Soyez les serviteurs d’une humanité aux pieds sales -Benoît XVI-

Ce sont les vœux de notre cher Pape François à la curie pour 2018.
Il invite ainsi toute l’Eglise à une vision diaconale – de service humble de tous à travers nos responsabilités. Ce sont aussi mes vœux de curé pour notre doyenné. Tout baptisé – connecté à l’Esprit Saint, application qu’il a reçu à son baptême et la seule dont le réseau est éternel  –  a  une vocation de service. Nos services en église ne sont jamais honorifiques. Ils sont comme les sens de notre corps pour rencontrer et servir. Un baptisé à une vocation filiale et fraternelle dont Jésus est le seul modèle. « Benoit XVI, était intimement frappé par l’humilité de Dieu, qui en Christ s’est fait notre serviteur, qui a lavé et lave nos pieds sales ».
Ce sont aussi les vœux de notre Evêque pour le diocèse :  la démarche synodale n’est-ce pas « devenir serviteur d’une humanité aux pieds sales » ?  Elle nous a appelé à nous « réveiller » pour nous relier aux cris des hommes. « Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter “est plus qu’entendre”. C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il “dit aux Églises” (Ap 2, 7). »
Une démarche synodale ce sont des vœux d’espérance pour l’église du diocèse qui se met à l’écoute de l’apprendre dans le mystère du souffle du divin. Quatre dimensions fondamentales pour ces vœux.
Apprendre à dire merci avec les yeux du cœur. C’était peut-être un oubli ! Alors, faisons un vœu : exprimons plus de mercis pour commencer nos rencontres ou réunions entre chrétiens.  Penser à chercher les « mercis » qui jalonnent nos relations notre temps, cela change les yeux du cœur !
Apprendre l’attitude fraternelle positive qui invite à la convivialité. Avoir des mains et des oreilles ouvertes : vers qui me tourner ? Avons-nous « invité » quelqu’un de nouveau dans nos équipes ? Un plus petit à prendre une place ? Qu’est-ce dire le notre Père ? Qui est dans le « nous » du notre Père ?
Apprendre l’accueil du plus pauvre dans sa dignité… ! Du plus petit dans sa tristesse. Se laisser toucher par l’attitude divine…d’une extrême humilité. Travaillons l’humilité de l’esprit et du cœur.  C’est elle qui laboure notre sens de l’accueil.  Travailler seul « en autoréférence », c’est se couper de l’autre et de l’Autre.
Apprendre à nous former. « Pour discerner ce qui est bon, ce qui plait à Dieu, ce qui est parfait » (Romains 12,2). « Ne ronronnez pas dans vos habitudes » dit le pape. Ne soyez pas « comme les vierges folles de l’évangile » (Mt 25,2). Elles se sont assoupies. Elles ne sont plus prêtes à accueillir Jésus qui passe. Et si nous former était faire une provision d’huile pour ne pas nous assoupir ! Faisons un autre vœu : s’il n’y avait plus de réunion d’église sans prendre 20 ou 30 mn de partage d’évangile ? Ne sommes-nous pas devenus –  par notre manque de fréquentation amoureuse de la parole de Dieu (mère Teresa) –  comme « une terre aride,  altérée sans eau » (Psaume 62,3). « Ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau  » disait Jérémie de la part de Dieu (Jr2,12).
Voilà mes vœux pour vous, vos familles, votre travail, vos maisons, votre voisinage. Ce sont les vœux de devenir. Deviens merci. Deviens frère. Deviens celui qui console. Devenir pour ne pas s’endormir comme une vierge folle qui n’a plus d’huile dans sa lampe.
Bonne année 2018, qu’elle nous apprenne plus que jamais « à aimer ».   Père Jean