Léontine Dolivet : trouver sa joie dans la catéchèse

Rassemblement de catéchèse dans le diocèse de Rennes

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » Ce sont les tout premiers mots du Pape François dans son encyclique « La joie de l’Evangile ». Le monde a tellement besoin de joie, de retrouver la vraie source de la joie. Ne serait-ce pas l’un des rôles les plus importants des catéchistes ? Avec Léontine Dolivet, nous pouvons répondre : oui. Elle a quelque chose à nous dire à ce sujet, elle qui s’est fait joyeusement l’apôtre des enfants pendant toute sa vie. Joie non exubérante, mais qui se reflétait toujours sur son sourire.

Marie-Anne Boever, Postulatrice – Fiche n°8 – Télécharger le PDF

Conduire les enfants à Jésus

La vue seule des enfants à la salle d’études est une joie

« La vue seule des enfants à la salle d’études est une joie pour la catéchiste car leur présence donne l’occasion de faire un peu de bien. »

De quel bien s’agit-il pour elle ? De conduire les enfants à Jésus.

« Puis, quand on voit le cœur de l’enfant s’échauffer au contact de la vérité, quand on le voit s’en éprendre et vous dire, avec la simplicité, la naïveté de son âge qu’il veut vivre vos enseignements, l’apôtre goûte alors des joies dont seuls connaissent la suavité ceux-là qui les ont ressenties… Et la fidélité des « entêtés », du petit nombre des grands qui, envers et contre tout, sont des assidus de chaque jour, mérite bien aussi d’être comptée parmi les joies. »

L’Eucharistie

Léontine puisait sa joie chaque matin dans l’Eucharistie, quand elle recevait tout l’amour de Jésus et qu’elle pouvait lui dire à son tour combien elle l’aimait. Et c’est cela qu’elle veut transmettre à ses enfants.

L’unique joie de ma vie

« Le recevoir avec la même joie que Zachée… que ma communion quotidienne soit la grande, l’unique joie de ma vie, n’en désirer aucune autre… »

« Apprendre Jésus à ces petites âmes qui s’ouvrent à la vie, son amour et sa bonté… voilà le but qu’il nous faudrait atteindre. »

« Encore une joie bien douce de pouvoir présenter au Maître, aux jours de communion, ces jeunes cœurs comme une mère présente ses enfants. »

La joie dans les petites choses

La joie du bien à faire

Cette joie est bien concrète pour la catéchiste. Léontine va la faire découvrir aux enfants à travers une foule de petites choses apparemment anodines mais si éducatives : l’étude, l’action, le pardon, l’assiduité, la bonne volonté, la persévérance et les progrès dans la prière, etc.

« Vous nous avez chaque jour présenté le spectacle d’enfants désireux de préparer à Jésus, par une étude sérieuse des vérités religieuses, un tabernacle dans votre cœur. »

« L’aider à bien goûter la joie intérieure d’avoir bien agi. »

« Le pardon doit toujours être accordé et la joie du bien à faire doit remplacer la peine d’avoir mal fait. »

« Montrer le sacrifice non comme une cause de tristesse mais de joie, plus content que si on ne l’avait pas fait. »

« Les joies, elles sont : la régularité quotidienne de la presque totalité des enfants qui fréquentent la salle… la bonne volonté qu’ils apportent généralement au travail… l’entêtement du très petit nombre des grands qui ne manquent jamais volontairement, quelle que soit l’heure tardive à laquelle ils quittent l’école… une rentrée superbe des « tout petits » en mars. La grande joie est la constatation d’avoir réussi parfois à faire un peu de bien… Dans le cours de l’année, j’ai eu la grande joie de constater un progrès réel sur la manière dont fut employé, aux jours de communion le temps de l’action de grâces… mes enfants s’occupent et prient. J’aimerais les voir parler seuls à Jésus… quelques instants au moins. »

Quelle joie, si je pouvais…

Au fur et à mesure que l’enfant grandit dans la connaissance et l’amour de Jésus, la catéchiste est attentive à cette vie divine qui fonde des bases spirituelles solides pour toute la vie de l’enfant. La joie de Léontine naît de son espérance et de sa confiance en l’œuvre de Dieu dans le cœur du petit.

« Quelle joie, si je pouvais, Dieu fécondant mes faibles efforts, former des ‘convaincus’, des ‘pratiquants’ ! »

« D’autres enfants sont aussi parfois sujet de consolation, de joie pour mon âme ; je me souviens du bonheur que me procura le fait suivant : je leur avais appris à faire de leur journée une prière perpétuelle par cette petite formule enseignée un jour à une réunion plénière des « Croisés » du diocèse : « Cœur de Jésus, c’est pour Vous ma journée. »

Devant la fragilité

Mais bien sûr, la joie ne supprime pas les questionnements sur l’efficacité de son travail, et Léontine n’a pas d’illusions. Elle sait que le Seigneur seul connaît ce qui se passe dans les cœurs et reste leur maître. Là, c’est sa foi qui vient à son secours devant la fragilité des résultats.

« Peut-être, n’aurons-nous jamais la joie de recueillir ici-bas les fruits de nos labeurs… peu importe. Avec votre secours, nous ne nous découragerons pas. Au-delà de la terre, nous regarderons le ciel… Au-delà du temps : l’éternité… Au-delà du cœur de l’homme ingrat et insensible souvent : le Cœur de notre Dieu aimé et glorifié. »

Quelle force d’âme doit avoir toute catéchiste pour rester fidèle malgré les difficultés, les échecs, le sentiment d’être inutile ! Léontine serait-elle héroïque dans sa fidélité qui dura plus de 60 ans ? Son secret, elle veut bien nous le communiquer. A nous, catéchistes de 2018, de demander au Seigneur la même humilité, la même générosité, la même fidélité, le même amour.

Me considérer comme simple dépositaire des biens

Une Vierge à l’enfant qui appartenait à Léontine

« Ne pas désirer davantage de joie et consolation dans mon apostolat, en acceptant joyeusement les difficultés, les durs labeurs. Accepter l’humiliation de l’échec, vouloir mon zèle très pur… Me réjouir toujours de ce qui coûte, de ce qui immole et crucifie la nature et en bénir le Seigneur. Ne tenir absolument à rien, préférer le Seigneur à tout, prendre garde à la plus petite attache. Notre Seigneur a voulu naître pauvre, vivre et mourir pauvre. Me considérer toujours comme ‘simple dépositaire’ des biens que la Providence m’a départis. »

Un modèle : Marie

La véritable source de la joie sera toujours en Dieu, et notre modèle pour la trouver et y puiser sans cesse : Marie.

« L’immense joie de Dieu où nous devons entrer naît du don total qui existe entre les personnes divines. Le sens de notre vie, c’est de faire par notre générosité l’apprentissage de cette joie.

Joie de Marie. Le secret de sa joie : être la servante de Dieu pour qu’il Lui advienne selon sa parole. Goûter la joie de Marie d’être totalement dans la Volonté de Dieu. »

L’immense joie de Dieu