Eglise Saint Pierre de Domagné

Eglise Saint Pierre de Domagné

Etymologie et Histoire de Domagné

Domagné vient du gallo-romain « Dominius » et du suffixe « acum » (domaine de).

La paroisse de Domagné semble exister dès le XIIème siècle et il est fait mention de son recteur et de quelques seigneurs portant son nom dès les premières années du siècle suivant.

En l’an 1207, en effet, Robert de Domagné, chevalier, confirma les moines de Sainte-Croix de Vitré dans la possession du bois de Pierre-Blanche et des prairies de la Russerie.

Il reconnut en présence d’André, baron de Vitré, que les religieux avaient reçu ces biens de Robert, fils de Hay, son aïeul, lorsque Hamelin, frère de ce dernier, se fit moine dans le monastère de Vitré.

L’acte de confirmation de Robert de Domagné fut approuvé par sa femme A., par ses fils P. et J., et par son frère Geffroy, en présence de Geffroy de Lamballe, prieur de Sainte-Croix (Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 808).

Un peu plus tard, en 1244, les religieux du même monastère eurent une contestation avec Raoul de Domagné et Robin Buisson, qui prétendaient lever un droit de bouteillage sur les hommes du prieuré de Sainte-Croix.

Mais ces seigneurs renoncèrent à leurs prétentions moyennant la somme de 5 livres que leur payèrent le prieur et les bourgeois de Sainte-Croix (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 13 H, 1).

Il paraît aussi que l’abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois avait certains droits de dîmes à Domagné, car nous voyons en 1256 Jacques, recteur de cette paroisse, obligé de traiter à ce sujet avec les religieuses de ce monastère (Pouillé de Rennes).

Mais au siècle dernier le recteur de Domagné était devenu seul gros décimateur dans sa paroisse, où deux petits traits seulement ne lui appartenaient pas.

Il jouissait, en outre, d’un presbytère avec jardin et pièces de terre appelées jadis la Vigne.

Le total de son revenu, de l’aveu même du titulaire en 1790, M. Lajat, était de 4 758 livres ; mais les charges montaient à 1 800 livres, ce qui réduisait le bénéfice à 2 958 livres de rente.

Les principales de ces charges étaient 144 boisseaux de seigle dus à l’abbaye de Saint-Sulpice :
64 boisseaux de seigle et autant d’avoine dus à l’Hôtel-Dieu de Vitré.
8 boisseaux de froment dus à l’abbaye de la Meilleraye.
311 livres de décimes, etc. (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 V, 28).

Paroisse de la Valette

Depuis 1803, Domagné renferme le territoire de l’ancienne paroisse de La Valette, dont nous allons dire ici quelques mots.
La Valette existait comme paroisse dès 1440 et elle pouvait être de fondation bien antérieure.

Elle renfermait le manoir de la Valette, appartenant aux XVème et XVIème siècles à la famille Le Sénéchal, et plus tard aux seigneurs de Fouesnel.

En 1790, son dernier recteur, M. Bouthemy, déclara que son bénéfice valait 1 055 livres de rente.

Son presbytère avait, en effet, un pourpris de 12 journaux de terre et était alors estimé 225 livres de revenu ; de plus, les dîmes qu’il levait à la onzième gerbe lui rapportaient 830 livres ; enfin, il jouissait en outre de quatre fondations valant 108 livres de rente (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 V, 28).

La Chapelle Saint-André, aujourd’hui disparue, aurait dit-on remonté à l’époque gallo-romaine.

En effet des tombeaux en calcaire coquillier ont été rencontrés dans la chapelle Saint-André ainsi que lors de la reconstruction de l’église (en 1885).

Au XIIIème siècle, le seigneur Robert de Domagné est écuyer du roi Saint-Louis.

Guy de Domagné est chevalier de l’ordre du Temple de Jérusalem.

_A l’époque féodale, plusieurs seigneuries exercent leurs prérogatives sur le territoire de Domagné, notamment celles de Neuville, de Mouligné, du Plessis-Raffrai (ou Raffray), de la Valette et de Villayer avec un droit de haute justice.

Domagné est concerné par les guerres de Religion notamment lorsque Guy de Rieux attaque le château du Plessis-Raffray en 1589 pour chasser les Ligueurs.

Les anciennes paroisse de La Valette et de Chaumeré sont rattachées à Domagné.

La paroisse de La Valette (XVème siècle) devenue commune est indépendante jusqu’en 1840.

Ce village dépend de la famille Visdelou, seigneurs de Bienassis, puis de la famille Rosnyvinen, seigneurs de Piré.

Chaumeré, commune associée à Domagné depuis 1973, existe comme paroisse depuis la fin du XIVe siècle.

Auparavant rattachée à la paroisse de Piré, elle en est détachée à la faveur des seigneurs de La Cour, lieu-dit de cette paroisse.

