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JMJ 2023 : qui était Marcel Callo, le saint patron français choisi par le pape ?

Marcel Callo sera mis à l’honneur aux JMJ de Lisbonne. Il sera l’un des treize patrons qui représentent autant d’exemples auxquels les jmjistes pourront s’identifier. [@JMJFrance ]

Marcel Callo est l'unique Français parmi les 13 saints patrons choisis par le pape François pour les Journées mondiales de la jeunesse, qui se tiennent à Lisbonne, au Portugal, pour six jours à compter de ce mardi 1er août. Originaire de Rennes, ce scout et membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) est mort dans les camps de concentration en 1945.

Né le 6 décembre 1921 à Rennes (Ille-et-Vilaine), Marcel Callo est officiellement l’un des 13 saints patrons désignés par le pape François, à l’occasion des JMJ 2023, qui se tiennent à Lisbonne au Portugal à partir de ce mardi 1er août. Membre de la JOC, la Jeunesse ouvrière chrétienne, et pionnier du scoutisme, cet apôtre, emprisonné et déporté en 1944 pendant la Seconde guerre mondiale, demeure un exemple pour tous les jeunes catholiques par la force de son engagement.

C’est un nom qui n’est pas connu de tous, y compris parmi les plus pieux d’entre nous. Et pour cause, Marcel Callo n’a pas accompli d'actes proprement exceptionnels pour l’Église. Pourtant, il n’en demeure pas moins un fidèle apôtre, qui a consacré toute sa courte vie à sa foi, et dont le nom restera dans la postérité en raison de son engagement de tout temps, malgré la guerre et la déportation.

Scout tout au long de son adolescence, Marcel Callo était un jeune catholique imprégné par la foi. Parallèlement, il quitte l’école pour entrer en apprentissage chez un typographe de Rennes et devient ouvrier typographe. Il sculpte alors des petits caractères d’impression jusqu’en 1938, à tout juste 17 ans, où il est élu président de la section rennaise de la Jeunesse ouvrière chrétienne.

Apôtre de l'Église sous l'occupation

Mais en 1939 tout bascule. Alors que la France entre en guerre avec l’Allemagne, Marcel Callo poursuit ses activités, qui vont même devenir clandestines à partir de l’occupation. À partir de 1943, dans un moment pourtant sombre de notre histoire, Marcel Callo, qui vient seulement de fêter ses 22 ans, rencontre l’amour : une femme au nom de Marguerite Derniaux avec qui il organise des fiançailles en juin 1943.

Malheureusement, quelques mois plus tôt, la ville de Rennes est lourdement bombardée, et la sœur de Marcel Callo fait partie des nombreuses victimes. Le lendemain, l’apôtre est convoqué pour le Service du travail obligatoire (STO), en Allemagne et confie à ses parents avant de partir qu’il s’en va «en missionnaire et non en travailleur». Les fillançailles sont annulées mais les lettres d'amour de Marcel Callo à sa fiancée, écrites jusqu'à son dernier souffle, resteront célèbres au coeur du diocèse de Rennes. 

Déporté en Allemagne, puis en Autriche

Très vite, il envoyé à Zella-Melhis en Thuringe (Allemagne), où il est affecté dans une usine d’armement. Malgré ce nouveau quotidien, Marcel n’en démord pas et cherche à tout prix des messes, des groupes de prières, parmi ses compagnons français du STO. Quelques semaines après son arrivée, il trouve des volontaires et monte, avec quelques membres de la JOC, un groupe de prière.

Mais à la suite du décret nazi du 3 décembre 1943 qui s’oppose à «l’apostolat catholique français à l’œuvre parmi les travailleurs requis en Allemagne», Marcel et ses compagnons sont arrêtés le 14 avril 1944 par la Gestapo. Ils sont interrogés et emprisonnés parce qu’ils sont «trop catholiques». En septembre 1944, un mandat d’internement leur est adressé et ils sont conduits au camp de concentration de Flossenburg (Bavière), puis à celui de Mauthausen (Autriche).

Modèle pour tous les jeunes catholiques

Marcel Callo est alors envoyé dans une usine souterraine, pour travailler douze heures par jour dans des conditions de plus en plus insupportables. Atteint par la tuberculose et la dysenterie, il est conduit à l’infirmerie et y meurt le 19 mars 1945, un mois et demi avant la libération du camp. Il est ensuite béatifié par Jean-Paul II en 1987 qui le présente comme un exemple aux jeunes d’Europe et en fait un modèle en particulier pour les jeunes catholiques.

Pour sa vie d'engagement chrétien, Marcel Callo sera mis à l’honneur aux JMJ de Lisbonne. Il sera l’un des treize patrons qui représentent autant d’exemples auxquels les jmjistes pourront s’identifier. La vie de chacun d’entre eux, parfois courte, montre que la foi chrétienne répond aux aspirations les plus hautes du cœur humain. De cette mise à l’honneur pourrait suivre une canonisation officielle, dont la volonté est portée par le diocèse de Rennes. 

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