Méditation pour le dimanche des Rameaux 2020

Méditation après la lecture de la Passion selon St Matthieu
proposée par le Père Gérard NASLIN – diocèse de Nantes.

Au moment où Jésus rendit l’esprit, c’est un centurion romain, autrement dit un païen, qui fit cette magnifique profession de foi: « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu! »

Nous venons de lire une fois encore le récit de ces 24 dernières heures de Jésus sur terre. Ce texte de Matthieu n’est pas en fait un récit, il est une méditation. Ebloui par la résurrection, l’Evangéliste relit ces heures d’angoisse et de courage, ces heures d’accablement et de grande dignité. Dans cette méditation, que nous livre-t-il du visage de Jésus?

 Nous découvrons d’abord le visage de Jésus qui connaît le cœur de l’homme.

Il connaît ses disciples capables de dormir quand il faudrait veiller. Il connaît Judas et sa cupidité capable de l’entraîner à la trahison. Il connaît Pierre et sa peur capable de le faire renier. Il connaît les faiblesses de chacun, mais il leur offre la liberté: « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer! » « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le! »

 Le visage de Jésus que nous laisse découvrir Matthieu est aussi le visage de l’homme qui ne cache pas sa faiblesse et ses limites humaines.

Il demande à ses amis de veiller avec lui. Il exprime sa douleur et demande même qu’elle s’éloigne. Il crie son angoisse devant la mort: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » Il accepte d’être trahi par l’un de ses proches, et renié par un autre. Il accepte d’être jugé, lui qui est venu pour défendre. Il accepte d’être l’objet de dérisions, lui qui est venu respecter tout homme. Il accepte d’être condamné, lui qui est venu sauver.

 Le visage de Jésus enfin que nous laisse entrevoir Matthieu, c’est le visage de Dieu: « Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu! »

Pourquoi ce païen a-t-il professé un tel acte de foi? Parce qu’il a perçu déjà avec les yeux de la foi que Jésus n’était pas seul. Au cœur de l’abandon des siens, au cœur du jugement des hommes au pouvoir éphémère, au cœur des railleries des soldats… Quelqu’un souffrait avec Lui. Quelqu’un se passionnait avec lui pour l’humanité, c’était Dieu son Père.