Des scènes de vie du bienheureux Marcel Callo reconstituées à Rennes

Tournage du film sur Marcel Callo
Tournage dans le parc du Thabor à Rennes : Marcel rencontre Marguerite. A la caméra : Martin Delbeke, réalisateur à Première Partie et ancien des Productions du Regard

Nouvelle phase de tournage pour le film sur le bienheureux Marcel Callo ! L’équipe des Productions du Regard réalise pendant le mois de février les scènes de reconstitution historique. Cette étape importante permettra de faire revivre les combats spirituels du jeune rennais, mort en déportation.

Marcel Callo se baladant avec sa fiancée, Marguerite, dans les allées du jardin du Thabor, ou s’amusant avec ses amis de la JOC dans les rues de Rennes. Le lendemain, priant avec ses amis détenus dans une geôle sombre, devant la croix faite de fleurs ramassées, ou vivant ses dernières heures en baraquement à Mauthausen. Ces situations sont actuellement reconstituées à Rennes ou à Derval (44) par l’équipe des Productions du Regard. Costumes d’époque, objets et mobiliers anciens… c’est une plongée émouvante dans un passé pas si lointain.

Représenter Marcel dans son humanité

« Ces reconstitutions, comme pour le film sur Léontine Dolivet [réalisé par la même équipe en 2022, NDLR], nous permettent de mieux nous représenter Marcel dans son humanité, explique Tanguy Louvel, coréalisateur du film. On a essayé de recréer un Marcel qui soit le plus proche de ce qui l’était – à partir des témoignages qu’on a sur lui – et de la représentation que l’on s’en fait aujourd’hui. Mais nous sommes dans une démarche documentaire, pas dans un travail de biographie ou d’hagiographie. »

Les acteurs
A gauche, Kevin est acteur professionnel et joue Marcel Callo. A droite, Jeanne Rivière joue Marguerite et est comédienne amateur

Pour cela, deux acteurs professionnels et une dizaine de figurants bénévoles ont été recrutés. Kevin Bourigault incarne Marcel à l’âge adulte. Il a déjà joué des petits rôles dans des séries et films pour la télévision, mais « là, c’est le premier gros projet que je vais porter » avoue-t-il. « Je ne connaissais pas Marcel Callo mais ça m’a intéressé : j’aime bien jouer des histoires vraies, c’est un personnage important et puis il défend ses idées ! » Certaines scènes sont difficiles ou violentes, comme son interrogatoire musclé par un officier nazi, dans sa cellule en Allemagne… reconstituée dans les sous-sols de la Maison diocésaine à Rennes : « J’écoute les conseils des réalisateurs, j’essaye d’être naturel pour laisser passer les émotions, mais il faut rester sobre dans le jeu. » Le deuxième comédien professionnel, Arnaud de Montlivault, avait déjà joué l’officier allemand dans le clip Marcel Callo réalisé en 2018… et il reprend son rôle dans ce documentaire.

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Ce film de 52 minutes sortira en juin prochain. Coproduit par le CFRT – Le Jour du Seigneur, il devrait être aussi diffusé aux JMJ, cet été au Portugal, dans un espace dédié au bienheureux. Marcel Callo a en effet été sélectionné par le pape comme l’un des 13 saints patrons des JMJ, modèles pour les jeunes du onde entier.

On comprend le cheminement intérieur de Marcel

Il a fallu trois jours d’un travail intense aux deux réalisateurs pour analyser les différentes sources historiques sur Marcel et sélectionner les tranches de vie représentatives du personnage à recréer pour le film. « On ne voulait pas faire un film trop historique et savant, raconte Emmanuel Massou, deuxième coréalisateur du film. On voulait surtout que ça émeuve et que ça touche les jeunes. On a choisi une dizaine de scènes où Marcel est extrêmement humain, dans sa sensibilité : par exemple il était joueur mais aussi très susceptible ! » À travers ces scènes reconstituées, « on comprend le cheminement intérieur de Marcel. Au STO (Service du Travail Obligatoire), par son engagement chrétien, il va se mettre les allemands à dos. Puis, isolé à la prison de Gotha, il continue d’être un missionnaire et donc subversif pour les nazis. Et le voilà déporté. »

Interrogatoire de Marcel Callo
Marcel Callo tient bon face aux intimidations d’un soldat nazi qui lui reproche son attitude « trop catholique »

Des séquences déjà tournées en Allemagne et Autriche

D’autres séquences du film sont déjà en boîte ! Un voyage en Allemagne et en Autriche, en novembre 2022, a permis de filmer les lieux où est passé Marcel lors du STO, puis lors de son incarcération et sa déportation. De nombreuses rencontres témoignent de la vivacité du message du jeune rennais auprès des catholiques de ces deux pays. Ils en ont aussi ramené le récit d’un historien autrichien sur le camp de la mort à Gunsen. « On constate que Marcel a un rôle important dans la réconciliation franco-allemande » remarque Tanguy Louvel.

En France, les réalisateurs ont récolté leurs informations auprès des deux historiens rennais, qui ont travaillé sur l’exposition du centenaire de Marcel Callo (à la basilique Notre-Dame de Bonne-Nouvelle). S’ajoutent les témoignages donnés par de nombreuses personnes concernées par le bienheureux : le postulateur de la cause de canonisation du bienheureux, Thomas Gueydier ; le curé de la paroisse de naissance de Marcel, le père Nicolas Guillou… Et en tournant avec la troupe Marcel Callo SUF de Rennes et le lycée Marcel Callo de Redon, Emmanuel Massou constate : « On voit que le message de Marcel Callo touche les jeunes. Quand le pape le choisi comme exemple pour la jeunesse, ce n’est pas un artifice ! »