Avent : se préparer à la venue du Christ

L’Avent [1] qui introduit toute nouvelle année liturgique est d’abord l’attente de cet avènement du Christ, où nous vivons de façon plus intensive ce que nous disons dans chaque anamnèse : « Nous attendons ta venue dans la gloire. » La première préface de l’Avent éclaire ainsi le sens de cette attente : « Il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens que tu nous as promis et que nous attendons en veillant dans la foi. »

Avec nos frères juifs, l’Avent nous place dans l’attente active de la venue glorieuse du Messie. Nous méditons les paroles du prophète Isaïe, invitant le peuple à se préparer à la venue du Seigneur, dont Jean le Baptiste portera l’écho : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » (Mc 1, 3 ; Évangile du 2e dimanche de l’Avent)

Une attente dans la joie

À partir du 17 décembre, la tonalité de l’Avent change. La liturgie nous invite alors à nous préparer à la joie [2] de la venue du Christ dans l’histoire. Car depuis les jours de l’incarnation, le Seigneur ne cesse d’être l’Emmanuel, Dieu avec nous. Celui qui a pris chair de la Vierge immaculée n’a pas craint de se rendre proche des pécheurs, jusqu’à s’identifier à eux en se faisant baptiser par Jean dans les eaux du Jourdain. Et il demeure avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » [3], disait saint Irénée de Lyon. La liturgie exprime cette vérité lorsque le prêtre (ou le diacre) dit au moment de verser l’eau dans le calice : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. » Jésus a pris notre chair pour que nous entrions dans sa gloire. Il nous faut emprunter comme lui le chemin de l’abaissement, faire nôtre l’humilité des bergers et des mages, reconnaître, honorer et servir le Christ lorsqu’il vient à nous sous les traits du plus petit de ses frères.

Celui qui viendra est déjà venu et ne cesse de venir à notre rencontre. « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. » (Lc 12, 37)

[1] Du latin adventus : avènement.
[2] Marquée notamment par le 3e dimanche de l’Avent, appelé dimanche de la joie (gaudete), avec sa couleur liturgique particulière.
[3] Adversus Haereses, III, 19, 1.