L’Abbatiale Saint-Méen fête son millénaire
Propos recueillis par Yann Béguin
La paroisse et la commune de Saint-Méen-le-Grand ont célébré le millénaire de leur Abbatiale, du 21 au 23 juin, en valorisant un patrimoine architectural exceptionnel et un héritage de foi édifiant.
Ce vendredi 21 juin, jour de la fête liturgique de saint Méen, la messe avait lieu à la chapelle Saint-Méen, toute proche de la ville de Saint-Méen-le-Grand. En ouvrant les festivités, Mgr Jean Bondu a donné le sens de l’évènement : « Nous replonger dans notre histoire, ce n’est pas revenir en arrière, c’est trouver les raisons de notre identité, de cet héritage qui nous façonne dans la foi. Nous rendons grâce pour cette histoire : les 1500 ans de la présence de saint Méen, les 1000 ans de l’abbatiale. Nous sommes comme des pèlerins qui viennent à la source pour trouver le Seigneur. »
Le curé de la paroisse, le père Jean-Luc Guillotel, se félicite de la redécouverte de ces racines : « Nous avons relancé cette fête de la Saint-Méen il y a quelques années et les gens aiment à y venir, les voisins entretiennent le lieu et ouvrent la chapelle chaque jour. » Le maire de la ville était présent, soulignant le lien avec la commune, née aussi il y a mille ans autour de son abbaye. La célébration s’est prolongée par une procession vers la fontaine voisine.
« C’était le rendez-vous des pèlerins qui venaient de l’Europe entière pour des guérisons » attribuées au saint évangélisateur saint Méen, compagnon de saint Samson de Dol, explique le père Roger Blot, responsable diocésain du patrimoine religieux.
Abbaye bénédictine, lazariste, puis église paroissiale
Et l’abbaye ? Le soir-même, le Chœur diocésain y donnait un concert et, le lendemain, une veillée chant était proposée avec Jean-Paul et Brigitte Artaud. L’abbatiale a accueilli toute la journée du samedi les curieux, lors de visites guidées et d’un temps spécial pour les familles avec un jeu de découverte de l’édifice.
Des conférences, avec le père R. Blot et le père Jean-Michel Grimaud, Père Abbé de de Landévennec, ont abordé l’histoire complexe du lieu et le rôle des moines. La première abbaye, du VI e siècle, fut détruite par les Normands. La nouvelle abbaye, celle que l’on fête, est confiée aux Bénédictins.
Au 17e siècle, l’abbaye passe au Lazaristes. « Saint-Vincent de Paul va ici écrire 70 lettres à sa communauté. Ils y organiseront le premier séminaire de Bretagne. A cette époque, la rechristianisation de la région est partie de cette abbaye ! » raconte encore le père Blot. Après la Révolution, l’abbatiale sera reprise par la paroisse, elle deviendra un monument historique et sera restaurée.
« Nous sommes vraiment des héritiers de cette foi »
Mgr Pierre d’Ornellas a célébré la messe anniversaire du millénaire, le dimanche matin. Evoquant cette longue histoire, il s’est interrogé pendant son homélie sur la quête de l’identité du Christ : « Le Seigneur Jésus est celui que, pendant 1000 ans, dans cette abbatiale, des moines ont cherché. En venant ici, nous sommes vraiment des héritiers de cette foi, de ceux qui ont cru que Jésus était mort sur la Croix pour tous, de ceux qui ont cru, de génération en génération, que le Seigneur Jésus est capable de susciter en nous l’Homme nouveau. »