Le 19 avril nous fêtons le Bienheureux Marcel Callo

Rendez-vous ce vendredi 19 avril 2024 à 12h à la Basilique Saint-Aubin, place Sainte-Anne, pour célébrer la fête du Bienheureux Marcel Callo, 80 ans après son arrestation par la Gestapo en Allemagne, jour pour jour.

Le 19 avril 1944, vers 11 heures, alors que l’un de ses camarades allume le poêle de la baraque, Marcel Callo ouvre la porte et lui dit : « Attention, je suis arrêté ! ». Un agent de la Gestapo le suit de près et commence à fouiller dans son placard en passant en revue ses documents personnels et les livres dont il se sert pour monter sa bibliothèque. Le camarade de Marcel demande à l’agent de la Gestapo pourquoi son camarade est arrêté. Celui-ci répond froidement et simplement : « Der Herr ist viel zu katholisch » (Monsieur est beaucoup trop catholique[1]).

Depuis quelques mois, Marcel se sait très surveillé. Le 20 décembre 1943, il écrit à sa famille : « Hier, j’ai été à Suhl, nous devions avoir une retraite prêchée par un prêtre français, prisonnier libéré, mais il n’a pas pu venir au dernier moment ; nous avons tenu quand même une réunion, à plusieurs reprises nous avons eu chaud car nous sommes très surveillés et l’on prend soin de nous[2]. »

Et pour cause, le 3 décembre 1943, dix-sept jours avant que Marcel n’écrive cette lettre à sa famille, Ernst Kaltenbrunner, chef du service de sécurité du Reich, signe une note officielle par laquelle doit être sévèrement réprimé tout secours spirituel apporté aux travailleurs civils français par des prêtres ou des militants d’Action catholique de leur pays.

A partir de ce 19 avril 1944, la vie de Marcel Callo bascule. Incarcéré pendant six mois environ dans la prison de Gotha avec onze autres catholiques arrêtés pour les mêmes raisons que lui, il sera déporté dans le camp de Flossenbürg puis, le 25 octobre 1944, dans le complexe concentrationnaire de Mauthausen, où il trouvera la mort le 19 mars 1945.

Si l’Eglise fête le Bx Marcel Callo le 19 avril et non le 19 mars, ce n’est pas seulement parce qu’elle fête déjà saint Joseph à cette date. C’est aussi et surtout pour se souvenir de ce jour qui marqua le début de son martyre, le début du témoignage qu’il rendit au Christ jusqu’au bout, espérant contre toute espérance.

Festival Marcel Callo bannière

[1] Lettre du 27 novembre 1945 de Joël Jouas-Poutrel au père Jégo.

[2] Lettre du 20 décembre 1943 de Marcel Callo à sa famille.