé à la hâte le jour même de son arrivée dans le monde. Toutefois par la miséricorde divine, il recouvre  vite  la santé. Il  grandit dans une famille catholique édifiante et un environnement paisible à la campagne. Dès son enfance, il  aime la Sainte Vierge Marie, l’Immaculée.

Prêtre dans la compagnie de Jésus

Le curé de sa paroisse  l’aide à répondre à  l’appel de Dieu à la prêtrise. Ayant obtenu son diplôme  du baccalauréat, il entre au séminaire du diocèse de Rennes. C’est un Jésuite de la Province de Toulouse,  venu  donner  une conférence sur la Mission du Madurai, en Inde, qui l’inspire à devenir missionnaire lui-même. Après des prières intenses et une mûre réflexion, il  décide  de se joindre à la Compagnie de Jésus en vue de devenir missionnaire en Inde. Le 6 octobre 1906, il entre au noviciat des Jésuites.

Ayant achevé son noviciat en Belgique, il revient chez lui pour la dernière fois avant de s’embarquer avec ses compagnons sur un bateau pour l’Inde. Il poursuit ses études de philosophie au Collège du Sacré Cœur à Shembaganur dans les montagnes du Tamilnadu, au sud de l’Inde. Il y apprend également le tamil et l’anglais, deux langues indispensables pour son futur ministère. Ensuite, il fait sa « régence » pendant quatre ans, enseignant dans l’école secondaire Saint François  Xavier à Palayankottai. Puis il  part pour Kurséong où il poursuit ses études théologiques. C’est là qu’il est ordonné Prêtre le 13 janvier 1920.

Réalisation de sa vocation missionnaire

Le Père Léveil  passe ensuite une année à Ranchi recevant une dernière formation spirituelle. Il y prononce  ses vœux perpétuels de pauvreté, chasteté et obéissance, devenant membre de la Compagnie de Jésus le 2 février 1922. Débordant d’esprit missionnaire et de jeunesse, il est nommé en juin 1921, curé de la  paroisse du village d’Andavourani dans le pays Marava, petit royaume d’un peuple guerrier. Pendant 22   ans, il y travaille sans relâche, ne se souciant pas des vexations, ouvrant la voie au Royaume de Jésus- Christ parmi un peuple rural, pauvre et illettré, dispersé dans 70 villages relevant de sa paroisse.

Il affermit la foi de ses fidèles, convertit beaucoup de païens au Christianisme, fonde des couvents,  des écoles, des orphelinats et construit des églises. C’est grâce à ses efforts qu’Oriyour est devenu un grand centre de pèlerinage ; c’est le  village où Saint Jean de Britto a été martyrisé en 1693. En 1943, il est muté à Ramanathapuram, où, comme curé, avec un esprit vigoureux, il sert toute la population sans distinction de caste ni de religion. Il est  aimé et vénéré de tous pour ses prévenances envers les pauvres et les indigents. Dans cette paroisse également, il établit des couvents et des écoles, tout en vaquant à ses devoirs spirituels de prêtre.

La reine de Ramanathapuram lui fait don de l’école royale, pour une meilleure  administration. Après y avoir œuvré   inlassablement pendant 13 ans, il est nommé à Sarugani comme Père spirituel des prêtres, religieuses, et laïcs. Il est alors d’une extrême maigreur et épuisé ;  mais son esprit de missionnaire et son amour pour les pauvres  gardent leur vigueur. Il  reste disponible à tous, prêtres, religieuses ou laïcs, qui  viennent à lui pour des faveurs spirituelles, surtout pour la confession ou l’aide psychosociale.

Ami des pauvres

Le Père Léveil s’est toujours identifié aux pauvres. Il se plait dans leur compagnie, partageant leurs joies et leurs peines. Il accepte joyeusement ce qu’ils lui donnent à boire et à manger. C’était un missionnaire simple, un homme de Dieu et un vrai ami des indigents et des travailleurs Quand les paysans pleurent  le manque de pluie pour leurs cultures, le Père Léveil s’agenouille dans l’église ou dans les champs, les bras tendus vers le ciel sous une chaleur torride, amenant de fortes pluies. Il distribue des feuilles de palmier sur lesquelles est inscrite la Parole de Dieu écrite par  Saint Paul « Je sais en qui j’ai mis ma foi » » ; les paysans les suspendent sur des poteaux plantés

Il distribue des feuilles de palmier sur lesquelles est inscrite la Parole de Dieu écrite par  Saint Paul « Je sais en qui j’ai mis ma foi » » ; les paysans les suspendent sur des poteaux plantés dans les champs, afin de les débarrasser de rongeurs et d’insectes pour sauver la récolte. Le Père Léveil  ne se lasse pas de rencontrer les pauvres, les malades et les gens en détresse. Il prie pour eux, les asperge d’eau bénite, les guérit et les réconforte les assurant de la protection et de la paix de Dieu.

Il nourrit les affamés, distribue des vêtements et de l’argent à ceux qui en ont un besoin urgent. Il procure des filets aux pêcheurs ; avec insistance, il incite  les riches à aider les pauvres, leur fait  construire des maisons pour les familles nécessiteuses. Il écrit des lettres de recommandation en faveur des étudiants et de d’autres personnes pour qu’ils obtiennent ce qu’ils recherchent. Il aime visiter les malades âgés, et les personnes alitées pour leur apporter la communion et administrer l’onction des malades. Les pauvres  le vénèrent et l’aiment car pour eux, il ressemble au Christ Bon Pasteur.

Mort miraculeuse

Le Père Léveil a eu la prémonition de sa mort prochaine ; il  a demandé au curé de la paroisse de lui  permettre de préparer sa propre tombe près de l’église ; il l’a creusée un peu lui-même et quand elle a été prête, il a béni la fosse vide. Comme il l’a prédit, il est décédé le 21 mars1973.

Les pauvres ont compris que leur Saint ami était parti pour intercéder, pour eux, auprès de Dieu. Plusieurs milliers de fidèles se sont rassemblés des quatre coins du pays de Marava pour assister à ses funérailles. Il a été proclamé Saint instantanément.

Vivant, même après sa mort

Le Père Louis- Marie Léveil, S.J. vit toujours dans les cœurs du pays de Marava, dans le diocèse de Sivagangai, comme un Saint homme de Dieu. Les gens viennent tous les jours sur sa tombe pour lui offrir leurs prières. Beaucoup d’enfants garçons et filles sont baptisés sous son nom. Ce ne sont pas seulement les Catholiques qui le  vénèrent comme un homme de Dieu, il y a aussi des Hindous et des Musulmans. Toutes ces personnes sont persuadées qu’il vit toujours avec eux.

La  sainte cause de Louis- Marie Leveil, serviteur de Dieu

Monseigneur J. Susaimanickam, Evêque de Sivagangai, après une mûre réflexion sur le désir longuement  exprimé des fidèles, des religieux et des prêtres de son diocèse, annonce en décembre 2015, l’ouverture du processus de canonisation du Père Louis- Marie Léveil, S.J.

Il envoie la demande canonique avec les documents annexes au Saint Siège le 2 avril 2016. La Congrégation pour les Causes des Saints  reconnait le Révérend Père Louis Marie Léveil comme Serviteur de Dieu, délivre le « Nihil Obstat » le 9 août 2016 qui autorise à commencer le processus de demande de béatification.

Tous les fidèles sont invités à prier pour que l’Eglise le Canonise rapidement.