Justice et dignité : la vérité, création du Fonds Saint-Yves

Le 2 février 2013, sous l’impulsion de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint Brieuc et Tréguier, le Fonds Saint-Yves était lancé à Tréguier avec pour objectif de « d’engager, soutenir, et conduire toute activité d’intérêt général visant à diffuser et pérenniser l’héritage de Saint Yves ainsi que toute activité d’intérêt général concourant à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine du Trégor. »
Mgr d’Ornellas, parrain du fonds de dotation, y fit cette intervention sur la sainteté de Yves Helory (saint Yves) et partagea ses réflexions sur la recherche de la justice et de la vérité.

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Pèlerinage de la saint Yves en 2013 à Tréguier

Tout d’abord, je voudrais vous dire que vous avez été peut-être prophètes mais en tous les cas, pour aujourd’hui, dans l’erreur quand vous avez dit, avec beaucoup d’audace, que j’étais à l’image de saint Yves. J’en demeure tout interdit. Et si j’ai accepté de venir parler pour l’ouverture de ce fonds saint Yves, c’est avec la seule idée de me mettre un peu plus, de loin, à l’école de saint Yves que je découvre de plus en plus comme étant une figure bretonne et comme beaucoup de figures bretonnes est une lumière qui peut éclairer bien au-delà de la Bretagne.

D’abord je voudrais dire qu’il y a une cohérence tout à fait extraordinaire à la canonisation de saint Yves vis-à-vis de l’esprit humain qui ne peut pas tolérer l’injustice. Platon l’a dit : « l’injustice est l’aporie de l’intelligence humaine ». Une intelligence humaine ne peut que se révolter ou s’auto détruire face à l’injustice. L’intelligence humaine ne peut pas considérer raisonnablement l’injustice. Elle n’est pas faite pour cela. C’est une impossibilité métaphysique. L’intelligence humaine ne peut que considérer ce qui est juste. Elle le considère en le cherchant et en le trouvant. Il est singulier, me semble t-il, qu’il y ait en Bretagne Yves qui soit considéré comme saint étant entendu que la sainteté n’est pas une touche spirituelle et pieuse qui permettrait d’endiguer des violences par une religiosité populaire. Non, la sainteté, comme le dit si bien le Concile Vatican II, c’est tout simplement l’homme parfait, dans la perfection de sa dignité.

Que dire de la sainteté d’Yves vis-à-vis de la justice ? Si il y a la sainteté d’Yves, c’est dire d’une certaine manière que la justice est la plus grande œuvre que puisse accomplir l’esprit humain. Etre juste. Dans les écritures, nous découvrons que dans la théologie de saint Paul qui considère l’histoire de la sainteté à travers le monde qui chemine chez les païens magnifiquement éclairés par leur conscience et à travers le judaïsme magnifiquement éclairé par la loi de Dieu, vient le christianisme non pas comme un surplomb, non pas comme une troisième figure, mais comme un accomplissement qui réconcilie païens et juifs. Et dans cet accomplissement, qui a-t-il comme figure lumineuse de l’esprit humain chez saint Paul, le discernement. L’accomplissement c’est la capacité de l’esprit humain à discerner, d’entrer dans le discernement. Et comme nous le disons dans la lettre aux Romains, c’est la capacité rendue à l’esprit humain de discerner ce qui plait à Dieu. Or Dieu est juste. C’est pourquoi que je suis touché, Monsieur le Ministre, quand vous citez les Béatitudes sur la justice. Mais comment cette justice peut-elle être exercée dans le discernement ? Vous me permettrez de m’attacher à la figure de saint Yves, et donc aux témoignages recueillis dans son procès de canonisation.

« Un peu avant l’aurore, alors que brillait la lune, lui (c’est-à-dire le témoin qui parle) et le seigneur Yves revenaient à pied de Rennes et allant vers Tréguier parvinrent sur la rive du Leff. Les eaux étaient si grosses qu’elles avaient recouvert le pont.

