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L’histoire du sanctuaire

« Le sanctuaire possède dans l’Église une grande valeur symbolique et être pèlerins est une véritable profession de foi ».

Pape François, Sanctuarium in Ecclesia, n°1

L’histoire du sanctuaire Notre-Dame de La Peinière remonte au XVIe siècle.

Histoire contée

Imaginez un délicieux petit village de l’Ile et Vilaine, situé parmi d’autres villages pittoresques et fleuris. C’est le site choisi par Marie pour attirer les pèlerins à ses pieds. C’est la campagne de Vitré, la grâce délicate et souriante aux molles ondulations soulignées çà et là, par des chaînons de rochers, à travers lesquels la Vilaine limoneuse s’est tracé un sillon pittoresque.

Vierge Catherine Derré

Le vocable Notre-Dame de la Peinière

En 1534, un acte notarié signale pour la première fois l’existence du village de la Peinière appartenant au Seigneur du Val. Un autre document du 11 février 1630, tiré des registres paroissiaux de Saint Didier, nous apprend qu’il existait une procession au village de La Peinière et à partir de 1678. Les registres des comptes de la fabrique parlent très souvent de l’origine de la Painnière, de la Peignère, de la Paignaire ou de la Pesnière.

D’après certaines recherches, le mot Peignière signifie soit un lieu où l’on peignait la laine, le chanvre ou le lin, soit un lieu où l’on fabriquait des peignes. Mais le peuple chrétien ne s’embarrasse pas d’explication étymologique, il s’est servi du mot Peinière pour traduire d’une façon pieuse sa dévotion à la Vierge Marie qui a connu la douleur et qui est capable de consoler ceux qui sont dans la peine.

La statue de Notre-Dame de la Peinière

La découverte de cette statue a, comme on peut l’imaginer, sa part de légende et de tradition populaire, qui décèle, sans doute , une part plus ou moins importante de vérité. D’après des fouilles, faites dans les champs qui avoisinent le sanctuaire de la Peinière, le village était autrefois plus important qu’aujourd’hui. Parmi les constructions découvertes, l’une d’elles devait appartenir à un ermite, c’était une simple maison, près d’une fontaine.

Un jour, un paysan du nom de Chopin, voulant remettre en culture un terrain abandonné, heurta du soc de sa charrue un bloc informe recouvert de terre.  Intrigué, il gratta l’argile qui adhérait à ce bloc et reconnut une statuette de la Vierge, en bois, assez grossièrement sculptée, qu’il emporta le soir dans sa maison.

Le lendemain, il fut étonné de ne plus retrouver la statuette chez lui. Elle avait disparu. Il la retrouva près de la fontaine, où la veille, il l’avait découverte. Le soir de ce même jour, il remporta la statuette dans son logis et le même phénomène se reproduisit. Il avertit le recteur de Saint Didier. Celui-ci mit la statue dans sa chambre et prit soin d’en fermer la porte pendant la nuit. Le jour suivant, on retrouva, encore une fois, la statue auprès de la fontaine. La preuve était faite que la Vierge Marie voulait être honorée là où l’on avait exhumé sa statue. Ce fait dût se passer vers la fin du XVIe siècle.

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La Peinière 2019-60

La statue dorée de Notre-Dame

La statue dorée que nous honorons à la Peinière remonterait au XVIe siècle : L’étude de son costume, le voile ou guimpe qui recouvre sa tête et qui descend en pointe au milieu du front, à la mode au temps de Catherine de Médicis, permet de dater la statue aux environs de 1550.

On pense qu’elle aurait appartenu à un ermite qui habitait le village et l’aurait quittée du fait des guerres de religion. L’actuelle statue, placée habituellement dans la chapelle, est assez petite et sculptée de façon très simple. Jusqu’aux fêtes du couronnement, en 1926, la statue était minuscule, quelques centimètres de bois doré seulement. En effet, il ne restait plus que la tête et le buste : ceci dû sans doute, soit à une mutilation, datant peut être de l’époque révolutionnaire, soit à une décomposition du bois au cours des âges ; la partie conservée menaçait de tomber en poussière.

A l’occasion du couronnement en 1926, on lui fit retrouver forme et taille primitives. Le sculpteur de cette statue n’a sans doute pas pensé qu’elle attirerait les foules à ses pieds. Comme un iconographe, il a voulu faire passer à travers son œuvre, quelque chose de ses états d’âme. Qui était-il ? Et qu’a-t-il voulu dire à la Vierge ? Suivant une tradition populaire, c’est un ermite qui a voulu montrer Marie, le visage penché vers la terre.

Elle ramène son bras gauche sur son Cœur, et de la main droite elle retient son manteau. A la voir, on ne peut s’empêcher de penser au passage de l’Évangile : Marie conservait toutes ces choses dans son Cœur. On pourrait lui donner le titre de Notre Dame de la Vie intérieure ou de Notre Dame du Recueillement. Cette attitude répondrait bien aux désirs d’un ermite. Une autre explication a cependant prévalu : L’artiste a confié ses peines à la Vierge et c’est pourquoi elle penche vers lui son visage, que l’on dit triste, pour écouter ses enfants de la terre. Elle ramène son bras gauche sur son Cœur, pour montrer qu’elle garde précieusement tout ce que l’on confie à Son Cœur Maternel, et de sa main droite, elle retient son manteau pour faire voir avec quel point « elle protège ceux qui se réfugient près d’elle ».

Chanoine Durocher

La statue évoque une attitude d’écoute. Elle nous parle de la vie intérieure et du recueillement de Marie. Notre-Dame reçoit les confidences des pèlerins et elle les transmet à son Fils Jésus. La main droite sur son sein nous dit le mystère de la virginité féconde. La pureté du cœur dit quelque chose de la pureté de Dieu. La virginité signifie l’intégrité de la foi.

Synthèse historique et architecturale

Retrouvez ici un document résumant l’histoire du sanctuaire Notre-Dame de La Peinière : cliquez sur les 4 pages ci-dessous pour les agrandir.