Notre vie après la mort ?

Père Alain Ferré - Curé de la paroisse Saint-Jean XXIII de Rennes (35)

Père Alain Ferré

Curé de la paroisse Saint-Jean XXIII de Rennes (35)
Pour dire, d’une autre manière, la même chose que le Père Erwan Barraud, professeur au Séminaire Saint-Yves

 

Nous, chrétiens, nous disons :

nous croyons à notre propre résurrection

 

Je crois à la RESURRECTION DE LA CHAIR

Dans le Credo, que nous proclamons à la messe, nous disons : « Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle… ou encore : j’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir »… Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? Ca veut dire deux choses :

A ma mort, dès ma mort, je ressusciterai avec le Christ…“et à la fin des temps, à la fin du monde, nous ressusciterons tous ensemble avec le Christ.

Résurrection à ma mort

Je crois qu’à ma mort je ressusciterai dans le Christ avec tout ce que je suis : mon corps, ma chair, toute ma vie, mes relations, mon amour… Tout ce que je suis, tout ce qu’aura été ma vie ressuscitera, sauf mon égoïsme et mon péché.

Ce ne sera pas une autre vie, complètement étrangère à ma vie, à ce que je suis… ce sera bien tout moi-même, mais dans une vie autre, dans un corps transformé, un corps glorifié comme celui de Jésus ressuscité… Ce ne sera pas un autre corps, ce sera un corps autre, différent, transfiguré comme celui de Jésus… et ceci pour toujours, dans une vie divinisée éternelle…

Cette résurrection dès ma mort, c’est ce que l’Église a toujours appelé le jugement particulier ou encore le jugement individuel…

Résurrection à la fin du monde

C’est ce que l’Église appelle le jugement général ou encore la résurrection à la fin des temps.

Ça veut dire que la résurrection pour moi commence bien dès ma mort, mais qu’elle ne sera totale, définitive qu’à la fin des temps… En effet, je ne peux être totalement ressuscité, divinisé, qu’avec tous mes rères, lorsque tous ensemble à la fin du monde nous serons totalement ressuscités, lorsque tous ensemble nous formerons le Corps du Christ. Je ne peux devenir le corps du Christ qu’avec tous mes frères. La foi Chrétienne a toujours cette conception communautaire de l’homme, de l’humanité… On est donc loin de la conception individualiste du Salut que nous trouvons dans l’idée de réincarnation… Et comme l’homme et le cosmos sont liés dans le même destin, la création toute entière sera, elle aussi, transformée à la fin des temps. Il y aura donc « des cieux nouveaux et une terre nouvelle », pour accueillir les
corps nouveaux des ressuscités, comme nous dit Saint Paul.

 

Je crois à l’AMOUR SAUVEUR DE DIEU

Ce qui est premier dans ma foi et dans la foi de l’Église, c’est ceci : je crois à l’amour de Dieu, je crois à Dieu qui pardonne et qui sauve.

Le pays de Paradis

Le pays de Paradis, c’est là que tu retrouveras l’étranger qui avait durement éprouvé ton désir de fraternité et les compagnons des jours sans pain, l’ami enfin libéré de sa tristesse, tout à la joie retrouvée, qui te dira : « c’est grâce à toi, tu sais ».

Au pays de Paradis il y aura l’enfant, source d’un bonheur fou :
L’enfant dont un jour tu auras soutenu le regard sans crainte du vide sans peur de vérité et sans te réfugier.
Pas loin non plus l’être qui t’aura appris I’amour fou et la vanité de posséder
et les enfants dont tu sauras qu’il est difficile d’être père.
Bien près de toi, tu reverras Grand-mère qui t’a appris
ce que les grands n’avaient pas le temps
ou pas le goût de t’apprendre.

Alors Petit, tu demanderas à en finir une fois pour toutes avec la haine et l’amertume.
Tu demanderas à Dieu de sauver ce qu’une vie n’a pas suffi à guérir.
Ce ne sera pas une question de temps,
ce sera sans question, sans temps, seulement être présent ;
de cette présence que tu auras su désirer et creuser au fil des ans.

(Dans cassette Salut)

Alors, et l’enfer ?

L’enfer n’est pas un article du Credo. Le Credo ne dit pas : je crois à l’enfer, mais à l’amour sauveur de Dieu. Donc, je ne crois pas à l’enfer… Par contre, je crois que l’enfer est possible, qu’il est une possibilité réelle. Comment ça ?

Je sais qu’à la fois, je suis capable d’accueillir et de vivre l’amour de Dieu, et en même temps capable de refuser obstinément d’aimer Dieu et d’aimer mes frères, de refuser le pardon de Dieu. Je suis capable de rendre possible l’enfer pour moi, pas pour les autres. Je ne peux juger personne, je ne peux mettre personne en enfer. Dieu ne veut pas l’enfer et ne crée pas l’enfer, c’est moi~même qui rend possible l’enfer par ma liberté de refuser d’aimer. Et Dieu prend ce risque dans son amour créateur.

