« Le Magnificat est au cœur de L’Assomption »

Près de 400 personnes ont assisté à la messe de l’Assomption, en plein air, devant la grotte de Paimpont, mardi 15 août 2023. Le père Fernand Lepage a invité à « porter notre regard sur la bonté de Dieu, sur l’amour qu’il a manifesté pour la Vierge Marie ». La célébration s’est terminée par une grande procession dans les allées ombragées du sanctuaire. La dernière procession remontait à 2019.

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MÉDITATION DE LA PAROLE

Cette parole que nous venons de chanter, c’est ce beau texte du Magnificat, mis sur les lèvres de Marie lors de la Visitation. C’est une prière d’action de grâce. Une prière du rappel de l’amour de Dieu pour sa servante. Le rappel de toute l’histoire vécue par le peuple d’Israël.

Ce Magnificat est au cœur de la fête de L’Assomption. Nous reportons notre regard sur la bonté de Dieu, sur son amour qu’il a manifesté pour la Vierge Marie. Et avec elle, nous pouvons exulter car Dieu s’est penché sur son humble servante. Il fait pour elle des merveilles.

 

La prière de Marie, prière qu’elle fait remonter à Dieu, ce n’est pas une prière que nous faisons à Marie, mais c’est Marie qui s‘adresse à Dieu. C’est le seul texte dans l’Évangile où Marie explicite si longuement son merci, sa gratitude à Dieu.

Marie reconnaît ce choix que Dieu fait à son égard pour en faire la mère de Jésus, don de Dieu aux hommes

Marie reconnaît ce choix que Dieu fait à son égard pour en faire la mère de Jésus, don de Dieu aux hommes. Mais Marie ne se contente pas de ce merci personnel, mais elle l’insère dans une histoire bien mouvementée, où il est question des riches et des affamés, des orgueilleux, des superbes et des humbles. Elle affirme que Dieu accorde sa faveur aux plus petits, aux pauvres, il condamne les puissants.

 

Ces mots à travers les siècles ont souvent été interprétés comme des mots révolutionnaires. En tout cas, ce temps inauguré, par Jésus ne provoque pas automatiquement l’installation de la justice et de la paix, ni le premier rang accordé aux pauvres.

 

L’Apocalypse, la première lecture, faisait allusion sous une forme très imagée à ces signes divers, celui du dragon ou du diable, et celui de la femme qui préconise le rôle de l’Église, toujours affrontés à la lutte, à des combats pour apporter le salut, la puissance et la gloire, comme conclut ce texte de l’Apocalypse (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab).

Cette prière de Marie est l’expression de sa foi, de sa confiance en Dieu

Alors, comment accueillir cette prière de Marie ? Elle est l’expression de sa foi, de sa confiance en Dieu. Elle l’achève par cette proclamation : « Dieu relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais. »

 

Marie qui était une jeune fille juive, ouvre par ses paroles l’avenir de l’humanité. Elle s’appuie sur l’amour de Dieu éternel, qui va se manifester de façon particulière et unique dans la venue de son fils, Jésus le Christ.

 

Et Marie est désignée pour devenir mère de ce fils qui prend notre nature humaine. Jésus Christ est vraiment au centre de cette histoire humaine. Histoire commencée dans le passé, actualisée dans le présent et qui construit l’avenir.

Jésus trace la route que nous sommes invités à suivre. Il la trace par son existence d’une trentaine d’années. Il la trace par la mort sur la croix qui ouvre sur la vie…

Jésus trace la route que nous sommes invités à suivre. Il la trace par son existence d’une trentaine d’années. Il la trace par la mort. La mort sur la croix mais qui ouvre sur la vie de ressuscité. La vie près de son père.

 

C’est l’Église dont nous faisons partie qui est invitée à continuer son œuvre, à vivre de cet amour, don de Dieu, et sous la conduite de l’Esprit Saint. Dans ce monde, nous le savons, ce peuple rencontre bien des difficultés et parfois le triomphe des riches, des puissants, des superbes, l’emporte sur l’attention aux humbles et aux pauvres.

 

Cela apparaît non seulement dans les conflits, les guerres entre nations, mais également dans nos relations avec nos proches. Nous ne recherchons pas toujours l’entente, le partage, la justice et la paix. Les divisions, la haine l’emportent très souvent.

En cette fête de l’Assomption, portons notre regard sur Marie qui a été fidèle jusqu’au bout à témoigner de son amour…

Alors en cette fête, portons notre regard sur Marie qui a été fidèle jusqu’au bout à témoigner de son amour. Parfois de façon très simple, comme cette visite à Elisabeth. Elle y est venue en hâte et se mit en route rapidement. Et y reste trois mois.

 

Par la suite, elle a médité en son cœur ce qu’elle vivait jusqu’à ce qu’elle soit désignée par son fils sur la croix comme la mère du disciple qui l’aimait, mais aussi comme notre mère.

 

Aujourd’hui, nous fêtons son passage par la mort. Oui, elle a connu la mort. Elle a subi comme toute créature humaine. Mais elle a été associée dès sa mort et pour toujours à la vie de son fils ressuscité. Cette vie qui était évoquée dans la deuxième lecture, le texte de Paul aux Corinthiens (1 Co 15, 20-27a).

 

Aujourd’hui, c’est cette espérance que nous partageons pour nous-même. Cette espérance est rappelée en ce jour par l’Église. Tous les chrétiens qui se rassemblent en divers lieux et sanctuaires dans notre monde que Marie nous accorde de cette espérance à travers bien des aléas, des difficultés de cette vie, l’espérance de partager avec elle pour toujours cette vie avec Dieu qui ne peut être que le fruit de l’amour.

père Fernand Lepage,
prêtre de la paroisse Saint-Judicaël en Brocéliande