Les Cadets, le plus ancien patronage français, renaît à Rennes

L’architecte du projet présente le chantier à Mgr d’Ornellas

Les Cadets de Bretagne, le plus ancien patronage de France, pourra inaugurer en 2020 son nouveau centre sportif et culturel au cœur de Rennes. Un complexe innovant, symbole d’une démarche sociale renouvelée de l’Eglise.

Vendredi 26 avril 2019 a été posée la première pierre du futur complexe omnisport et espace culturel des Cadets de Bretagne. Un pari pourtant difficilement imaginable il y a quelques années. Victime de la vétusté de ses locaux, l’association s’était vue obligée de réduire ses activités. Hubert Thouminot, président des Cadets de Bretagne et ancien jeune sportif du club, raconte : « C’était la fin de l’association ! »

Hubert Thouminot signe le parchemin calligraphié qui va être scellé dans un rouleau, enfermé dans une « brique » transparente et qui sera placée dans le bâtiment

Une fin bien triste pour le premier patronage créé en France, en 1847. « On a réussi à faire des travaux de sauvegarde pour continuer l’exploitation pendant 5 ans. Ce laps de temps nous a donné les conditions nécessaires pour que la ville et le diocèse trouvent de l’intérêt au projet. »

Inscrire les Cadets dans le 21e siècle

En 2009, une première charte a effectivement été signée entre la Ville de Rennes et le diocèse afin d’étudier l’évolution des 4 grands « patros » rennais. En janvier 2019, cet engagement a permis d’aboutir à la signature d’un protocole de restructuration pour 3 sites : les Cadets de Bretagne, l’Avenir de Rennes et l’ASCL Jeanne-d’Arc. Mgr Pierre d’Ornellas a témoigné de cette volonté en partageant son souhait « d’inscrire les Cadets dans le 21e siècle. »

Bénédiction du terrain

Faisant le parallèle entre le formidable dynamisme du fondateur des Cadets et la mobilisation pour reconstruire la cathédrale de Paris, l’Archevêque de Rennes s’est interrogé : « Qu’on donc fait les bâtisseurs de Notre-Dame pour que cette œuvre perdure ? Qu’avait donc l’Abbé Bourdon pour construire un patronage que, aujourd’hui, nous voulons reconstruire ? » Ce lien, c’est la beauté de l’être humaine, affirme Mgr d’Ornellas. « L’œuvre des Cadets permet aux jeunes de sculpter leur vie pour qu’elle soit belle. »

La Ville de Rennes impliquée

Un enthousiasme partagé par la Ville de Rennes. Sébastien Sémeril, Premier adjoint à la Maire de Rennes, s’est dit « très heureux de ce moment symbolique qui permet de conclure une phase d’inquiétude : nous avons discuté pendant plusieurs années » a-t-il rappelé. Finalement, une « solution intelligente » a été trouvée grâce à la discussion sans relâche entre la ville, le diocèse et les associations. Ces dernières ont été saluées : « Si le modèle social rennais se porte bien, c’est parce qu’on a des bénévoles rennais qui s’engagent pour le bien commun. »

Sébastien Sémeril, Premier adjoint à la Maire de Rennes, devant les logements en cours de construction par le Groupe Giboire sur une portion du terrain des Cadets

Aujourd’hui, les Cadets « ont réduit la voilure » et conservent un minimum d’activité grâce à des accords d’utilisation des salles et terrains de sport du Lycée de la Salle, tout proche, de la paroisse ou d’autres organismes voisins. Mais son président est convaincu que « du jour où on ré-ouvrira ces nouveaux locaux, on retrouvera tout de suite des adhérents. On envisage de nouvelles activités qui sont en vogue actuellement. » Hubert Thouminot attend impatiemment – pour septembre 2020 ? – de voir revivre le nouveau foyer, qui sera le cœur battant et fraternel de ce nouveau complexe multisport.

Photo des personnalités avec le mur de briques en plastique qui reproduit le logo du diocèse de Rennes, incluant la brique contenant le parchemin

Un bâtiment innovant, une vision sociale

A tous les niveaux, cet équipement sportif porte le sceau d’une démarche chrétienne incarnée. Pouvant accueillir tous les âges, tous les publics, y compris les personnes handicapées, le bâtiment sera particulièrement ouvert aux quartiers sensibles tout proches. Dès sa construction, des clauses sociales ont été demandées par le diocèse : les entreprises retenues doivent mettre en œuvre des actions pour intégrer des personnes éloignées de l’emploi. Une démarche globale écoresponsable a bien sûr été mise en œuvre, avec une recherche de moyens économiques. La conception des lieux jouera sur l’évolutivité dans le temps et la modularité pour rendre polyvalents les espaces.

Après la cérémonie de la pose de la première pierre, l’Archevêque de Rennes et son économe diocésain découvrent le futur bâtiment en réalité immersive

Fiche technique

  • Surface d’équipement : 5300 m² développés sur 4 niveaux afin de relever le défi de rester en plein cœur de la ville, avec parkings souterrains, une salle multisports de 1927 m² pouvant contenir jusqu’à 700 spectateurs
  • Coût global : 10 990 000 € TTC, dont 9 600 000 € financés par la vente d’une portion de terrain et 900 000 € reçus de la collectivité rennaise (participation aussi de : Département, Région Bretagne, Etat)

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