Marcel Callo est un chrétien qui n’a pas cherché à accomplir de grands exploits. Celui qui est l’une des treize figures de l’Église catholique retenues en modèle pour les jeunes à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2023 à Lisbonne est né le 6 décembre 1921 à Rennes (Ille-et-Vilaine), cadet d’une famille de neuf enfants.

Il a été un apôtre là où il était, dans son groupe scout, avec ses compagnons de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), au Service du travail obligatoire (STO), et aux camps de concentration de Flossenburg et de Mauthausen où il est mort le 19 mars 1945.

Très jeune, une vie d’engagements

Scout tout au long de son adolescence, Marcel Callo est chef de la patrouille. Parallèlement, il quitte l’école pour entrer en apprentissage chez un typographe de Rennes. Ouvrier typographe, il sculpte les petits caractères d’impression. En 1938, à tout juste 17 ans, il est élu président de la section rennaise de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).

Pour tout mener de front, il puise sa force au sein du groupe de prière et de partage de la JOC. Au sein du mouvement, qui poursuit ses activités dans la clandestinité durant l’occupation, il rencontre Marguerite Derniaux. Les fiançailles sont prévues pour fin juin 1943.

Marcel, un meneur d’hommes

Mais le 8 mars 1943, la ville de Rennes est bombardée et Marcel retrouve sa petite sœur sous les décombres. Le lendemain, il reçoit une convocation pour le Service du travail obligatoire (STO). Au moment de partir en Allemagne, il confie à ses parents : « Ce n’est pas en tant que travailleur que je vais là-bas mais en tant que missionnaire. »

Arrivé à Zella-Melhis en Thuringe (Allemagne), où il est affecté dans une usine d’armement, Marcel cherche des messes. Il ne tait pas sa foi et ne veut pas renoncer aux réunions de prières avec d’autres jeunes catholiques comme lui. Il recherche donc parmi les jeunes travaillant au même endroit que lui, des compagnons et crée, avec quelques membres de la JOC et scouts français, un groupe de prière.

Suite au décret nazi du 3 décembre 1943 qui s’oppose à « l’apostolat catholique français à l’œuvre parmi les travailleurs requis en Allemagne », Marcel et ses compagnons sont arrêtés le 14 avril 1944 par la Gestapo. Ils sont interrogés et emprisonnés parce qu’ils sont « trop catholiques ». Cela ne les arrête pas, ils récitent le chapelet pour leurs geôliers et mènent une vie de prière intense.

En septembre 1944 arrive un mandat d’internement. Ils sont conduits au camp de concentration de Flossenburg (Bavière), puis à celui de Mauthausen (Autriche). Marcel Callo travaille dans une usine souterraine douze heures par jour dans des conditions de plus en plus insupportables. Atteint par la tuberculose et la dysenterie, il est conduit à l’infirmerie. Il y meurt le 19 mars 1945, un mois et demi avant la libération du camp.

Un des témoins de son agonie, le colonel Tibodo a déclaré lors du procès de béatification : « J’ai connu Marcel pendant quelques heures seulement, celles qui ont précédé sa mort en mars 1945, un mois et demi avant la libération : il est mort en quelque sorte dans mes bras (…) Si moi, “parpaillot”, qui ai vu des milliers de prisonniers mourir, j’ai été frappé par le regard de Marcel Callo, c’est qu’il y avait en lui quelque chose d’extraordinaire. Ce me fut une révélation : son regard exprimait une conviction profonde qu’il partait vers le bonheur. C’était un acte de foi et d’espérance vers une vie meilleure. (Il) avait un regard de saint. »

En route vers la sainteté

Il est béatifié par Jean-Paul II en 1987 qui le présente comme un exemple aux jeunes d’Europe et en fait un modèle en particulier pour les jeunes catholiques. Dans son exhortation apostolique Christus vivit de mars 2019, le pape François propose, lui, 12 jeunes saints qui « ont été de précieux reflets du Christ jeune qui brillent pour nous stimuler et pour nous sortir du sommeil. » Le bienheureux Marcel Callo est cité : « Il fut emprisonné en Autriche dans un camp de concentration, où il réconfortait dans la foi ses compagnons de captivité, au milieu de durs travaux. »

Marcel Callo sera mis à l’honneur aux JMJ de Lisbonne. Sa postulation, qui œuvre à la promotion de sa cause de canonisation, portée par le diocèse de Rennes, organise un rassemblement en plein cœur de la capitale portugaise du 1er au 4 août, « pour faire connaître aux jeunes du monde entier cette figure inspirante marquée par l’engagement ». Un espace éphémère est installé dans l’église du Sacré-Cœur-de-Jésus à quelques mètres du parc Eduardo-VII où les jeunes rencontreront le pape François.