Christ-Roi : Homélie 26 novembre 2017

Christ-Roi 2017

A la fin de cette année liturgique, pourquoi Jésus nous donne-t-il cette fresque à la fois splendide et dramatique du jugement, de la séparation radicale entre les bénis du Père et les maudits qui sont voués au feu éternel ? La foi chrétienne ne repose pas sur la peur de l’enfer. Non. Vous remarquez dans le texte que Jésus dit : allez-vous-en loin de moi, dans le feu préparé pour le diable et ses anges… doc pas pour les hommes. La seule chose que Dieu a préparé pour les hommes, c’est son Royaume préparé depuis la création du monde.

Si Jésus nous dépeint le jugement c’est pour nous donner la nostalgie du ciel, l’espoir d’entendre un jour la voix qui nous dira : venez les bénis de mon Père et recevez en héritage le Royaume qui a été préparé pour vous avant la fondation du monde. Jésus nous parle de demain pour orienter notre aujourd’hui à chaque instant. Il nous révèle la valeur, la profondeur inouïe de chaque geste d’attention, de service, de bonté à l’égard d’un de ces petits qui sont ses frères. Il nous invite ainsi à faire de notre temps humain un temps de Dieu, et ceci partout là où nous vivons : en famille, à l’école, dans notre quartier.

Alors, essayons de nous souvenir tout simplement maintenant d’une action que nous avons accomplie ces jours derniers : une visite à un malade, un geste de solidarité à une personne dans le besoin, une écoute d’un camarade triste sur la cour de récré… Jésus nous dévoile ce que nous avons fait sans trop le savoir : nous avons visité, soutenu, écouté un Roi. Oui, c’est un Roi que nous avons servi ! En aimant, nous sommes entrés dans son Royaume. Car, dans son Royaume, il n’y a la place que pour l’amour. Et donc, par un simple geste d’amitié, j’ai rendu présent sur la terre le Royaume de l’amour de Dieu.

A l’inverse, quand nous avons évité telle personne, quand nous avons été indifférent à telle autre, c’est le Roi, notre roi, que nous avons délaissé. Or Lui nous attendait dans ce frère souffrant, dans cette sœur en difficulté, dans ce camarade triste sur la cour de récré. Il nous attendait, car il nous demandait d’être le berger de ce frère malheureux, de cette sœur abandonnée. Il voulait nous faire devenir des bergers les uns pour les autres, comme le disait magnifiquement le prophète Ezéchiel dans la première lecture.

Oui, pour entrer dans le Royaume, pour marcher sur le chemin du Royaume, il nous faut avoir l’attitude du bon pasteur : veiller sur les brebis que le Seigneur confie à chacun, à chacune d’entre nous, chercher celle qui est perdue, soigner celle qui est blessée, rendre des forces à celle qui est faible… Le bon berger, c’est-à-dire chacun d’entre nous, accomplit cela par la puissance de la résurrection du Christ, fortement affirmée par St Paul dans la seconde lecture. Cette résurrection du Christ est à l’œuvre en chacun de nous par la grâce de notre baptême et par la grâce de l’eucharistie que nous célébrons.

Il nous faut alors suivre ce roi berger qui, comme l’affirmait le psaume, nous fait reposer sur des prés d’herbe fraiche, qui nous mène vers les eaux tranquilles ; vers ces sources cachées qui jaillissent en nous de la méditation de la parole de Dieu ; vers ces sources cachées qui jaillissent en nous de la vie sacramentelle ; vers ces sources cachées qui jaillissent en nous de notre prière silencieuse et personnelle. Il nous permet alors de traverser les ravins de la mort, sachant qu’il est avec nous, qu’il nous guide et nous rassure. Il prépare pour nous la table, et en ce moment il prépare pour nous la table de l’eucharistie. Il répand sur nous le parfum délicieux de l’Esprit-Saint, qui nous fait devenir dans le monde la bonne odeur du Christ.

Oui, frères et sœurs, nous le comprenons : le Christ-Roi de l’univers n’est pas un monarque absolu, c’est un Roi berger qui nous conduit au Père et qui nous renvoie vers nos frères. Dans l’évangile de ce jour, le Roi nous dit : venez les bénis de mon Père. Laissons-nous guider par ce roi-berger, laissons-nous guider vers les source où il veut nous désaltérer. Jésus, en, nous parlant au cœur ce matin (ce soir), nous appelle à nous convertir à l’amour. Le jugement vient nous rappeler la primauté des actes sur les paroles. Il ne suffit pas de dire, il faut agir. Et c’est chaque jour que nous avons à puiser à la source de celui qui est amour. La véritable révélation qui jaillit de l’évangile d’aujourd’hui est que la vie éternelle est déjà commencée, et ceci dans les plus petits évènements. C’est aujourd’hui que nous construisons notre visage d’éternité. Pas question d’attendre demain – la fin du monde ou notre mort – pour rencontrer Dieu à travers nos frères.

Et bien sûr, c’est en regardant vers la croix du Christ que nous commençons à comprendre : Jésus y a souffert l’emprisonnement, les blessures, la soif, le rejet. Il est allé jusqu’au bout du don. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », nous dit-il. Alors, en ce jour, nous sommes tous invités à continuer courageusement à mettre nos pas dans ceux du Christ pour vivre éternellement. Et pour cela, demandons-lui sa force, à lui le bon berger, qui veut nous conduire vers de bons pâturages.

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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