Léontine Dolivet : Par amour du Cœur de Jésus

Sacré-Coeur

Cette année 2017, la fête du Sacré-Cœur de Jésus tombe le 23 juin, toute proche des fêtes des saints Apôtres Pierre et Paul, jour béni pour les ordinations sacerdotales. Belle occasion pour parler du lien que Léontine Dolivet a établi tout au long de sa vie entre sa dévotion au Sacré-Cœur et sa prière pour les vocations sacerdotales. Déjà en 1910 elle assurait que l’un des meilleurs moyens de garder son âme en état de grâce était la dévotion au Sacré-Cœur.

Marie-Anne Boever, Postulatrice – Fiche n°3 – Télécharger le PDF

Elle s’est consacrée au Sacré-Cœur le 10 août 1917, il y a tout juste 100 ans, en ces termes :

Léontine Dolivet
Léontine Dolivet à 29 ans, à l’époque où elle se consacre au Sacré-Coeur

« O Jésus, à votre Sacré-Cœur, victime d’amour au Calvaire et dans l’Eucharistie, je me consacre à cette heure, sans réserve et sans retour, pour être désormais à jamais une « victime » de votre amour. Je vous consacre, je vous donne mon cœur, mon âme, mon esprit, mon corps afin que Vous en disposiez en Maître absolu, suivant votre bon plaisir… »

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Elle avait entendu l’appel de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque à qui elle ressemble étonnamment. De l’amour de l’Eucharistie à l’amour du Cœur de Jésus, il n’y a même pas un pas à franchir, c’est tout un, c’est la Présence de l’Amour, dont l’une et l’autre sont marquées de manière exceptionnelle.

« Je suis venu allumer un feu sur la terre (Lc 12, 49). « Je suis venu chercher et sauvé ce qui était perdu » (Lc 19,10). Léontine Dolivet est littéralement brûlée de ce feu et de ce désir de Jésus pour les âmes. En fait, Jésus a plongé le cœur de Léontine dans le sien, comme celui de sainte Marguerite-Marie. Alors, elle n’aura de cesse de se livrer à lui en sacrifice de réparation, d’abord pour ses propres péchés et puis pour ceux du monde : « Que désormais, près du Cœur de Jésus, mon cœur ne soit mû que par le balancier de l’amour et que ce pauvre cœur qui trop souvent a marqué l’heure de la lâcheté, de la froideur, de l’oubli, de l’ingratitude, de l’offense, ne marque plus désormais que l’heure de l’amour, de la générosité, de la bonne volonté. » (Retraite de 1916)

Que désormais, près du Cœur de Jésus, mon cœur ne soit mû que par le balancier de l’amour

En pleine guerre, elle grandit, comblée de joie, dans une confiance totale au Cœur de Jésus, uni au Cœur de Marie, pour tenir fidèlement dans son apostolat : « L’historique de notre petite œuvre pendant ce premier trimestre de l’année catéchistique 1915-16 est plutôt un rayon de joie qu’une ombre de tristesse au milieu des angoisses de l’heure présente. J’avais placé d’une façon très spéciale cette année d’apostolat sous la protection des Cœurs de Jésus et de Marie, et je puis aujourd’hui, humblement agenouillée à leurs pieds, chanter l’hymne d’action de grâces. »

170609 Image de la Première communion de Lontine Dolivet - 27 avril 1899
Image de la Première communion de Lontine Dolivet – 27 avril 1899

Tout au long de sa vie, nous l’avons dit, Léontine vivra et transmettra cet amour du Sacré-Cœur de Jésus, lui demandant avec audace beaucoup de grâces pour ses enfants et pour l’Eglise. Par exemple, elle écrit en 1925 : « Daignez, Seigneur, répandre sur l’œuvre des Catéchistes de Betton vos plus abondantes bénédictions, entretenir dans l’âme de vos apôtres la flamme d’un zèle très pur, éclairer l’intelligence de nos élèves et embraser surtout leurs cœurs du feu de votre amour, développer les germes de vocation sacerdotale qui nous réjouissent, exaucer en faveur des petits garçons de Betton la prière qu’ils Vous adressent chaque jour : Cœur Sacré de Jésus, donnez-nous de saints prêtres. »

Cette audace n’est pas le fruit d’un orgueil ou d’un désir de puissance, au contraire, elle est la preuve d’une humilité et d’un esprit de pauvreté que nous retrouverons souvent dans notre cheminement avec Léontine. Laissons-lui le dernier mot, qui peut nous faire du bien d’ailleurs, à la fin de sa consécration au Sacré-Cœur : « Faites-moi la grâce, ô mon Dieu, d’être fidèle jusqu’à mon dernier soupir. Je sens mon impuissance absolue ; en Vous seul je mets ma confiance ; de Vous seul j’attends la force et le courage qui me seront nécessaires. Je dépose ce vœu entre les Cœurs de Jésus et de Marie, source de grâces dont j’ai besoin pour le réaliser. Passion de Jésus, fortifiez-moi ! »

Je sens mon impuissance absolue ; en Vous seul je mets ma confiance ; de Vous seul j’attends la force et le courage qui me seront nécessaires