Je suis heureux de faire à la suite de saint Yves ce chemin de Rennes vers Tréguier. Mais il le fait à pied renonçant, dit le commentaire, à la richesse du cheval. Il le fait à pied pour deux raisons : pour être comme un pauvre et aussi pour exercer la justice vis-à-vis des pauvres. Il le fait en allant de Rennes à Tréguier. Ce chemin, de Rennes à Tréguier, est certainement une parabole du chemin que beaucoup peuvent faire pour s’éduquer à la justice, à la lumière qui brille à Tréguier en la personne d’Yves Hélory. Nous le savons, il fut official à Rennes puis à Tréguier.

Il exerça cette fonction en recevant cette charge de deux façons qui sont distinctes. A Rennes, ce fut un certain Maurice, l’archidiacre, qui l’appela à cette fonction et il l’exerça à partir de 1278 pendant trois années. C’est intéressant qu’il reçut cette fonction de l’archidiacre. Qui est cet archidiacre Maurice ? Une fonction qui est établie peu à peu et qui prend d’une certaine manière dans la plupart des diocèses au XIIIème siècle la place d’honneur qui souvent supplanta celle de l’évêque. Ce Maurice, nous disent les historiens, était heureux d’avoir à sa charge l’exercice de la justice car, à chaque jugement, il recevait une somme et il fut contristé de voir que l’official qu’il avait choisi permettait qu’il n’y ait pas de jugement en établissant la paix et la concorde. Maurice se plaint auprès de son official car il voyait ses ressources financières diminuer. Mais il est vrai qu’au bout de trois ans, nous rapportent les historiens, quand Yves quitta Rennes parce qu’il était appelé par l’évêque de Tréguier, on nous dit que Maurice laissa partir son official avec moultes larmes. Comme si Maurice s’était converti. Il commençait à préférer la paix et la concorde à l’acte rémunérateur du jugement.

A Tréguier, il reçut la charge d’official de l’évêque vraisemblablement cela fut différent pour le seigneur Yves. Nous savons qu’il exerça cette charge d’official de 1281 à 1300. Trois ans avant sa mort. Quand l’évêque voit son nouvel official exercer la justice, il est dans l’admiration devant la qualité avec laquelle la justice est rendue. Et immédiatement, devant cette admirable manière de rendre la justice, l’évêque pense que le seigneur Yves doit être prêtre. Quelle est donc l’aptitude du prêtre pour l’évêque de Tréguier ? En tous cas, il reconnaît qu’il a l’aptitude pour être prêtre à la manière avec laquelle il rend la justice. C’est ainsi que Yves Hélory fut nommé successivement recteur de deux paroisses, de Trédrez où il reste probablement 10 années et enfin à Louannec. Il est remarquable de voir que la manière dont Yves Hélory exerce la justice le conduit à être prêtre. Nous savons qu’aujourd’hui, pour exercer la justice dans l’Eglise, cela est relié au sacerdoce ministériel. Pour rendre la justice, le collège des trois juges doit contenir au moins deux prêtres. Il y a un lien entre le sacerdoce ministériel et l’exercice de la justice, ce que nous dit l’évêque de Tréguier au XIIIème siècle. Pourquoi ? Parce que la justice est tout simplement rendue dans l’Eglise au nom du Christ qui est juge. Mais comment est-il juge ? En sauvant. C’est ce que nous dit le Code de droit canonique dans son dernier canon qui se termine par cette affirmation toute simple : Le salut des âmes doit toujours être dans l’Eglise la loi suprême. Le Christ, selon la foi chrétienne, exerce la justice en sauvant. Faut-il rendre un jugement pour sauver les âmes ? Yves Hélory montre qu’il n’en est pas question. Il y faut bien autre chose. Pour sauver les âmes, il n’est peut-être pas nécessaire de pourvoir à la rentabilité financière d’un archidiacre en exerçant un jugement. D’ailleurs le Droit Canon de 1983 nous dit : Il faut plus que le jugement.  Il faut même que ce plus anticipe le jugement. Et d’une certaine manière, si le jugement est rendu, c’est un échec à la mission de salut des âmes. Au Canon 1446 § 1, on lit ceci :

Tous les fidèles, et en premier les Evêques s’efforceront de leur mieux, dans le respect de la justice, d’éviter autant que possibles les litiges au sein du peuple de Dieu, et de les régler au plus tôt de manière pacifique. 

