Messe du 30e dimanche: la méditation du père Lepage

"Jésus nous invite à être vrai vis-à-vis de Dieu pour être vrai vis-à-vis des autres." Retour sur le messe du 30e dimanche : la méditation du père Fernand Lepage.

C’est la continuité de l’enseignement  de Jésus sur la prière que nous venons d’entendre. Dimanche dernier, il était dit qu’il nous fallait « prier sans se décourager » et toujours avec foi. Aujourd’hui, Jésus s’adresse à certains « qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres ». C’est alors qu’il dit cette parabole, il prend l’exemple de deux hommes qui montent au temple pour prier.

Le publicain, en toute humilité, se frappe la poitrine et dit : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis »

Le pharisien d’abord : aux yeux des gens, c’était un juste. Ce pharisien montrait une volonté de perfection incroyable. Et ce que va dire ce personnage n’est pas entièrement faux, il vient de rendre grâce, sauf qu’il se compare aux autres hommes. Est-ce vraiment une prière ? Il a conscience de dépasser dans sa conduite les autres qui sont pêcheurs comme ce publicain, au fond du temple.

Oui, ce publicain, ce collecteur d’impôts, faisait partie d’une catégorie de gens méprisés… C’étaient des voleurs. Il n’inspirait pas confiance. Et pourtant cet homme, mis en scène par Jésus, s’arrête pour prier, il le fait en toute humilité, se frappant la poitrine et disant : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ».

Jésus nous invite à être vrai vis-à-vis de Dieu pour être vrai vis-à-vis des autres…

Jésus déclara alors : «  Quand ce dernier – le publicain – redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre ! » Si nous comprenons bien, dans cette histoire, Jésus nous invite à être vrai vis-à-vis de Dieu pour être vrai vis-à-vis des autres.
Riche qu’il était, ce publicain, même voleur, accepte de se faire pauvre vis-à-vis de Dieu, il se reconnaît pécheur.
Au contraire, le pharisien s’est enfermé sur sa suffisance, sur ses efforts qu’il fait pour paraître juste, refusant à Dieu cette possibilité de le faire juste.

Devenir juste devant Dieu, ce n’est pas nous qui pouvons l’obtenir, mais c’est par la prière, la prière qui se fait humble. C’était dans la première lecture : « Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes […] il écoute la prière de l’opprimé… ». Dieu est plein de tolérance et riche en miséricorde envers tous les Hommes, et comme le disait le psaume : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend. »

Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force
pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent…

Cette prière vraie, c’est celle que nous devons avoir en ce dimanche missionnaire, qui a pour thème cette autre parole de Jésus : « Vous serez mes témoins. »
Comment témoigner vraiment de l’Evangile, si ce n’est pas par une prière humble, confiante en ce Dieu qui nous aime…
Et saint Paul nous en parle dans sa lettre à Timothée, la deuxième lecture, même si d’abord il peut avoir à nos yeux le comportement du pharisien. Il dit :  «  J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course […] Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice… ».
Mais après, il en vient à reconnaître que  «   le Seigneur, lui, [l’a] assisté. Il [l’a]  rempli de force pour que, par [lui], la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent… ».
Oui, c’est Dieu qui lui permet d’être témoin de l’Evangile et de faire grandir l’Eglise.

Portons comme le publicain notre supplication vers Dieu, en reconnaissant que nous sommes pécheurs, mais des pécheurs pardonnés… qui bénéficient de l’Amour de Dieu.

C’est bien la tâche que doit accomplir, suivant sa place, sa condition, ses possibilités, chaque baptisé. Soyons associé humblement à cette Mission de l’Eglise, à cette Mission d’être témoin de l’Evangile, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ…

Portons comme le publicain, notre supplication vers Dieu, en reconnaissant que nous sommes pécheurs, mais des pécheurs pardonnés, qui bénéficient de la Miséricorde, de l’Amour de Dieu.
Alors, nous pourrons prendre part à la Mission de l’Eglise, sous le conduite de l’Esprit !
Amen.

père Fernand Lepage