Parole de l’Évêque – La joie du repos

L’été est là. Pour beaucoup, c’est un temps de vacances. Bienheureuses semaines qui apportent le repos nécessaire à notre équilibre de vie !

Il s’agit d’un repos de tout notre être car tout notre être en a besoin. De même que nos journées sont marquées par la nuit et par le jour afin que vienne le repos réparateur du sommeil, de même nos années sont rythmées par le temps du labeur et le temps du repos. Repos du corps, du cœur et de l’esprit.

Heureux celles et ceux qui savent écouter leur corps qui réclame sa légitime détente. Il ne demande pas l’inaction ni la paresse du farniente, mais plutôt la saine activité. Environné d’une nature belle et paisible, le corps est si à son aise dans l’activité qui lui est propice lorsqu’il communie à la beauté et à la sérénité de la nature au sein de laquelle il se meut. Prendre soin de son corps, sans égoïsme et recherche de soi, c’est comprendre qu’il est un admirable serviteur auquel nous sommes liés pour la vie. Jésus invite ses disciples au repos : « Vous valez plus que tous les moineaux du monde. »

Heureux celles et ceux qui discernent leur cœur qui, lui aussi, fait entendre ses besoins pour trouver son juste repos. Il ne peut exiger de se refermer sur lui-même afin d’être enfin seul et débarrassé du souci des autres. Tout au contraire, il aspire aux justes relations empreintes de la délicatesse de l’amour, délicatesse tissée d’attentions, d’écoutes, de joies partagées, de rencontres familiales, de temps de gratuité dans lesquels le cœur peut simplement exprimer l’amour qu’il donne et l’amour qu’il reçoit. Quel repos alors ! Le cœur obéit à l’indication de saint Paul : « Laissez-vous attirer par ce qui est simple. »

 Heureux enfin celles et ceux qui discernent les voies bienfaisantes pour l’esprit. Celui-ci aussi a besoin de se détendre, non pas dans la fainéantise qui s’abstient de penser ou de réfléchir. Voici qu’il trouve son repos en fuyant le superficiel et en recevant ce qui lui est essentiel. Recevoir, telle est la grande qualité de l’esprit ! Recevoir avec gratitude les lumières du beau, du vrai, du juste, de la paix. Lumières des proches que l’on aime, des amis fidèles et joyeux. Lumière de la Présence de Dieu, de son Amour, de sa consolation qui apaise l’esprit. « Vous êtes en moi et moi en vous », dit Jésus.

Sans doute faut-il aussi penser au repos du regard ! Le repos se trouve dans la contemplation de la beauté, celle de la nature, des paysages, de l’être humain aimé, beauté intérieure de l’autre dans sa droiture et son humilité, beauté de Dieu découverte dans sa Parole, beauté du monde en ces admirables et discrètes charités qui ne font pas la une des médias mais que le regard se donne la peine de contempler. Jésus guérit notre regard afin qu’il voit le beau.

Le repos se reçoit aussi grâce à l’écoute. Grâce au temps donné, au silence offert pour laisser la parole à l’autre, que ce soit la nature et ses animaux, la mer et son soleil couchant, qui ont tant d’éloquence, ou que ce soit ces personnes, petites et grandes, qui ont tant de paroles à dire ou de gestes à poser pour dévoiler le fond si bon de leur cœur. Avec délicatesse Jésus nous parle : « faites attention à la manière dont vous écoutez. »

 Écouter Dieu, en prendre le temps, demeurer avec Lui chaque jour un peu, grâce à un bon livre, à une belle musique qui porte à la louange, voilà qui repose en vérité. Dieu est ami du repos. Avec lui, ce repos est aussi dans la charité offerte aux autres, en suivant l’indication de Jésus : « Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez-le gratuitement. »