§ 2. Au début du procès et même à tout moment, chaque fois qu’il entrevoit quelque espoir d’une solution favorable, le juge ne doit pas omettre d’exhorter et d’aider les parties à chercher d’un commun accord une solution équitable à leur différend, et il leur indiquera les moyens convenables à cette fin, et peut-être en ayant notamment recours à la médiation de sages.

Le salut des âmes passe par la sagesse qui est antérieure et qui précède tout jugement.

Si le procès, précise ce canon 1446, concerne le bien privé des parties, le juge examinera si le différend peut être utilement réglé par une transaction ou un arbitrage selon les cann. 1713-1716.

Et le canon 1713 précise

Pour éviter les procès, il est souhaitable de recourir à une transaction ou à une réconciliation.

Il est intéressant de voir comment le code de droit canonique de 1983 souscrit aux actions d’Yves Hélory en faisant précéder tout jugement des moyens qui évitent le jugement et qui conduit à une réconciliation. Mais bien avant cela le canon 287 précise

Les clercs, et Yves Hélory a exercé la justice à Rennes en étant clerc, les clercs s’appliqueront toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice.

Ce canon 287 est tout à fait remarquable. Je le répète

Les clercs s’appliqueront toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice.

Or voici ce que dit un témoin d’Yves Hélory.

Dans l’exercice de sa fonction, il se comporta de manière juste et sainte. Il rendit à chacun une rapide justice sans jamais porter atteinte au droit de quiconque ni faire de discrimination entre les personnes autant qu’il le pouvait. Il rétablissait entre les plaideurs la concorde et la paix.

Je ne sais pas si les auteurs du Code de droit canonique de 1983 se sont référés au procès de canonisation d’Yves Hélory. En tout cas, la sainteté d’Yves Hélory jette une vive lumière sur le Code de droit canonique. Les témoins nous disent bien « qu’autant qu’il le pouvait ». Il me semble que c’est le propre de la dignité humaine de ne jamais baisser les bras, de faire autant que l’homme le peut.

Autant que l’homme le peut, c’est vraisemblablement aller s’il le faut jusqu’au martyre. Autant qu’il le pouvait, il rétablissait entre les plaideurs la concorde et la paix.  

Un vieil avocat qui était placé à côté de ce juge, parfois en plaidant contre, parfois en plaidant pour, témoigne. Le seigneur Yves fut un homme très juste. Il (le témoin) l’a connu alors qu’il était official de l’archidiacre de Rennes puis de l’évêque de Tréguier. Dans ces deux fonctions successives, il se montra saint et équitable faisant à chacun une justice rapide.

Yves a exercé cette rapidité de la justice. Chaque fois que je vais à l’entrée solennelle de la Cour à Rennes pour l’année et au Tribunal Administratif, je suis toujours frappé d’entendre une plainte du Président de la Cour d’Appel, du Président du Tribunal Administratif en évoquant la longueur du temps pour rendre la justice. Et chaque année j’entends comme une petite joie car la moyenne du temps pour rendre la justice a été un petit peu raccourcie. Mais ce temps demeure extrêmement long. C’est plus d’une année. Fréquemment deux ans et je connais simplement pour l’instruction des instructions qui durent jusqu’à 4 ans.

