Le Notre Père de Léontine Dolivet

Le chapelet de Léontine

Léontine Dolivet pratiquait, comme à son époque, les prières vocales du Rosaire, du chemin de croix, des neuvaines, ou bien les prières pour demander des indulgences, où on multipliait le nombre des Pater, Ave Maria et Gloria. Ses notes sont remplies d’exemples. Mais elle avait un tel amour pour le Père qu’elle ne se contentait jamais des formules et des récitations : « Chaque fois que je répéterai cette formule, elle sera pleine de ferveur. »

Marie-Anne Boever, Postulatrice – Fiche n°4 – Télécharger le PDF

Dans sa vie privée comme dans sa pédagogie catéchétique, elle va au fond de la prière, elle entre dans une prière du cœur et y fait entrer les enfants. Il s’agit de prier en union avec Jésus, comme Jésus : « Avant la prière, j’aimerai à contempler Jésus-Christ en prière, à prier en union avec Lui (1933) et de « faire de ma vie une prière : oui… mais faire de mes prières : une vie, ma vie. Par exemple : je récite le Pater : prendre une de ses parties et en vivre toute la journée : « Que votre nom… » me proposer comme but principal dans ma journée d’obtenir que le bon Dieu soit mieux connu, plus aimé. » (1913)

Elle ne parle pas beaucoup du Notre Père, mais elle évoque souvent certaines parties du Pater qui sont vraiment au centre de sa vie : travailler à l’extension du Règne de Dieu, faire sa volonté, broyer le pain de la vérité, résister à la tentation.

Par exemple :

Que ton règne vienne

« Il y a si loin de la vie toute matérielle dans laquelle se développe l’âme de l’enfant, à la vie supérieure vers laquelle je voudrais l’acheminer, que la distance en est infranchissable à mes faibles moyens. Toute ma confiance est en Vous, ô mon Dieu, je ferai ce qui dépend de moi pour étendre votre règne. » (1919) Qu’a été cette année d’apostolat ? Ce qu’elle a été aux yeux de Dieu. Voilà seulement ce qui compte et ce jugement porté par le Maître, à l’œil duquel rien n’échappe, demeure son secret jusqu’au jour de l’éternité. Puisse-t-elle avoir réjoui son Cœur, procuré sa gloire et travaillé à l’extension de son règne. (1931)

Que ta volonté soit faite, même dans la souffrance

« Et quand la souffrance paraîtra dans ma vie, acceptez-la en moi comme Vous l’avez acceptée, comme le moyen de répondre à votre amour, de travailler plus efficacement à la gloire de votre Père, à l’extension de son règne en moi et dans les âmes, toujours dans le plus amoureux Fiat et le plus ardent Magnificat. » (1951)

Donne-nous notre pain quotidien

« J’apercevais l’avenir tout noir, pas d’ouvriers dans le champ du Père. Les pauvres enfants demandant le pain de la vérité et personne pour le leur broyer. » (1910) « O mon Dieu, aidez-nous à faire naître dans les âmes que Vous nous avez confiées la faim du pain eucharistique et le besoin de se purifier quand la vie les a souillées, sans attendre un commandement. » (1912)

Pardonne-nous nos offenses

« Laisser sentir le remords, mais ne pas laisser l’enfant immobilisé dans le sentiment de son regret. Le pardon doit toujours être accordé et la joie du bien à faire doit remplacer la peine d’avoir mal fait. » (1931)

Avant la prière, j’aimerai à contempler Jésus-Christ en prière, à prier en union avec Lui ; je m’efforcerai d’attirer en moi ses sentiments d’adorateur parfait, de louer Dieu le Père comme Lui, de cœur et de bouche, en faisant mon entretien avec Dieu aussi fervent, aussi parfait que possible. (1933)

Ne nous soumets pas à la tentation

« Avec la grâce et le secours de Marie, le démon n’entrera jamais dans mon âme. Au moment de la tentation : la main sur mon chapelet… Dieu permet la tentation pour tenir l’âme dans un état d’humilité. Si l’âme s’humilie, le but est atteint et Dieu retire la tentation. » (1913)

Vivre le Notre Père

« O Père, ô mon Dieu, qu’en moi Vous soyez pleinement glorifié, Vous régniez en Maître, votre volonté s’accomplisse parfaitement. Soyez par l’Eucharistie mon pain de chaque jour. Pardonnez-moi les fautes inhérentes à ma pauvre nature, secourez-moi à l’heure de la tentation, je ne peux rien sans Vous, préservez-moi des tentations auxquelles je succomberais et délivrez-moi du mal, de toutce qui ferait obstacle à la réalisation du plan divin sur mon âme… J’aimerai à réciter avec toute la ferveur possible et dans ces sentiments mon Pater. Ma demande s’y fera universelle, pour tous les hommes et spécialement en faveur des âmes qui me sont plus chères. » (1941)

Enseigner le Notre Père

« Il est très utile que les enfants fréquentent la salle de catéchisme dès leur entrée à l’école, puisque malheureusement nous devons suppléer à la négligence, combien regrettable, des mères qui n’apprennent pas ou si peu à leurs petits enfants à joindre leurs mains et à prier leur Père des Cieux. Ne croyez pas que les formules de prière soient apprises par nos enfants comme par enchantement. Il ne faut pas se lasser de dire et de redire : « Notre Père, qui êtes aux Cieux… » (1921)

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