Carême : Edito du 26 février au 11 mars 2017 par le Père Philibert

Carême

pourquoi observons-nous le Carême, d’où vient cette pratique et quel sens revêt-elle ?

Pour les fidèles catholiques du monde le Mercredi des Cendres est l’entrée en Carême, temps de pénitence fait de jeûne et de privation de toutes sortes, en vue de la réconciliation avec Dieu. Chez les premiers chrétiens, les pénitents se présentaient à l’évêque et au clergé du Diocèse, pieds nus, la tête couverte de cendres et vêtus de toile grossière en signe d’affliction.
Aujourd’hui, ces rites se sont estompés. Les fidèles se rendent dorénavant à l’église, où le prêtre leur fait une croix sur le front avec de la cendre, en prononçant l’un de ces versets : « Homme souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » Genèse (3, 19) ou « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Marc. 1, 15). A partir du Xe siècle, ce geste va s’étendre à tous les fidèles, marquant ainsi le début d’une démarche de conversion, de retournement et d’effort sur soi pour se tourner vers le Seigneur.
La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 « Souviens-toi que tu es poussière… »), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30).
L’imposition de la cendre dans l’église catholique est un rite pénitentiel qui trouve tout son sens dans la phrase que prononce le prêtre en posant l’acte. Les cendres que l’on utilise pour la célébration sont obtenues en brûlant les rameaux bénis au dimanche des Rameaux de l’année précédente. Le feu qui brûle les rameaux évoque le feu de l’amour qui doit réduire en cendres tout ce qui est péché. L’histoire enseigne qu’on doit cette pratique, à Grégoire Ier le Grand, consacré Pape en 590.
Le pape François dans sa lettre nous parle d’un nouveau commencement, un chemin qui conduit à une destination sûre : la Pâques de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort. Le chrétien est appelé à revenir à Dieu «de tout son cœur» (Jl 2,12) pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Jésus est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, il attend patiemment notre retour à Lui. Par cette attente, il manifeste sa volonté de pardon. Trois chemins intimement liés, nous sont proposé dans l’Évangile selon St Matthieu (chapitre 6) : la prière, le jeûne et le partage.
La prière est respiration pour notre âme. Elle est une rencontre personnelle avec Jésus-Christ, fondée sur l’amour réciproque. Je L’écoute et Il m’écoute.
Le jeûne m’aide à grandir dans la liberté vis-à-vis des biens matériels. Ainsi, je peux me centrer sur l’essentiel.
Le partage est sortie de moi-même, ouverture à l’autre, rencontre avec la personne dans une situation de fragilité en vue de répondre à ses besoins fondamentaux.
« A l’exemple de notre Maître, nous les chrétiens, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères, à la toucher, à la prendre en nous et à œuvrer concrètement pour la soulager. La misère ne coïncide pas avec la pauvreté : la misère est la pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espérance. » Extrait du message du Pape François pour le Carême 2014
Fort de ce cheminement personnel et avec d’autres chrétiens, notre joie sera grande au jour de Pâques d’offrir au Christ un cœur renouvelé, rayonnant et disponible à Son action dans notre vie.
Bonne route pour Pâques
Père Philibert