De la variété des formes #2

Nous le savons : la messe est constituée d’un ensemble de rites, dont chacun possède sa signification. C’est la richesse de notre liturgie. La tâche essentielle du compositeur est d’épouser, au mieux de son savoir-faire, la particularité de chaque rite. Dans cette perspective il dispose d’outils que nous appelons simplement des formes musicales.

Lors de l’amorce de cet article nous avons vu les formes musicales de la liturgie de l’accueil ou liturgie d’ouverture. Voyons à présent les formes adaptées à la liturgie de la Parole.

Le psaume responsorial

C’est notre réponse à la lecture que nous venons de recevoir. Le psalmiste dispose d’un outil qu’il peut utiliser de deux manières.

Une antienne (une sorte de refrain de dimension variable) et un choix de versets puisé dans un psaume. Les versets peuvent être cantillés à l’aide d’un ton, le plus fréquemment par deux ou par quatre lignes.

a) Le ton utilisable par deux lignes est idéal pour alterner avec l’assemblée. Ainsi l’assemblée rentrera davantage dans le psaume lui-même.

Ne craignez pas de tenter l’expérience : l’assemblée qui a goûté à la psalmodie ne veut plus s’en passer. Bien entendu cela suppose que l’assemblée ait sous les yeux la totalité des versets et comprenne intuitivement ce que l’on attend d’elle au moyen de caractères gras et de syllabes soulignés pour les changements de notes (médiantes). Pour créer une véritable alternance le psalmiste se taira au moment où l’assemblée psalmodiera à son tour quitte à prendre le risque d’un flottement momentané. Dans ce cas il est recommandé de prendre l’antienne au début et à la fin (reprendre l’antienne entre chaque alternance rompt le rythme de ce balancement).

b) Le ton utilisable pour quatre lignes n’est pas conçu pour l’alternance (car trop long à mémoriser). C’est donc au psalmiste d’assurer la totalité des versets. L’antienne sera reprise régulièrement pour ne pas laisser l’assemblée dans un silence prolongé.

Il est également possible de rencontrer des versets de trois lignes ou aussi de cinq, voire de six lignes. Dans ces cas il est prudent que le psalmiste assume seul la psalmodie.