La charité dans la justice, c’est l’exercice rapide de la justice. Il se montra saint et équitable faisant à chacun une justice rapide sans préférence pour quiconque, sans discrimination entre les personnes. Autant qu’il le pouvait il ramenait la paix non seulement quand les plaideurs qui se présentaient devant lui mais encore il ramenait à la paix non seulement les plaideurs qui se présentaient devant lui mais encore toutes les personnes qui se trouvaient en conflit. Il agissait ainsi de manière habituelle. Voilà la sainteté quand c’est devenu un habitus, quand l’intelligence humaine est guidée par un habitus c’est-à-dire une disposition habituelle de ramener à la paix quiconque à recourt à lui.

Il me semble que cette concorde et cette paix à laquelle appelle le droit canon de 1983 sont devenues chez Yves Hélory une quête incessante, une quête habituelle, un habitus.

Il me semble que nous pouvons discerner chez Yves Hélory cette paix que souligne le droit canon de 1983 et qui met en œuvre le Concile Vatican II. Car le Concile Vatican II s’est appliqué à définir la paix. La paix n’est pas une pure absence de guerre, on pourrait dire de conflit entre les parties. Elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre des forces adverses. Un bon jugement qui serait équilibré n’amènerait pas forcément la paix. On sait comment des jugements contribuent à maintenir des rancœurs, de l’amertume. La paix ne provient pas non plus d’une domination despotique mais c’est en toute vérité qu’on la définit œuvre de justice, opus justicie selon le mot du prophète Isaïe qui est cité par le Concile Vatican II. La paix est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur et qui doit être réalisée par des hommes qui ne cessent d’aspirer, par des hommes qui ne cessent d’aspirer. Mais à quoi aspirent-ils ? Pas à la paix qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite. Et la perfection de la justice ne consiste pas à rendre un jugement, la perfection de la justice consiste à éviter le jugement. La perfection de la justice consiste à faire précéder la mise en œuvre de tous les moyens pour qu’il n’y ait pas de jugement mais la paix et la concorde.

Pourquoi est-il précisé la concorde à côté de la paix ? Pourquoi le témoin d’Yves Hélory estime-t-il rendre avec sainteté la justice en mettant la concorde à côté de la paix ? Pourquoi le Code de droit canonique estime-t-il lui aussi qu’il faille mettre la concorde à côté de la paix ? Pourquoi la paix ne suffit pas si la paix est définie comme l’œuvre de justice ? Pourquoi ceux qui aspirent, comme Yves Hélory à une justice plus parfaite, pour citer le Concile Vatican II, mettent à côté de la paix la concorde ? Le Concile Vatican II continue. Mais ceci est encore insuffisant. La paix dont nous parlons ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes. Il ne s’agit donc pas de la sauvegarde des biens des personnes, il s’agit du bien des personnes. Et quel est le bien de toute personne humaine ? C’est sa dignité. Sa dignité qui est inviolable, qui est indélébile, qui est intangible. La paix dont nous parlons ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices. La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter. Ainsi à côté de la paix, il faut nécessairement la concorde c’est-à-dire cum cordie, avec le cœur. II y faut la concorde des cœurs et cette concorde des cœurs, cette alliance des cœurs, cette unité des cœurs que signifie le mot concorde permet que les hommes se communiquent les richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices. C’est ainsi et seulement ainsi que le bien des personnes, c’est-à-dire leur dignité mutuelle, se relit comme dit le Concile Vatican II dans l’amitié dans le décret sur la charge des évêques au n° 13. Allons plus loin. Cette paix qui ne peut advenir dans la recherche de la justice que par la concorde n’existe en vérité que si il y a la reconnaissance du bien de la personne qui est sa vérité et cette vérité ne peut se dire que dans la reconnaissance de la dignité de la personne. C’est ainsi que la recherche de la justice est précisément cette médiation entre dignité et justice qui passe par la vérité.

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Quel est le critère pour savoir si nous aimons la vérité ? Quel est le critère pour savoir si nous recherchons la vérité ? Quel est le critère pour savoir si nous recherchons la justice dans l’amour de la vérité ? Quel est le critère pour savoir si nous recherchons la justice dans l’amour de la vérité qui est l’amour de la dignité de la personne humaine ? Quel est le critère pour savoir si nous recherchons la justice la plus parfaite dans l’amour de la vérité qui est l’amour de la dignité de la personne c’est-à-dire la confiance dans les personnes qui sont capables de se communiquer les richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices c’est-à-dire d’aboutir à la concorde ?

