Homélie du 30è dimanche ordinaire b 2018

30è dimanche ordinaire b 2018

Je voudrais vous proposer deux choses :
D’abord, qu’est-ce que ce texte de l’évangile dit ?
Puis qu’est-ce que ce texte de l’évangile nous dit pour notre vie de croyant ?

Qu’est-ce que ce texte dit ?

Il nous dit que Jésus sort de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse pour se diriger vers Jérusalem, qui va être le lieu de la croix. Auparavant, Jésus leur a annoncé pour la troisième fois sa passion et sa résurrection. Puis les disciples lui ont demandé une faveur : accorde-nous de siéger dans ta gloire, l’un à ta droite l’autre à ta gauche. Voilà ce qui les préoccupe !

En sortant de Jéricho, un aveugle se tient au bord du chemin : c’est un mendiant, il est assis comme tous les mendiants, comme tous ceux qui quémandent une pièce de monnaie à la sortie de nos magasins. C’est un exclus de la société, handicapé, au bord de Jéricho, et comme tous les exclus de cette époque, mal vus et considérés comme pécheurs, eux et leurs parents. Il s’appelle Bartimée, fils de Timée, qui veut dire en hébreux, fils de l’éloigné, fils de l’exclus. Jéricho, c’est la ville la plus basse du monde, 400m en-dessous du niveau de la mer. C’est la ville qui, autrefois, avait barré la route du peuple de Dieu vers la terre promise. Jéricho, c’est le bas-fond du péché, de l’exclusion. Alors Jésus va faire sortir cet aveugle de ce monde de péché pour l’emmener sur son chemin de vie, de lumière. Cet aveugle va retrouver sa dignité d’homme, et il va devenir un vrai disciple du Christ.

Cet aveugle est assis, en position d’écoute. Il ne voit pas, mais il entend parfaitement ce qui se passe autour de lui. Il entend que Jésus est dans cette foule. Alors, il crie, il crie, malgré la foule qui veut le faire taire. Il nous casse les oreilles ! Appelez-le, dit Jésus. Et un retournement extraordinaire se produit dans la foule : confiance, lève-toi, il t’appelle. La foule devient collaboratrice avec Jésus, elle va jusqu’à proclamer un mot de résurrection : lève-toi ! Alors l’aveugle bondit vers Jésus, en jetant son manteau, c’est-à-dire en se dépouillant de ce qui était son seul bien, de ce qui était sa protection, de ce qui lui permettait de mettre quelques petits sous dans ses poches. Il vient vers Jésus libre et dépouillé, comme Jésus le sera sur la croix, nu et dépouillé. Alors il peut accueillir en vérité la parole de Jésus : va, ta foi t’a sauvé.

Voilà tout le miracle de l’aveugle-né. Ce n’est pas seulement qu’il retrouve la vue. C’est tout le miracle de sa ténacité, de sa confiance. C’est le miracle du retournement de la foule qui passe du « tais-toi » à « confiance, lève-toi, il t’appelle ». C’est le miracle de cet exclus, de ce paria de la société, qui retrouve sa dignité d’homme et qui devient un véritable disciple du Christ.

Alors maintenant, qu’est-ce que cette histoire de l’aveugle nous dit pour notre vie de croyant ?

Cette parole de Dieu nous dit que cet aveugle est un modèle de foi, de confiance pour nous. Plus nous somme dans la difficulté, dans la galère, plus il nous faut crier, crier, plus il nous faut prier, et tenir dans la prière. Cette parole nous dit que toutes nos relations reposent sur la foi : la vie conjugale, l’éducation des enfants, les amitiés, la collaboration au travail. Dès qu’on n’a plus confiance les uns dans les autres, les relations s’effondrent. Par contre, la patience et le respect mutuel permettent de tisser des liens d’amitié qui sont des éléments les plus profonds et les plus heureux de l’existence. Il en va de même avec Dieu. Lui ne manque pas de foi en nous. C’est nous qui pouvons être défiant à son égard.

Bien sûr cette parole nous fait penser à tous les Bartimée autour de nous au bord du chemin : les migrants, les handicapés, les sans-emploi, les sans-logement, les victimes de toute sorte qui, comme l’aveugle, n’ont guère voix au chapitre dans notre monde. Est-ce que nous osons encore les voir ? Est-ce que nous osons encore ouvrir les yeux sur les grandes questions de notre temps : le dérèglement climatique, la PMA, la GPA, les incivilités dans nos quartiers. Est-ce qu’on demande à Dieu de nous éclairer ?
Nous-mêmes, nous pouvons être aveugle comme Bartimée. Nous pouvons être aveugle à la souffrance des autres : de ceux qui sont loin, car nous avons du mal à comprendre leur situation ; de ceux qui sont proches de nous, car leur souffrance nous fait mal, alors nous nous enfouissons : que leur malheur ne me touche pas !
Nous pouvons être aveugle à l’amour que les autres nous donnent, parce que nous n’apercevons pas dans les yeux qui me regardent l’amour donné, tout le dévouement de l’autre, tout l’effort de l’autre à mon égard.

Nous pouvons être aveugle aux bonnes choses que les autres font, d’une manière différente de nous. L’admiration pour ce qui est petit mais authentique peut nous sembler moins intéressante qu’avant. L’élan de la solidarité et de la fraternité de beaucoup de gens autour de nous peut nous laisser indifférent. Oui je peux rester assis au bord du chemin sans voir les frères autour de moi, ou bien je peux bondir comme l’aveugle et entendre que c’est Jésus de Nazareth qui passe, qui continue à me dire : que veux-tu que je fasse pour toi ? Quel bonheur alors de l’entendre me dire : va, ta foi t’a sauvé. Et moi de lui répondre très simplement : oui, Seigneur je crois, mais augmente ma foi.(Alain FERRE)

 

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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