Jésus, la Samaritaine et le don de l’eau vive

" J'ai soif." "Donne-moi à boire..." L'eau est au cœur de l'évangile de la Samaritaine. L'eau du puits, mais aussi l'eau du baptême... Le père Protogène Butera l'a souligné dans son homélie des 11 et 12 mars 2023 (3e dimanche du carême).

Le père Protogène Butera commente l'évangile de la Samaritaine.
Le père Protogène Butera commente l'évangile de la Samaritaine, en tenant une cruche d'eau. L'eau du baptême.

Alors que le partage de ce bien naturel est difficile, nous, nous savons qu’en Jésus, Dieu fait l’expérience de la soif qu’il partage avec tous les humains. En lui, l’eau devient un don dont la garantie est assurée car elle est accordée par Jésus, le Sauveur du monde qui, lui-même a dit : « J’ai soif ».

Par notre foi en lui, nous sommes si désaltérés et comblés que nous devenons capables de parler de lui et d’inviter les autres à aller le voir…

Telle la Samaritaine, nous nous approchons de Jésus, pour combler notre manque d’amour, de temps (on court, on se fatigue…) ou de pouvoir d’achat (pas de provisions)… Par notre foi en lui, nous sommes si désaltérés et comblés que nous devenons capables de parler de lui et d’inviter les autres à aller le voir.

L’eau vive qu’il nous a donnée pendant le baptême devient en nous une source tellement jaillissante pour la vie éternelle que nous l’affirmons avec saint Paul : « Nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qu’il nous a donné. » Ce n’est pas pour rien que, pour l’Eucharistie, l’eau est mélangée avec le vin car l’eau et le sang sont un signe de vie pour un être de chair (humanité).

Que Dieu, source de toute bonté, permette au semeur de se réjouir en même temps que le moissonneur, le politicien en même temps que le citoyen, le commerçant en même temps que le consommateur…

Si, comme les disciples, nous voulons l’inviter à manger, il nous apprend à lever les yeux et voir ceux pour lesquels l’inflation a asséché les provisions ou pour lesquels la moisson ne permet pas d’avoir un salaire digne et juste.

Que notre Dieu, source de toute bonté, permette au semeur de se réjouir en même temps que le moissonneur, le politicien en même temps que le citoyen, le commerçant en même temps que le consommateur, pour que tous renouvelés par la grâce de leur baptême et l’écoute de l’Évangile, leur témoignage soit unanime : « Oui, il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu’il conduit ». Ceux qui se posent la même question que les Israélites, « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? » qu’ils l’invitent à demeurer chez eux pour en prendre conscience vraiment en sa présence.

Là, ils rendront grâce pour l’eau du baptême qui transforme les cœurs et pourront ainsi chanter : « Béni sois-tu Seigneur pour l’eau ».

père Protogène Butera,
curé de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande