Triduum pascal

Le pape François, dans son message de Carême, rappelait que le mystère pascal de Jésus était « la pierre angulaire de la vie chrétienne personnelle et communautaire ». Si, comme le Seigneur avait demandé à ses disciples de le faire, l’Église a, dès ses origines, célébré chaque dimanche le mystère pascal du Christ en faisant mémoire de son Corps livré et de son Sang versé, elle ne tarda pas à solenniser la date anniversaire du passage du Seigneur de ce monde au Père et, à partir du IVe siècle, des trois jours durant lesquels s’accomplirent la Passion et la Résurrection du Christ.

Le Jeudi saint

La journée du Jeudi saint appartient à deux temps liturgiques différents : jusqu’à l’heure des vêpres, elle est le dernier jour du Carême ; avec la messe en mémoire de la Cène du Seigneur, elle ouvre le triduum pascal.

Cette distinction est perceptible dès les origines du triduum. Le Journal d’Égérie (381-384) parle de deux messes à Jérusalem en ce jeudi : l’une au milieu de l’après-midi dans la basilique du Martyrium, qui marquait la clôture du jeûne ; la seconde, célébrée exceptionnellement au pied de la croix, commémorait l’institution du sacrifice eucharistique.

Le Vendredi saint.

C’est encore à Jérusalem, à la même époque, que l’on trouve le premier témoignage sur la célébration liturgique du Vendredi saint. Il s’agit d’une journée de prière itinérante, qui conduit les fidèles, le jeudi soir, du Mont des Oliviers à Gethsémani, puis, le vendredi, du cénacle (où l’on vénérait la colonne de la flagellation) au Golgotha. Là, l’évêque présentait le bois de la Croix à la vénération du peuple. Chaque station comportait des lectures des prophéties de la Passion et des évangiles, accompagnées de psaumes et de prières.

Le Samedi saint

Plus largement en Orient, les chrétiens honoraient en ce jour le repos de Jésus au tombeau ainsi que sa descente aux enfers pour en libérer tous les captifs de la mort, comme en témoigne l’homélie ancienne de l’office des lectures.

Aux premiers siècles, la caractéristique de ce jour était le jeûne absolu, qui constituait la première phase de la célébration pascale. Plus tard, on convoqua les catéchumènes dans la matinée pour la reddition du symbole qui leur avait été remis durant le Carême, c’est-à-dire la proclamation publique de leur foi devant l’assemblée des fidèles.

La Vigile pascale

Dès le samedi soir, la veillée pascale préfigure la fête de la Résurrection du dimanche matin. C’est lors de cette célébration, ou le lendemain matin, qu’ont lieu dans les paroisses les baptêmes de jeunes et d’adultes.

Le dimanche de la Résurrection.

Primitivement, la solennité pascale tenait dans la veillée sainte, avec la bénédiction du feu nouveau et sa grande liturgie de la Parole. Elle devait nécessairement se vivre de nuit ; démarrer après le coucher du soleil et s’achever avec l’aube, Jésus étant ressuscité avant les premières lueurs du jour. Elle était le cadre naturel où ceux qui demandaient le Baptême passaient avec le Christ de la mort à la vie.

Très tôt pourtant, on voulut prolonger la festivité tout au long de la journée du dimanche, comme en témoigne encore Égérie à Jérusalem, avec une seconde messe pascale et l’ouverture de l’octave pascal et ses catéchèses mystagogiques pour les nouveaux baptisés.