« Une vie en mission », le nouveau film sur Marcel Callo

Nouveau documentaire-fiction sur le bienheureux Marcel Callo : Une vie en mission. Un film de 52 minutes qui sera aussi diffusé cet été aux JMJ, dans l’espace consacré au jeune martyr rennais. Interview des deux réalisateurs : Tanguy Louvel et Emmanuel Massou.

Propos recueillis par Yann Béguin

Quelle est la genèse de ce nouveau projet ?

EM : Avec Tanguy, depuis 4 ans, nous avions ce désir de refaire un film sur Marcel. L’actualité nous y a poussé : il est nommé dans l’Exhortation apostolique Christus vivit du pape François, choisi comme figure des JMJ… Il gagne une épaisseur universelle. On avait l’expérience du docu-fiction avec celui sur Léontine Dolivet. On a donc organisé un atelier d’écriture avec Tanguy afin de créer les scènes qui seraient reconstituées.

Pour le financement, on a trouvé la société Candela qui a une sensibilité pour les gens et la vie à Rennes. On a aussi rallié à notre cause à la fois KTO et Le Jour du Seigneur, ce qui est assez rare, et qui nous ont accompagnés de façon très fraternelle.

Évoquer un personnage historique, comme vous l’avez déjà fait pour Léontine Dolivet, implique une responsabilité dans l’image que l’on va recréer ?

TL : Il y a une responsabilité, ça c’est clair, mais on avait la confiance de l’Archevêque et de Thomas Gueydier, le postulateur de la cause en canonisation. On a toujours veillé à ce qu’il y ait des regards extérieurs, à différents moments de nos travaux, que ce soit ceux des historiens ou des responsables de la postulation en béatification. On a mis beaucoup de soins pour les scènes de reconstitution car, pour nous, c’était fondamental que le jeu d’acteur soit crédible, que l’image soit de qualité.

EM : La première fois que je me suis intéressé à Marcel-Callo, c’était pour un rassemblement diocésain des Scouts, à la basilique Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, il y a une quinzaine d’années. À cette époque, le diocèse venait de réaliser un premier film documentaire sur Marcel. Depuis, j’ai couvert les nombreux évènements qui ont suivi, comme les 30 ans de la béatification en 2017, ou en 2021 avec les 100 ans de sa naissance.

Quel regard portez-vous sur Marcel dans ce film ?

TL : Évidemment, on va retrouver la vie de Marcel : on n’a pas réinventé l’histoire ! Ce que l’on découvrira c’est la relation avec Marguerite. C’est elle qui fait d’ailleurs la voix off du film. On comprend que c’était vraiment un jeune couple fiancé qui s’éveille à l’amour conjugal et qui va se marier. C’est un beau témoignage d’amour et de relation naissante.

EM : On voulait raconter Marcel de façon contemporaine avec comme axe de montrer comment ce bienheureux est un véritable témoin pour la jeunesse. C’est un type courageux, profondément humain, profondément amoureux de sa fiancée et qui n’a pas cédé devant la barbarie nazie. Je ne pense pas qu’il savait que ses prises de position allaient l’amener aussi loin. Après la partie plus historique sur la vie de Marcel, le dernier tiers du film présente des gens d’aujourd’hui pour qui Marcel Callo a compté, en France mais aussi en Autriche et en Allemagne… jusqu’en Afrique ! Des jeunes disent en quoi ils lui trouvent une dimension héroïque, contemporaine qui les inspire.

Quelques images du film « Une vie en mission »

« Une vie en mission » est coproduit par Le Jour du Seigneur et KTO. Le film sera diffusé :

  • sur le site internet du CFRT Le Jour du Seigneur : la semaine précédant les JMJ
  • sur la chaîne KTO : avant fin 2023

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Que vous a apporté de tourner aussi en Allemagne et en Autriche ?

TL : C’est là que j’ai pris conscience de la dimension universelle du personnage. Il y a des gens qui ont là-bas pour Marcel Callo une vénération, dans le bon sens du terme. Quand Marcel est au STO et qu’il vit les valeurs chrétiennes pour lesquelles il s’est engagé, c’est universel.

Le témoin qui m’a clairement marqué, c’est l’historien de Gusen Mathausen, Rudolf von Schmidt. Il nous a fait visiter le camp de Gusen, en Autriche, et il nous a fait prendre conscience de cette incroyable histoire de camp de déportation en plein milieu d’un village.

Ce film est aussi une histoire collaborative ?

TL : La première collaboration, c’est entre Emmanuel et moi, et c’est la cinquième en cinq ans. Ensuite, il y a Franck Delaunay, le producteur, qui n’est pas croyant mais a un regard tout à fait intéressant sur les événements. Il y Martin Delbeke pour le cadre et lumière : c’est le troisième film que l’on fait ensemble. Et puis, évidemment, il y a l’association des Productions du Regard, tous les bénévoles et les figurants qui se sont joints à notre aventure à un moment ou à un autre.