Chemin de Croix : mon Carême sur les pas du Christ

Parmi les démarches spirituelles proposées pendant le Carême, le Chemin de Croix connaît aujourd’hui une nouvelle ferveur. Sur 14 ou 15 stations, il nous invite à méditer le mystère de la Passion et à marcher sur les pas du Christ. Sur les réseaux sociaux, nous vous proposons cette année de vivre un chemin de Carême sous forme de Chemin de Croix.

Suivre « Mon Carême sur les pas du Christ »

Ce parcours est réalisé à partir :

  • de photos de croix des chemins d’Ille-et-Vilaine, prises par le père Roger Blot, responsable diocésain du Patrimoine religieux.
  • d’extraits de méditations de sœur Emmanuelle réalisées pour un Chemin de Croix

Première Station – Jésus est condamné à mort

Il leur dit alors : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ». En agonie, sa sueur devient comme des caillots de sang qui tombent à terre. Judas lui donne le baiser. « Mon ami, c’est par un baiser que tu trahis le fils de l’homme ». Ils se saisirent de Jésus, le ligotèrent, crachèrent sur lui, le giflèrent, le battirent, crièrent : « A mort ! A mort ! » Seigneur, aujourd’hui encore, tant d’hommes sont trahis par un baiser : ils sont giflés, couverts de crachats, roués de coups, condamnés. Tant de mes sœurs chiffonnières restent de pauvres esclaves battues. Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur. Ecoute mon appel, que ton oreille se fasse attentive au cri de mon frère. De tous ceux qui, aujourd’hui, sont trahis par un baiser, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous ceux qui sont condamnés, torturés, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui trahissent, font souffrir, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.

 

 

Deuxième station : Jésus est chargé de sa croix 

Portant lui-même sa croix, Jésus gagna le Golgotha, lieu du crâne. « Voici l’Agneau, il porte les péchés du monde ». Vraiment, c’étaient nos maladies qu’il portait, nos douleurs dont il s’était chargé. Seigneur, nous sommes tous chargés d’un fardeau si lourd, trop lourd. Quel est l’homme qui n’a pas de lourde croix à porter, à traîner jour après jour ? Et ce chiffonnier de 8 ans, qui transporte chaque jour sur son dos le couffin trop lourd, plein d’ordures des autres. Pour tous ceux qui, aujourd’hui, chancellent sous la croix, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous les petits qui portent les ordures des autres, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui font porter aux autres le poids de leurs ordures, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

 

 

Troisième Station – Jésus tombe pour la première fois

« Maintenant, mon âme est troublée, et que dirai-je, Père, sauve-moi de cette heure. Mais si c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure, Père, glorifie ton nom » Seigneur, nous, les hommes, nous tombons tous à notre tour. Par égoïsme parfois sordide, volonté de puissance qui écrase les frères, ou orgueil de la vie. La chair nous entraîne. Nous trahissons parfois, à cause de l’alcool, de la drogue, du sexe … C’est difficile, Seigneur, de se relever. Pour tous ceux qui s’écroulent, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous ceux qui sont dominés par les passions plus fortes qu’eux, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui vendent la drogue pour en avoir eux-mêmes, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

Quatrième Station – Jésus rencontre sa mère

Simon dit à Marie : « Ton âme à toi aussi sera transpercée d’un glaive ». Marie dit à Jésus : « Mon enfant, pourquoi m’as-tu fait cela, vois dans quelle angoisse je t’ai cherché ». Seigneur, le plus terrible, c’est de buter contre la mort d’un être qu’on aime. L’enfant, l’époux, le père, la mère … Celui, celle qu’on aime va bientôt s’en aller pour toujours. O Marie, mère des douleurs, debout, la mère douloureuse serrant la Croix. Elle voit son « petit garçon », qui meurt dans un grand abandon et remet son âme à son Père. Pour tous ceux qui, maintenant, sont au chevet d’un agonisant, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous ceux qui gémissent sur un lit de douleur, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous les fauteurs d’accident, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

