La procession des dons

« Tout vient de toi, ô Seigneur, et nous t’offrons ce que nous donne ta main. »

Jusqu’ici l’assemblée était réunie autour de la Parole. À présent tout va converger vers l’autel.

C’est le moment où l’on prépare l’autel.

Cette procession suggère que les dons, qui vont devenir le corps et le sang du Christ, viennent de l’assemblée.

Si l’on choisit de chanter, les paroles reflèteront ce mystère par lequel nous nous unissons au Christ pour présenter au Père l’offrande qui sauve le monde. Les paroles exprimeront donc notre démarche d’offrande et de louange à Dieu qui donne tout : « Qu’avons-nous qui ne nous ait été donné par Dieu ? » écrit l’apôtre Paul.

Quelques textes possibles : Psaume 99 antienne 1 Allez vers le Seigneur, B 31-46 Unis au chœur des chérubins,

Y 127-1 [C 127-1] Dieu Très-Haut qui fais merveille, B 21-85 Préparons la table, B 54 bis [C 54 bis] Toi seul es Saint, B 52-17 Accueille notre offrande aujourd’hui, B 57-30 Dieu notre Père, voici le pain, BY 51-67-1 Tout vient de Dieu, B 37-29-6 Voici les pas, B 52-91 Voici rassemblée dans ce pain, dans ce vin, …

Des écueils pour les chorales : éviter de chanter le répertoire lié à l’adoration du Saint-Sacrement à cet instant (Ave verum, O Sacrum convivium, Adoro te, Panis angelicus, O Salutaris hostia, Pange lingua, Anima Christi ou Âme du Christ, …) car à ce moment-là les dons ne sont pas encore corps et sang du Christ.

Dans sa mise en œuvre le chant peut accompagner la procession proprement dite et offrir ensuite le silence de tout le peuple. Ce silence d’adoration et de louange permettrait également de percevoir clairement les paroles du prêtre : « Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain … ». Lorsque l’on a choisi une musicalisation de cet instant, le prêtre est invité à prononcer ces paroles à voix basse.

Bien entendu la musique instrumentale peut aussi à ce moment être « adoration et louange ».

Les écueils pour nos instrumentistes : il n’est pas rare que le célébrant attende la fin d’une pièce instrumentale alors que la présentation des dons est achevée … depuis un certain temps. Le célébrant aura le respect du travail (parfois considérable) réalisé et offert malgré la longueur mal ajustée, et l’instrumentiste veillera à ce que cette approximation ne devienne pas une habitude.

En résumé, une fois de plus, la liturgie nous invite à éviter le modèle unique, en place une fois pour toutes. Elle nous encourage à envisager plusieurs situations en fonction de nos possibilités et du visage que nous souhaitons donner à cette entrée dans la liturgie eucharistique.