Homélie 14 janvier 2018

Prière au dos de cette carte, proposée par le service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes.

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Seigneur, lu nous appelles à prendre le chemin de la rencontre, ouvert à l’autre, d’un autre pays, d’une autre culture. Aide-nous à nous mettre en route, ensemble. Imprègne-nous de ta Parole pour que nous puissions donner corps à ton Évangile :

  • En nous accueillant mutuellement, dans la confiance, car chacun est porteur d’un message de ta part. Cette rencontre nous fera grandir en humanité.
  • En protégeant ceux qui sont dans le besoin, partculièrement les plus faibles. Leur chair est ta chair !
  • En promouvant la vie de chaque personne et un vivre-ensemble fondé sur la bienveillance et la reconnaissance mutuelle, terreau du respect, de la fraternité, de la justice, de la paix.
  • En vivant dans une diversité réconciliée qui permette à chacun, de s’intégrer, d’être capable d’apprécier la beauté de ce pays où nous vivons, prêt à en prendre soin et à y apporter la richesse qu’il porte en lui.

Ce n’est pas toujours une voie facile ; elle demande des choix, des dépassements. Mais c’est une voie porteuse de vie et d’espérance qui mène vers ton Royaume. Elle nous invite à cheminer en frères et sœurs, avec Toi à nos côtés.

AMEN

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Journée mondiale du migrant et du réfugié.

Le message de notre Pape François s’articule autour de 4 mots : accueillir, protéger, promouvoir, intégrer.

  • Accueillir rappelle l’exigence d’étendre les possibilités d’entrée légale, de ne pas repousser des réfugiés et des migrants vers des lieux où les attendent persécutions et violences, et d’équilibrer le souci de la sécurité nationale par la protection des droits humains fondamentaux.
  • Protéger rappelle le devoir de reconnaître et de garantir l’inviolable dignité de ceux qui fuient un danger réel en quête d’asile et de sécurité, et d’empêcher leur exploitation, en particulier pour les femmes et les enfants.
  • Promouvoir renvoie au soutien apporté au développement humain intégral des migrants et des réfugiés, et en particulier l’importance d’assurer aux enfants et aux jeunes l’accès à tous les niveaux d’instruction.
  • Intégrer, enfin, signifie permettre aux réfugiés et aux migrants de participer pleinement à la vie de la société qui les accueille, dans une dynamique d’enrichissement réciproque et de collaboration féconde. Protéger nos frères migrants et réfugiés, et les intégrer dans nos vies. C’est déjà ce que proclamait l’Ancien-Testament : « L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote, et tu l’aimeras comme toi-même » (Lévitique 19,34) (Alain FERRE)

Homélie : Journée des migrants et réfugiés 2018

Les textes bibliques de ce 2è dimanche du temps ordinaire, consacré à la journée mondiale du migrant et du réfugié, nous présentent le jeune Samuel aux prises avec une demande fondamentale pour tout croyant : «Parle, Seigneur, ton serviteur écoute», en d’autres termes : apprends-moi à lire ta présence dans ma vie, aide-moi à reconnaître les signes de ton passage dans notre monde d’aujourd’hui, qui est marqué par la violence, qui refuse la véritable relation à l’autre, à l’étranger, et finalement à toi Seigneur, toi qui veut te faire proche de chacun de nous.

La réponse de l’Evangile est à la fois simple et exigeante : venez et vous verrez. C’est l’expérience personnelle de notre rencontre avec le Christ, de notre intimité avec lui, qui nous permet de le reconnaître dans les autres, de le voir dans les autres. C’est en fréquentant le Christ que nous apprenons à voir et à entendre nos frères. Cette journée est un appel à ouvrir notre cœur et notre regard aux appels des migrants et des réfugiés, des familles qui, dans nos paroisses, cherchent non seulement de l’aide matérielle, mais également et même avant tout des personnes qui puissent les accueillir, les écouter, les accompagner, les accepter à part entière dans une Eglise sans frontières, mère de tous, comme ne cesse de nous le dire notre Pape François.