Cinquième Station – Simon de Cyrène porte la croix

Quand ils l’emmenèrent pour le crucifier, ils mirent la main sur un certain Simon qui revenait des champs, originaire de Cyrène. Ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Seigneur, que les autres sont lourds à porter ! Vivre côte à côte, jour et nuit, avec un homme ou une femme qui nous étouffe, nous empêche de vivre … Un enfant révolté qui pose sans arrêt des problèmes, un dépressif, un violent, un drogué … Pour tous ceux qui en portent d’autres à bout de bras, à bout de force, Père des miséricordes, pitié ! Pour toutes les familles d’enfants blessés par la vie, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui sont un poids pour le cœur, qui font perdre l’espérance et la joie aux autres, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

 

Sixième Station – Véronique essuie le visage de Jésus

« J’ai livré mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe, je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. Tant il était défiguré, son aspect n’étant plus celui d’un homme et son visage celui des enfants, des hommes, ainsi il fera tressaillir des nations nombreuses ». Seigneur, tant de visages désespérés, défigurés, aux faces tristes, les yeux éteints, sans expression … Où sont les mains qui essuient ces petits visages et les caressent ? Pour tous les hommes désespérés du monde, pour les enfants désespérés, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous les yeux éteints, les faces tristes et mornes, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A ceux qui se détournent sur le chemin du passant misérable, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

Septième Station – Jésus tombe une deuxième fois

Mes genoux chancellent, mon corps est épuisé, je suis un objet d’opprobre. Ce sont nos crimes qui l’ont écrasé … Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, Seigneur, et nous chancelons. Nous vivons au milieu d’un tourbillon qui nous aspire, nous jette à terre. L’apôtre Paul l’a dit, il y a longtemps : « Le bien que je veux, je ne le fais pas, le mal que je ne veux pas, je le fais, qui me délivrera de ce corps de mort ? Jésus Christ, notre Seigneur ! » (Rm 7). Pour tous ceux qui chancellent, qui sont prêts de s’effondrer, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous ceux qui se débattent et qui souffrent de leurs faiblesses, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui en entraînent d’autres dans leur chute, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

 

Huitième Station – Jésus console les femmes de Jérusalem

Il était suivi d’une grande masse de peuple et de femmes qui se lançaient sur lui ; s’étant tourné vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous-mêmes, pleurez sur vos enfants ». Drame des guerres à travers le monde. Pleurez, femmes d’Europe, d’Asie, pleurez, femmes d’Amérique, d’Afghanistan, d’Irak, d’Afrique, pleurez sur vos enfants, sur vos maisons bombardées, vos foyers brûlés, vos époux et vos fils tués. Pour les guerres fratricides qui rongent la chair de l’humanité, Père des miséricordes, pitié ! Pour les camps où sont parqués les réfugiés, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! Pour les nations vendeuses d’armes, profitant de la mort des innocents, Père, pardonne-nous, savons-nous ce que nous faisons ? 

 

Neuvième Station – Jésus tombe une troisième fois

L’ennemi s’acharne à m’ôter la vie, déjà il me jette à terre. Je tends les bras vers toi. Vite, Seigneur, exauce-moi, je suis à bout de souffle, j’ai attendu avec confiance et le Seigneur s’est retourné vers moi, il m’a retiré du bourbier. Seigneur, tu le sais, nous vivons des heures troubles où nous nous sentons au fond u bourbier, prostrés, à bout ; personne ne paraît vouloir nous comprendre, nous aider. Pour ceux qui sont au fond de l’abîme, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous les malades contagieux, pour les personnes âgées que personne ne va voir, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A nous, parfois, repoussant nos frères, Père, pardonne-nous, nous ne savons pas ce que nous faisons. Seigneur, ouvre-nous à ta présence. 

 

Dixième Station – On ôte à Jésus ses vêtements

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements dont ils formèrent quatre parts : une pour chaque soldat et la tunique. Cette tunique était sans couture, tissée d’une pièce de haut en bas. Était-elle tissée par la Vierge, sa mère, peut-être ? Ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l’aura ». Ainsi s’accomplissait l’Ecriture. Ils ont partagé ses habits, ils ont tiré au sort ses vêtements. Dans les cités de la misère, les femmes ont un triste destin : dégradées, avilies, vendues même … Elles ont soif du nécessaire, de respect et d’amour. Pour toutes les femmes avilies, Père des miséricordes, pitié ! Pour toutes les femmes qui vieillissent seules, abandonnées, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A tous ceux qui profanent tes créatures, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

 

Onzième Station – Jésus est mis en Croix

« Crucifié entre deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche ». « Lui a été transpercé à cause de nos péchés, à cause de mes péchés », broyé à cause de nos iniquités. C’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris, que je suis guéri. Pour l’enfant qui n’a pas encore de nom, tué dans le sein de sa mère, l’enfant non aimé, l’enfant martyrisé, l’enfant de quartier qui erre sans espoir dans les rues … Tous les cœurs tombés, crucifiés. Pour tous les crucifiés : hommes, femmes, enfants, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous les hommes, femmes, enfants, au bord du suicide, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! Lorsque notre société, par égoïsme, par profit, n’aide pas les chômeurs, nos frères qui sont à côté de nous, prêts au suicide, Père, pardonne-nous ! Savons-nous le mal que nous faisons ? 

