Mgr d’Ornellas raconte Marcel Callo dans un livre

Le dernier livre sur Marcel Callo Entre les mains du Christ est une occasion unique de découvrir des extraits inédits de lettres et de témoignages de ses proches qui révèlent la figure du bienheureux. Un « apôtre de la fraternité » choisi comme le saint français des JMJ 2023.

Thomas Gueydier, postulateur de la cause de béatification de Marcel Callo

Marcel Callo, grande figure de la « résistance spirituelle »

Dans ce livre, Mgr Pierre d’Ornellas dresse le portrait passionnant de cette grande figure de la « résistance spirituelle » située dans l’histoire de son temps. Il donne à lire et commente, dans cet ouvrage, les plus beaux passages de la correspondance de Marcel Callo en partie inédits. Il cite, en effet, de larges extraits issus des lettres que Marcel envoyait depuis l’Allemagne à sa famille ou à Marguerite Derniaux, sa « petite fiancée ».

L’Archevêque de Rennes dévoile, en outre, à travers ces pages, le précieux témoignage que donnèrent les proches de Marcel Callo : sa mère, son frère Jean, son aumônier scout, le vicaire de sa paroisse à Rennes, ses camarades de la JOC, les jeunes qui firent sa connaissance en Allemagne, dans les rangs du STO, ou encore les anciens détenus de Gotha qui réchappèrent des camps de concentration, entre autres, sans oublier le témoignage saisissant du prisonnier qui le vit mourir, le 19 mars 1945, à Mauthausen et qui déclara qu’il avait « un regard de saint ».

Marcel Callo, béatifié comme martyr par Jean-Paul II en 1987, est un modèle

À partir de décembre 1943, toute forme d’Action catholique est strictement interdite en Allemagne dans les rangs du Service du Travail Obligatoire (STO). Au printemps 1944, la Gestapo arrête ainsi de nombreux militants. Parmi eux, Marcel Callo. Jeune typographe rennais, fiancé à Marguerite Derniaux, ce garçon joyeux, audacieux, vif et doué d’une grande autorité naturelle a été formé par la Croisade eucharistique, le scoutisme et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Il n’a de cesse d’organiser sur place des réunions pour soutenir dans la foi ses camarades en exil.

« Ce n’est pas comme travailleur que je pars mais comme missionnaire », prévient-il ses proches avant de quitter sa Bretagne natale le 19 mars 1943. Emprisonné à Gotha avec d’autres jocistes, il sera déporté à Mauthausen où il trouvera la mort le 19 mars 1945, à 23 ans.

Fort d’une rencontre bouleversante avec le Christ et d’une vie de prière intense, Marcel Callo témoigne, comme jeune laïc, de la puissance de la foi face à la barbarie. Après-guerre, sa mémoire et son culte soudèrent l’amitié franco-allemande et jetèrent les bases spirituelles d’une Europe de la Paix. Ce jeune Français, béatifié comme martyr par Jean-Paul II en 1987, est un modèle.

Le pape François ne s’y est pas trompé en présentant un tel « disciple-missionnaire » comme un exemple à suivre dans son exhortation Christus vivit (2019), destinée à la jeunesse, et en faisant l’un des treize saints patrons des JMJ de Lisbonne (2023).