Lorsque nous ouvrons la bible, nous lisons dans le livre de la Genèse l’histoire de la création de l’univers, et de l’homme particulièrement. Nous remarquons quelque chose de fondamental : Dieu ne crée pas du même que lui, il crée de l’autre, il crée l’homme différent de lui, à son image mais différent. L’autre est différent de moi et semblable, il est mon frère. C’est fondamental : comme humain, l’homme est appelé à vivre la relation de fraternité, avec justement un interdit : tu ne peux pas tuer ton frère, tu ne peux pas exclure ton frère, parce qu’il est ton semblable, parce qu’il est du même sang humain que toi. Voilà donc ce sur quoi est fondée l’humanité à l’origine : la différence qui permet la relation de fraternité. L’autre, toujours différent de moi, est mon frère.

En leur temps, les promoteurs de la République avaient voulu accoler la fraternité à la liberté et à l’égalité, comme devise capable de résumer simplement et fidèlement les grands principes démocratiques. La fraternité est indispensable pour établir l’égalité et la liberté, car si l’autre n’est pas un frère, alors on peut l’exclure de la communauté, de la société, on peut en faire un esclave. Et aujourd’hui, nous le voyons bien, ce qui organise l’exclusion moderne, c’est la liberté et l’égalité, sans la fraternité. La fraternité reste gravée sur nos édifices publics, mais, de fait, les exclus sont éjectés de la famille des citoyens, de la famille humaine. Et comme dit notre Pape François, nous sommes dans la culture du rejet et du déchet.

Alors aujourd’hui, en cette journée du migrant et du réfugié, reprenons conscience que la fraternité englobe les races, les ethnies, les sexes, dans une communauté universelle. La négation de la fraternité est la porte ouverte, non seulement, à l’exclusion, mais à tous les racismes, les totalitarismes, les génocides… puisque le déni de la fraternité peut conduire au meurtre. Le déni de la fraternité est un crime contre l’humanité de l’homme. Le manque de fraternité tue nos sociétés, le manque de fraternité tue nos communautés, y compris notre communauté… dite St Jean XXIII !…

La fraternité est de plus en plus bafouée aujourd’hui. Alors une certaine pudeur nous interdit d’y recourir explicitement. Un autre mot fait une percée spectaculaire dans les discours et dans les faits, le mot solidarité. En son nom,  ce sont ces beaux élans solidaires que nous pouvons vivre, ce sont ces beaux gestes de solidarité que nous vivons vis-à-vis des autres dans le besoin. Mais aussi, nous voyons la différence fondamentale entre la fraternité et la solidarité : La fraternité touche les liens du sang. Elle est congénitale. C’est parce que nous sommes des humains, du même sang, que nous sommes fondamentalement des frères. La solidarité est d’un autre ordre, elle n’est pas constitutive de l’humain. Elle est de l’ordre de l’option, du choix personnel. Chacun choisit d’être solidaire ou non. Les semaines passées, au moment de Noël, à la sortie des grands magasins personne n’a été obligé de mettre quelque denrée pour les restos du cœur. Personne n’est obligé aujourd’hui de se sentir solidaire de nos amis migrants et exilés. Pourtant la solidarité a du sens, et même un sens évangélique, puisqu’il s’agit de se rendre proche de celui qui est dans la détresse, à la manière dont le Christ s’est fait proche de chacun.

Dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus dit à ses disciples : venez et vous verrez. En cette journée mondiale du migrant et du réfugié, Jésus dit à chacun de nous : viens, retrouve, bien sûr le chemin de la solidarité, mais retrouve d’abord et avant tout le chemin de la véritable fraternité. Chaque homme est ton frère, chaque humain qui t’entoure est ton frère. Chaque jour, je dois entendre l’appel du Christ : qu’as-tu fait de ton frère ? Oui chaque matin, nous sommes invités à répondre concrètement à cet appel du Christ : qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui de mon frère ? Et comme le répète inlassablement le Pape François : il faut passer d’une attitude de méfiance et de peur, d’indifférence et de marginalisation, à une culture de rencontre et de partage, seule vraiment capable de transformer les frontières et les murs en ponts et en passerelles conduisant à la reconnaissance et à la valorisation de l’autre. Et il termine en disant aux migrants : chers migrants et réfugiés ! Vous avez une place spéciale dans le cœur de l’Eglise, vous aidez l’Eglise à élargir les dimensions de son cœur. Oui, frères et sœurs, les migrants et les réfugiés nous aident à élargir notre cœur !…  Amen.

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

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