La solennité de Saint Joseph, époux de la Vierge Marie

Le 19 mars, l’Église célèbre Saint Joseph, époux de la Vierge Marie, en qui elle reconnaît l’homme juste, le serviteur fidèle et prudent à qui fut confiée la sainte Famille et qui veilla comme un père sur Jésus, comme l’affirme la préface de la messe du jour.

Si le culte de Saint Joseph est attesté de manière diverse au moins depuis le IVe siècle en Orient comme en Occident, il va prendre au Moyen Âge des accents particuliers. Dans sa théologie mariale, Saint Bernard ouvrira un chemin que vont emprunter les grands théologiens qui lui succèderont : Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Bonaventure… Le raisonnement est simple : Jésus est la source de toute grâce ; or, après la Vierge Marie, nul n’a été plus proche de Jésus que Joseph ; donc, nul n’a plus participé que Joseph à la grâce du Christ.

Sous l’impulsion de Jean de Gerson (1363-1429), cette compréhension du mystère propre de Saint Joseph se déploya de l’Université de Paris à l’ensemble de la France et, en 1481, le pape Sixte IV demanda que le culte de Saint Joseph s’étende à l’ensemble de l’Église universelle. La fête de Saint Joseph fut placée au 19 mars et le culte de l’humble charpentier de Nazareth se développa rapidement, particulièrement parmi les artisans et les ouvriers.

Après la tourmente des guerres de religions, il faudra attendre le XVIIe siècle pour que le culte de Saint Joseph reprenne de l’ampleur. Bérulle, Ollier, Jean-Eudes, François de Sales, Bossuet et bien d’autres lui consacrent des pages magnifiques. De nombreuses congrégations, fondations et institutions se placent sous son patronage. Le 7 juin 1660, Saint Joseph apparaît à Cotignac. L’année suivante, l’apparition est reconnue par l’Église et Louis XIV consacre la France à Saint Joseph, chef de la sainte Famille.

Le 8 décembre 1870, Pie IX déclarait officiellement Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle, et faisait du 19 mars une fête solennelle. En 1889, Léon XIII lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs ». Et en 1955, Pie XII institua la solennité de Saint Joseph artisan, la fixant au 1er mai de chaque année.

En 1962, après avoir placé le concile Vatican II sous la protection de Saint Joseph, Jean XXIII demanda que son nom soit ajouté au canon de la messe, comme un souvenir et un fruit attendu de ce concile. La demande sera intégrée dans le canon romain (1ère prière eucharistique), mais il faudra cependant attendre 2013 pour que Saint Joseph soit inséré dans les autres prières eucharistiques du missel de Paul VI.

En temps de carême, Saint Joseph veille sur nous et intercède pour nous, afin que nous fêtions la résurrection du Christ avec un cœur renouvelé et que nous puissions dire en toute vérité les paroles que le prêtre dira en notre nom à tous dans la prière sur les offrandes de la messe de cette solennité : « Fais que nous puissions, Seigneur, nous présenter au service de ton autel avec un cœur sans partage, à l’exemple de Saint Joseph qui s’est consacré tout entier à servir ton Fils né de la Vierge Marie. »