Ce chemin de la justice qui passe par des médiations et qui est aiguillonné par l’amour de la vérité aboutit à la concorde parce que celui qui exerce la justice croit que la dignité de la personne – et pardonnez-moi de rebondir sur ce qu’a dit Monsieur Jacques Barrot – que ce soit un rom, que ce soit un mineur, que ce soit une personne handicapée mentale auprès de laquelle je suis souvent par ma mission d’accompagner l’Arche internationale fondée par Jean Vanier, que ce soit un criminel, que ce soit un sans papier qui est présent de façon injuste et qui est retenu dans un centre de rétention, si je sais reconnaitre en exerçant la justice sa dignité, je crois alors même que peut-être il est dans le déni du crime commis, qu’il est un coupable présumé. Je crois qu’il est possible de trouver un chemin de justice de telle manière que sortant de son déni, grâce à la dignité de sa personne, il est capable de communiquer les richesses de son esprit et d’arriver à la concorde.

Mais quel est le critère pour y arriver ? Je suis frappé d’entendre ce témoignage sur Yves Hélory que va reconnaitre de façon fulgurante le Concile Vatican II. C’était un homme de grande douceur. La justice exercée avec violence n’est pas la justice. La justice exercée avec agressivité ou précipitation n’est pas la justice. La justice exercée avec un soupçon sur la dignité n’est pas la justice. C’était un homme de grande douceur. Jamais on ne le vit s’irriter ni s’emporter sauf – et là c’est la douceur du prophète qui devient colère – sauf lorsque quelqu’un se conduisait de manière injuste. C’est ainsi qu’il s’indignait. C’est la belle manière de manifester la dignité qui n’est pas respectée. C’est ainsi qu’il s’indignait vivement contre ceux qui, avec malice, engageaient un mauvais procès. C’était un homme de grande douceur.

Le Concile Vatican II nous dit par trois fois que le rapport entre l’esprit humain et la vérité est vécu dans la douceur. Pour le croyant, dans la Constitution sur la Révélation Divine au n° 5, il nous est dit que l’Esprit-Saint permet aux croyants de consentir, dans la douceur, à la vérité. Dans la Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps au n° 15, paragraphe 3, il nous est dit que la sagesse qui est indispensable pour exercer la justice avant que jugement soit rendu-les sages sont nécessaires pour aboutir à la paix et à la concorde- la sagesse attire l’esprit humain avec douceur. Et enfin l’admirable déclaration sur la Liberté de conscience au n° 1 précise que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité et pénètre l’esprit humain avec vigueur et douceur.

Je suis frappé sur le témoignage sur Yves Hélory soit un témoignage sur sa douceur. Il me semble que le Concile Vatican II dont nous célébrons cette année le 50ème anniversaire de l’ouverture qui est à mon avis un événement majestueux dans l’amplitude de sa réflexion permette au Fonds Saint Yves d’encourager l’exercice de la justice de telle manière que cet exercice de la justice aboutisse toujours à établir la paix et la concorde dans la douceur c’est-à-dire dans le respect de la dignité humaine qui appelle la confiance inébranlable de toutes celles et de tous ceux qui exercent la justice envers la dignité humaine qui appartient à toute personne humaine et qui brille de façon particulière dans les plus vulnérables qui n’ont comme trésor que leur dignité. C’est pour ça que Yves Hélory a manifesté un amour extrême pour les plus vulnérables car il y discernait de façon la plus lumineuse qui soit la beauté de la dignité humaine.

Yves Hélory est un admirable patron plutôt une admirable lumière que le Fonds Saint Yves fera briller pour la grande joie des bretons et de tous ceux qui s’éclaireront à cette lumière.

Tréguier, le 2 février 2013