Parole de l’Évêque – « La crèche, signe d’espérance »

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°357 – Décembre 2023

Le temps de l’Avent est celui de l’espérance. Les crèches en sont le signe. Les visiter, c’est découvrir la lumière de l’espérance. Celle-ci est signifiée par une étoile.

Quelle espérance s’éveille quand un enfant s’annonce ! Or, l’Avent nous place dans l’attente de Marie et de Joseph car est venu le temps où elle va mettre au monde son enfant. Un enfant est toujours une promesse pleine d’espérance.

Mais l’enfant de la crèche est porteur d’une singulière promesse. « Son règne n’aura pas de fin. » « Il sauvera le peuple de ses péchés. » « II sera saint. » Pour Marie, fille d’Israël, dont la foi en Dieu est si limpide, quelle espérance la soulève en entendant ces promesses !

Voilà l’espérance qui nous est proposée. Elle inclut toutes les espérances car elle nous tourne vers l’horizon que Dieu nous a dévoilé en son Fils Jésus. Cette espérance est concrète. Elle s’appuie sur les promesses de Dieu qui est fidèle et attentif à notre vie quotidienne, à notre famille.

« Son règne n’aura pas de fin. » À nous de voir les signes du Royaume qui vient. Certes, nous nous sentons impuissants devant les conflits meurtriers entre la Russie et l’Ukraine, le Hamas et Israël… Mais nous sommes capables de discerner ceux qui font œuvre de paix là où ils sont, en famille, dans leur association, communauté, lieu de travail. La caractéristique du Royaume est la paix. Tout geste de paix, si petit soit-il, est précieux aux yeux de l’Enfant de la crèche.

Nous percevons qu’il nous est impossible de promouvoir la réconciliation et l’amour là où les blessures dues aux conflits sont à vif et suscitent vengeance et violence… Mais ne voyons-nous pas des gestes et des paroles qui réconcilient, pardonnent et ressuscitent l’amour ? L’amour, dans un acte aussi petit soit-il, fait avancer le Royaume. Comme l’amour vrai, dans nos familles ou pour les plus pauvres, est précieux aux yeux de l’Enfant Jésus !

Oui, demandons à Dieu de nous donner des yeux pour voir les signes de son Royaume. Alors nous serons dans l’espérance. Mieux, notre espérance traversera les épreuves et les douloureux conflits qui nous affligent.

« Il sauvera le peuple de ses péchés. » Le péché est toujours accablant. Le nôtre est celui qui s’étale sous nos yeux. N’est-il pas vrai qu’il ronge notre espérance et tend à la dissoudre ? Pourtant, Celui qui vient est le Sauveur du monde. Nous l’entendons à chaque Eucharistie : « Voici l’agneau de Dieu, voici Celui qui enlève les péchés du monde. » Il est plein de tendresse, miséricordieux. Comme les gestes de pardon sont précieux aux yeux de l’Enfant et de sa Mère !

Oui, Dieu, le miséricordieux, accomplit son œuvre de salut qui est plus puissante que le mal qu’engendre le péché. Cette œuvre divine, mystérieusement agissante en notre histoire marquée par tant de péchés, est une œuvre de sanctification. « Il sera saint. »

Comment ne pas admirer Dieu et son œuvre dans nos amis les saints et les saintes ! Ne percevons-nous pas ces figures de sainteté qui, à leur insu, montrent l’amour humblement vécu et qui aiment en servant ?

L’espérance n’est pas vaine car la grâce de Dieu n’est jamais vaine. L’espérance peut toujours naître dans nos cœurs ! Accueillons-là. Faisons de notre cœur une crèche. Embellissons-le par les santons de paix, tendresse, pardon et joie.

Jésus est saint ! S’approcher de lui, c’est se laisser sanctifier, c’est lui présenter avec espérance son désir de conversion, d’aimer davantage.

En allant visiter les crèches dans les églises, recueillons la paix et la douceur qui en émanent, présentons notre espérance à l’Enfant et sa Mère qui, avec Joseph, nous y attendent.