M. Marteville dit que cette petite paroisse fut « séparée de celle de Piré en faveur du seigneur de la Cour de Chaumeré ». (Dictionnaire de Bretagne, I, 178.)

Nous ignorons sur quelles preuves s’appuie cette assertion, et nous ferons remarquer qu’en 1427 Chaumeré était déjà paroisse, ayant alors deux manoirs : la Cour de Chaumeré, appartenant au vicomte de la Bellière, et la Motte de Chaumeré, possédée par la fille de Jean de Denée.

Plus tard, les familles de Maubiez, de la Fontaine, d’Erbrée et de Birague possédèrent successivement la seigneurie de Chaumeré aux XVIème et XVIIème siècles (Anciennes Réformations de la noblesse).

Le recteur de Chaumeré, nommé par l’ordinaire, fut taxé en 1516 à 60 sols de décimes et jouissait en 1646 d’un revenu de 450 livres seulement, d’après le Rolle diocésain ms. de cette époque.

Chaumeré fut supprimé comme paroisse en 1803 et son territoire fut uni à la paroisse d’Ossé ; mais une ordonnance royale du 16 avril 1826 érigea de nouveau Chaumeré en succursale.

On conserve au presbytère de Chaumeré deux curieux manuscrits, l’un renfermant la collection des actes du concile d’Angers tenu en 1448 et des statuts synodaux de Rennes édictés au XVème siècle par nos évêques Jacques d’Espinay et Michel Guibé, et se terminant par les actes d’épousailles faites en l’église de Chaumeré à partir de 1573 ; l’autre contenant les comptes des trésoriers de la fabrique de Chaumeré à partir de 1525 (Pouillé de Rennes).

La paroisse de Domagné et l’ancienne paroisse de Chauméré (ou Chaumeré) dépendaient de l’ancien évêché de Rennes.

On rencontre les appellations suivantes.
Domagneium (en 1207).
Domagniacum (en 1516).
Ecclesia de Chaumereyo (en 1516).

Les Recteurs de la paroisse de Domagné

P…, « personna de Domagneio » (en 1210)
Jacques (en 1256)
Antoine Ronceray (en 1503)
Gilles Le Berruer (décédé en 1533)
Pierre Gaultier (en 1533)
François Morel (en 1595)
Jean Paistel (1598-1619)
Pierre Le Coq (1619-1634)
André Le Coq (en 1634), Gérard Billotte (jusqu’en 1660)
Alexandre de Rosnyvinen (1660-1672)
Hippolyte-Louis de Rosnyvinen (en 1672 et en 1701)
Pierre-Jacques Le Termelier (en 1712)
Jean-Gabriel Le Termelier (1716-1718)
Jean-Baptiste de Launay (1718-1724)
Jean-Joseph Rouenson (1724-1743)
Joseph Legendre (1743-1778)
Pierre-Michel Lajat (1778-1789)
François Marchand (1803-1826)
Jean-Baptiste Gageot (1827-1847), Pierre Cochet (1847-1877)
Pierre Maréchal (à partir de 1878), …

Les recteurs de l’ancienne paroisse de La Valette

Jean Grisou (avant 1584) qui fonda la chapellenie des Cours-Séquart dans son église, où il fut inhumé
Laurent Mallart (en 1572)
Jean Fordoulx (vers 1588-1626)
Pierre Gicquel (en 1630 et jusqu’en 1643)
Guillaume Petier (1643-1653)
Pierre Le Febvre (en 1657 et jusqu’en 1666)
Pierre de la Planche (1666-1681)
Luc Savouré (1681-1707)
Pierre Jameu (1707-1727)
Pierre Colliot (1727-1747)
Jean Lesné (1747-1764)
Jacques Coudray (1764-1783)
Pierre Bouthemy (1783-1789), …

Les recteurs de l’ancienne paroisse de Chaumeré

Guillaume Le Marchant (en 1525)
Georges Bourdon (en 1573 et en 1589)
F… Fontaine (en 1591)
René Courgeon (vers 1598)
Guillaume Henry (1619-1640)
René Morin (en 1634 et en 1642)
François Lancelot (en 1660)
Michel Blanchard (en 1693)
Jacques Pierre Aubert (1698-1703)
Hippolyte Cochet (en 1703)
François Cherdot (en 1735)
Joseph Mainguet (1735-1736)
François Desnos (1736-1737)
Jean Chevalier (1737-1755)
Jean Georgin de la Hunaudais (1755-1770)
Jean Poisson (1770-1783)
Julien-Jean Vaucelle (1783-1789)
Guillaume Gallais (1826-1862)
Guillaume Lemenant (1863-1874)
Louis Veillard (1874-1879),
Ange-Marie Rougé (à partir de 1879), ….