Parole de Mgr d’Ornellas : « Résurrection, miséricorde infinie »

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Alléluia ! Ce cri retentit par toute la terre. Saint Paul écrit : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi. » (1 Co 15,17) Pourquoi le christianisme est-il centré sur la Résurrection de Jésus ? Le Jubilé de la Miséricorde nous permet de répondre à cette question.

La « révélation centrale » de l’Ancien Testament, selon saint Jean-Paul II, est celle où le nom ultime de Dieu est dévoilé à Moïse : Dieu est « miséricordieux » (Ex 34,6). Or, cette révélation arrive au moment du péché, symbolisé par le « Veau d’or » (cf. Ex 32). Face au pouvoir du mal qu’est le péché, avec la mort qui lui est liée, se dresse la miséricorde divine.

Parole

Jean-Paul II a été confronté au mal. Il fut l’évêque du diocèse de Cracovie où se trouve le  tragique  camp  d’Auschwitz-Birkenau : « Le  message  de  la  divine  miséricorde, confie-t-il en 1997, m’a toujours été cher et familier. C’est comme si l’histoire l’avait inscrit dans l’expérience tragique de la Seconde Guerre mondiale. » Suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001, il écrira : « Ce qui est récemment advenu m’a poussé à reprendre une réflexion qui bien souvent jaillit du plus profond de mon cœur au souvenir d’événements historiques qui ont marqué ma vie. […] La conviction à laquelle je suis parvenu en réfléchissant et en me référant à la Révélation biblique est que les piliers de la paix sont la justice et cette forme particulière de l’amour qu’est le pardon. »

Après sa mort, Benoît XVI expliqua : « Le Pape se montra profondément touché par le spectacle du pouvoir du mal. […] Existe-t-il une limite contre laquelle se brise la puissance du mal ? Oui, répond le Pape […] À la violence, à l’ostentation du mal s’oppose – comme « le totalement autre » de Dieu – la miséricorde divine. »

Jean-Paul II a caractérisé la miséricorde : « La miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard, fût-il le plus pénétrant et le plus chargé de compassion, tourné vers le mal moral, corporel ou matériel : la miséricorde se manifeste dans son aspect propre et véritable, quand  elle  revalorise,  pro-meut, et tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde. La miséricorde constitue le contenu fondamental du message messianique du Christ et la force constitutive de sa mission. »

Jean-Paul II s’attarde sur la parabole de l’Enfant prodigue. Il voit que le Père regarde toujours son fils, lui «  [qui] était mort et [qui] est revenu à la vie » (Lc 15,32).

Le Christ « s’est fait péché pour nous » (2 Co 5,21). Il est l’Agneau de  Dieu,  mis  à  mort  à  cause  du  péché  du monde. Mais Dieu miséricordieux le « revalorise », le « promeut ». Il redonne vie à son Fils bien-aimé. Il le ressuscite. La Résurrection est l’acte éclatant de la miséricorde de Dieu.

Devant la « révélation centrale » de Dieu, notre foi répond en confessant qu’il est « le Père des miséricordes » (2 Co 1,3). La Résurrection atteste la vérité de notre foi. Si le Christ n’était pas ressuscité, alors notre foi en la miséricorde serait vaine.