Le bienheureux Marcel Callo naissait en 1921, il y a 100 ans !

Sortie familiale des employés de l’imprimerie Provinciale de Rennes où Marcel Callo travaillait comme apprenti typographe

Alors que l’Église s’apprête à fêter le centenaire du bienheureux Marcel Callo, Georges Ploteau, ancien responsable jociste de l’Ille-et-Vilaine, témoigne de ce que représente pour lui le jeune rennais.

Texte publié dans Église en Ille-et-Vilaine n°334 – Novembre 2021

Georges Ploteau a été responsable de la JOC en Ille-et-Vilaine

Il était de la génération de mes pa­rents. Pour nos petits-enfants, pour les jeunes d’aujourd’hui ce serait l’âge du grand-père ou de l’arrière-grand-père. Dans les « années 60 », le père Robert Favrais nous parlait souvent avec fougue de son camarade jociste. Avec l’association des Amis de Marcel Callo, avec ses frères et ses sœurs, et en consultant différents ouvrages, je me suis mis à le redécouvrir.

Marcel fut un bon et sympathique ouvrier d’une imprimerie rennaise, bon garçon, bon catholique très prati­quant, un gentil fiancé. Il devint un so­lide militant, un responsable d’équipe qui apprit à rédiger, à prendre la parole. Mais, il ne fut pas un écrivain, pas une grande figure de la pensée, de la poli­tique. Alors, pourquoi parler de lui aujourd’hui ?

Oui, Marcel Callo était un jeune de son temps. Cependant, avec son adolescence dans le scoutisme et avec la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort, il avait appris à regarder la vie de ses camarades, de son milieu ouvrier et à y réfléchir. Avec l’Église de ces années, celle des débuts d’une nouvelle Action catholique, Marcel avait découvert plus profondément l’Évangile, ce Jésus de Nazareth, Marie sa mère, ces apôtres qui, eux, déjà, vivaient, partageaient une Parole au cœur du peuple.

Bannière de la section de la JOC où Marcel Callo était engagé

Ce fut le grand Rassemblement jociste en 1937 à Paris avec le Père Cardijn : « Il faudra des martyrs, vous serez des martyrs ; il faudra des saints, vous serez des saints ! » Le climat de haine, de guerre montait. 1940, Rennes occupée, l’équipe JOC de Marcel contrainte à la semi-clandestinité. 1943, sa sœur succombe dans l’un des bombardements de Rennes, la réquisition obligatoire, le train pour le Service du Travail Obligatoire dans les usines d’Allemagne. Marcel est contraint de partir mais comme missionnaire, et il continuera à militer avec une équipe clandestine en Thuringe.

Affiches de propagande pour le Service du Travail Obligatoire de l’ORAFF (STO)

Cette « Résistance spirituelle » deviendra affolante pour le régime nazi : condamnations pour « action catholique », la prison qu’ils appelleront ensemble la Kirche (l’Église) puis l’horreur des camps de concentration, la souffrance et, pour Marcel Callo, comme pour 50 autres militants catholiques français en Allemagne, le martyre, la mort.

« Mourir comme un blé qu’on sème, ce n’est pas nous anéantir. Notre vie et notre œuvre même, par-delà la mort, vont grandir. » Ce couplet d’un vieux chant jociste, comme la conclusion de l’Apocalypse de saint Jean, envoie un message d’espoir. Ce même message que nous adresse ce jeune ouvrier rennais Mar­cel Callo mérite, je pense, d’être connu, partagé par les chrétiens et aussi par celles et ceux qui recherchent et agissent, dans leur diversité, pour un monde plus fraternel.

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