C’est l’enseignement de l’Église et de la Bible, où nous trouvons une double affirmation :

  • Des affirmations qui parlent de géhenne de feu, ténèbres extérieures, châtiment éternel… (Apocalypse)…
  • Et d’autres affirmations qui parlent de miséricorde, d’un salut pour tous, y compris les pécheurs…

C’est une sorte de paradoxe, et je dois vivre ma vie chrétienne avec ce paradoxe : je sais que 1’amour de Dieu est sauveur pour tous, y compris le pécheur, mais je sais aussi que je peux refuser cet amour, et donc que je rends possible l’enfer pour moi.

Notre foi, c’est une espérance. Je ne sais pas s’il y aura des damnés. Le jugement dernier ne m’appartient pas, il appartient à Dieu seul. Je ne peux qu’espérer et je dois espérer le salut de tous les hommes… C’est une exigence de ma foi.. Et comme dit Saint Jean : “Nous devons attendre avec assurance le jour du jugement » (1 Jn 4,17).

Donc, je ne me cramponne pas à la crainte, à l’angoisse, à la peur, à la peur de l’enfer… J’espère dans un amour sauveur, l’amour sauveur de Dieu. Voilà ma situation d’homme croyant.

Et le purgatoire ?

Cette doctrine prend corps vers la fin du 12ème siècle. Je crois qu’il y a quelque chose d’important dans cette doctrine, car au fond, elle pose une question essentielle : comment moi, pécheur, à ma mort, je pourrai me présenter devant l’amour infini de Dieu ? Comment un amour fini qu’est le mien pourra-t-il rencontrer cet amour infini de Dieu, sa sainteté parfaite ?

Et pour prendre une image, je dirais que le purgatoire sera comme un stage accéléré à l’amour. Autrement dit, pour que je rencontre vraiment la pureté de l’amour de Dieu, les scories, les impuretés de mon amour auront besoin d’être purifiées. Donc, le purgatoire est un travail de création, c’est un enfantement à la purification, un enfantement à l’amour.

 

Je crois à la COMMUNION DES SAINTS

Je ne crois pas à la communication en direct avec les morts comme dans le spiritisme, par l’écriture automatique, par le téléphone ou à la télévision… Non, mais je crois à la Communion des Saints par le Christ, dans la foi. C’est dans la foi au Christ que ça se vit.

Dans le spiritisme, il y a moi et le disparu, en direct, et c’est tout. Dans la foi chrétienne, il y a moi, nos disparus et le christ. C’est toute la différence.

Et le lieu privilégié de la rencontre entre les vivants et les morts, ce n’est pas le cabinet du médium ou de la voyante, c’est la prière, c’est l’Eucharistie en particulier, où nous faisons mémoire des vivants et des morts. Nous prions pour eux, et ils prient pour nous, par l’intermédiaire du Christ et non par le médium ou la table tournante… Nous sommes en communion les uns avec les autres, parce que branchés sur la même source de vie qu’est le Christ. En lui, nous formons le même corps. Par lui passe notre prière. Nous sommes ensemble, dans le Christ, avec nos morts comme une immense caravane : nos morts, en tête de convoi, ont déjà rejoint le Christ. Et ça dynamise notre espérance, ça nous redonne du tonus quand nous sommes tentés de nous arrêter sur le bas-côté de la route. C’est pourquoi, nous pouvons appeler à l’aide nos disparus pour reprendre courage, non pas dans la sensiblerie, mais dans la foi.

Nos disparus agissent à la manière de Dieu, c’est-à-dire, pas dans des interventions fircassantes, mais au plus intime de notre être… pas dans des interventions tapageuses, comme dans le spiritisme : verres baladeurs, tables frappeuses, médiums, ventriloques, murs qui craquent… L’au-delà dans le spiritisme est simplement un ici-bas un peu plus vaporeux. L’au-delà des chrétiens est le Royaume des cieux, c’est à dire quelque chose de nouveau…

Je ne crois pas à la communication avec les morts dans une dimension simplement terrestre et horizontale, je crois à la Communion des Saints, par le Christ, dans une dimension à la foi humaine et céleste, dans une dimension humaine et verticale, dans une vraie dimension spirituelle.

La « Résurrection des Morts », portail roman (XIIIe siècle), église Saint-Seurin (XIe, XIVe, XIXe), place des Martyrs de la Résistance, Bordeaux, Gironde, Aquitaine, France. (Photo : Bernard Blanc)

 

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel : accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père Nestor Ameka
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain - Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h
Mercredi 14h30-16h30

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23

Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

Messes dominicales
+ Samedi 18h église Saint-Martin
+ Dimanche 10h30 église Saint-Paul
+ 2e dimanche du mois 18h église Saint-Paul :
messe en anglais
+ 3e dimanche du mois 18h église Saint-Martin :
messe en espagnol (précédée des confessions)

Messes quotidiennes
Lundi à mercredi 18h30 église Saint-Paul
Jeudi 8h30 église Saint-Martin
Jeudi 18h45 chapelle Maison diocésaine
Vendredi 18h30 église Saint-Paul

Adoration eucharistique
Jeudi 9h-17h30 église Saint-Martin
Vendredi 17h30-18h30 église Saint-Paul