 

Douzième Station – Jésus meurt sur la Croix

Sept paroles du Christ sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». A Marie, sa mère, montrant Jean : « Voici ton Fils ». A Jean : « Voici ta mère », et, dès cette heure, le disciple la prit chez lui. Le bandit pendu en croix à Jésus : « Souviens-toi de moi ». La réponse incroyable, merveilleuse : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ». « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », « J’ai soif ! », « Tout est consommé », « Père, je remets mon esprit entre tes mains ». A chaque heure du jour, ce jour qui est aussi une nuit, les hommes entrent dans la mort, quelle qu’en soit la cause : maladie, suicide, attentat, accident, guerre … Pour tous les agonisants, Père des miséricordes, pitié ! Pour les victimes qui tombent dans les attentats, les guerres, pour leur famille, Esprit de compassion et d’amour, pitié ! Aux auteurs des attentats, aux va-t’en guerre, Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. 

 

Treizième Station – Jésus est descendu de la Croix

« Le soir venu, les soldats virent que Jésus était déjà mort. L’un d’eux, de sa lance, lui perça le côté, il en sortit du sang et de l’eau ». « A ceci nous avons reconnu l’amour : il a donné sa vie pour nous, pour moi ». Le monde est plein de femmes et d’hommes qui tiennent un être mort entre les bras. Leur plaie est grande comme la mer. Pour tous ceux qui servent un corps mort entre les bras, Père des miséricordes, pitié ! Pour ceux qui sont loin des bien-aimés, qui se meurent, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! A ceux à qui, comme par un coup de lance, on transperce le cœur, pitié, Seigneur ! 

 

Quatorzième Station – Jésus est mis au tombeau

Joseph d’Arimathie descendit le corps de la croix, l’enveloppa d’un linceul, le déposa dans une tombe taillée dans le roc. Les hommes ont déposé tour à tour leurs aimés dans le tombeau. La terre est un immense cimetière. Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière … Pour tous les morts de nos cimetières, Père des miséricordes, pitié ! Pour tous ceux qui pleurent sur une tombe, Esprit d’amour et de compassion, pitié ! Pour ceux qui meurent de n’être pas aimés ou pour ceux qui font mourir d’amour, Seigneur, aie pitié ! Toi qui es mort d’amour, apprends-nous à aimer, apprends-nous à t’aimer, Seigneur. Je ne sais pas aimer, Seigneur, apprends-moi à aimer comme toi tu as aimé jusqu’au bout. 

 

Quinzième Station – La résurrection

Ressuscité dès le matin du premier jour de la semaine, Jésus fut présent au milieu des onze et leur dit : « La paix soit avec vous ! la paix soit avec vous. » Effrayés, ils pensaient voir un fantôme, il leur dit : “ Regardez mes mains, mes pieds, c’est bien moi, touchez-moi, un esprit n’a n chair ni os. ” Il se sépara d’eux à Béthanie en les bénissant et il fut emporté au ciel. » Ez. 37 : « Les ossements desséchés étaient nombreux, complètement desséchés, il y eut un frémissement et les os se rapprochèrent, Esprit souffle sur ces morts et qu’ils vivent. L’Esprit vint sur eux, ils reprirent vie et se mirent debout, grande, immense armée. Ap 21-22 : « Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle et j’entendis une voix qui clamait : “ Voici la demeure de Dieu avec les hommes, il essuiera toutes larmes de leurs yeux. ” » Il essuiera toutes les larmes de mes yeux. « De mort il n’y en aura plus car l’ancien monde s’en est allé. » Le garant de ces révélations l’affirme : « Oui, mon retour est proche. » Jésus oui, ton retour est porche. Oh oui ! viens Jésus ! Et la Vierge chantait : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom. »