Mois de mai, mois de Marie

« Voici la servante du Seigneur » (Lc 1, 38) : cette expression utilisée par la Très Sainte Vierge Marie, en réponse à l’annonce de l’ange, est sans doute celle qui caractérise le mieux sa disposition intérieure.

Dans sa relation au Dieu Vivant, Marie pense et agit selon cette devise que l’Eglise toute entière pourrait et devrait adopter. Pour que cela soit possible, chaque disciple du Christ, fidèle de l’Eglise catholique relié à tous les autres, doit adopter pour lui-même cette devise qui induit une attitude habituelle vertueuse. Oui, non contents d’honorer la Vierge Marie, de lui confier nos vies et nos familles, en particulier ici à Fougères devant les images de Notre Dame des Marais, de Notre Dame de Bon Secours, de Notre Dame du Travail, nous devrions chercher à laisser grandir dans notre cœur cette disposition intérieure si caractéristique de Notre Dame, qui lui fait dire : « Voici la servante du Seigneur ». Assumer cette devise, ce n’est pas seulement l’affirmer, c’est aussi chercher à la mettre en œuvre. Il ne s’agit pas seulement de se réjouir par exemple que pour Notre Dame des Marais, le Pape Pie XI dise : « qu’en son nom tu disposes un diadème sur la tête de la Vierge des Marais et de l’enfant Jésus » (bulle d’autorisation du couronnement de Notre Dame des Marais) ; il s’agit aussi de comprendre que Marie est pour nous la Mère des disciples, Mère de l’Eglise en tant que servante humble de Dieu, capable de se laisser retrouver dans les marais bourbeux de Fougères, par de simples ouvriers sans doute un peu asservis du château, château qui fait la gloire de la Ville. La fierté de cette statue, et la fierté des Fougerais est d’honorer et d’adopter le style de vie simple et humble de la servante par excellence, qui se laisse trouver et honorer pendant la construction d’un château fier et élégant, place forte militaire induite par la puissance de l’argent et de l’épée. Quel contraste ! C’est ici que nous devons tous apprendre à adopter la devise mariale, la seule capable de nous conduire à la sainteté. Sainteté qui doit se vivre non pas comme une conquête personnelle, mais comme une disposition humble capable de recevoir la grâce du seul Saint, Jésus crucifié, Jésus ressuscité, Jésus glorieux.    Louis-Emmanuel