Esprit Saint - Vatican

L’Esprit-Saint, le feu de la Pentecôte

Jean-Baptiste avait annoncé que Jésus baptiserait les hommes « dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Lc 3,16) Et Jésus avait dit lui-même : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49) Le désir de Jésus se réalise au jour de la Pentecôte : voici que le feu divin vient demeurer sur chacun des Apôtres. Le feu du buisson ardent à travers lequel Moïse avait entendu autrefois la voix du Seigneur, le feu qui avait emmené Élie au ciel, voilà qu’il vient habiter le cœur des disciples, sans les consumer.

En ce jour de la fête du don de la loi à Moïse, jour qui avait scellé l’alliance de Dieu avec son peuple, les disciples de Jésus entrent dans une alliance nouvelle avec lui. Désormais, la loi de Dieu n’est plus seulement écrite sur des tables de pierre mais dans le cœur des disciples, comme l’avait prophétisé Jérémie : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai dans leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (Jr 31,33)

Dans le feu de l’Esprit, les Apôtres reçoivent la capacité d’observer le commandement nouveau du Seigneur : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34) Il s’agit d’abord de se laisser aimer, de laisser le feu de l’amour divin habiter leur cœur. Alors, les langues de ce feu unique qui se sont déposées sur chacun d’eux délient les langues des Apôtres. Alors, les disciples du Seigneur sortent et deviennent témoins du Christ ressuscité. Et la terre commence à s’embraser…

Sans l’Esprit-Saint, pas de feu, pas de baptême ni aucun autre sacrement, pas de liturgie. Lui qui est « l’Esprit commun » du Père et du Fils, comme le chante le Veni Creator, vient établir la communion des hommes avec Dieu et entre eux. Il vient « au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut » (Rm 8,26), et c’est pourquoi la liturgie des heures commence par ce dialogue : « Dieu, viens à mon aide. / Seigneur, à notre secours. » C’est encore lui que l’Eglise invoque dans toute action sacramentelle pour qu’il sanctifie les offrandes et les personnes.

Jésus exhorte ses disciples à de multiples reprises à demander l’Esprit-Saint. Le faisons-nous ? N’ayons pas peur de ce feu : il vient consumer en nous ce qui s’oppose à Dieu, nous illuminer pour que nous entrions « dans la vérité tout entière » (Jn 16,13), nous réchauffer [1] pour que nous vivions de l’amour même de Dieu. Faisons nôtre la prière de l’Église : « Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur ton Église l’Esprit de feu : qu’il éclaire le cœur de ceux que tu as fait renaître, et les confirme dans ta grâce. Par Jésus-Christ. » [2]

[1] « Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé », chante la séquence à l’Esprit-Saint du jour de la Pentecôte, avant la lecture de l’Évangile.
[2] Prière d’ouverture de la messe de la veille de Pentecôte.