1er octobre 1933 : construction de la première église et installation de la paroisse Saint-Martin anciennement positionnée dès le Moyen-âge en haut de la rue Saint-Martin. C’était l’une des plus anciennes paroisses de Rennes. On y a retrouvé des vestiges gallo-romains sur son emplacement ; elle existait déjà au IXe siècle. Les moines de Saint-Melaine furent confirmés dans la possession de l’église en 1158. L’église fut détruite en 1794 peu de temps après la révolution. Son curé de l’époque refusant le serment imposé par la Constitution Civile du clergé fut guillotiné la même année sur l’actuelle place du parlement de Bretagne. La paroisse se dénommait Saint-Martin des vignes et était installée sur le territoire de la paroisse dite à l’époque de Saint-Aubin.
L’église Saint-Martin est alors construite sur les terres de l’ancienne ferme dite de la Pompe. Un domaine dénommé comme cela car très riche en sources qui jaillissaient en maints endroits. Le Quincé notamment était un petit ruisseau qui alimentait les eaux de la ville. La paroisse est érigée le 1er octobre par Monseigneur Mignen qui installe le même jour le premier curé de la paroisse le Chanoine Guihard (son corps repose devant le chœur de l’église actuelle). L’église était modeste ; les bâtiments de la ferme avaient été rehaussés ; on avait bâti des arches et élevé un clocher surmonté de la statue du Saint-Evêque de Tours. L’étable de la ferme avait été transformée en salle de patronage
17 juin 1940 : premier bombardement qui endommage des vitraux de l’église.
29 mai 1943 : l’église est entièrement détruite par le bombardement de Rennes qui fit de nombreux morts et blessés. Plus de 6500 bombes seraient tombées. L’église est ruinée ; seul le Saint-Martin du cloché est miraculeusement préservé et trône toujours sur le côté de l’église rue de la Pompe.
A l’emplacement actuel de la salle paroissiale autrefois ancienne étable à côté de l’écurie (actuelles salles à côté et au dessus de la sacristie), une église de fortune est installée. C’est là que pendant 10 ans les paroissiens de Saint-Martin profitèrent de l’ancienne étable transformée en chapelle provisoire. Certains se souvenaient «d’être allés au lait» dans cet endroit. «Dès ce moment les Gais martinais, association créée dès 1933 se mirent à l’ouvrage. Il se firent charpentiers, menuisiers, couvreurs…», pour remettre en état ce qui pouvait l’être de l’ancienne église et transformer la salle de patronage (ancienne étable de la ferme de la Pompe) en chapelle provisoire. Ils eurent beaucoup de mérite à fréquenter cette chapelle provisoire parce que trop étroite, chaude ou froide selon les saisons.
1er mai 1953 : consécration de la nouvelle église (l’actuelle) par le Cardinal Roques.
1er octobre 2023 : Cette église a été conçue par les architectes Coirre et Glorot. Dès son ouverture, on salue la réussite dans son ensemble. On lui a reproché son obscurité et son clocher aux dimensions trop réduites. A part ces deux objections, la nouvelle église est jugée pratique, de belle architecture, d’un caractère sacré, une «belle œuvre» qui fait honneur aux architectes qui l’ont conçue et aux entreprises qui l’ont réalisée. Cette église est de style ogivale moderne. Au fond de la place, devant la sacristie, une galerie en forme de cloître à trois arches est d’un heureux effet. Il est noté en particulier la réussite du baptistère conçu selon la meilleure des traditions, les courtines et l’ensemble qui donne à l’édifice une tonalité monastique en souvenir du grand moine-évêque qu’était Saint-Martin. Elle comprend les vitraux de Max Ingrand, Maître-verrier très réputé de l’après-guerre dans le Monde. Son statuaire est de Francis Pellerin (1er grand prix de Rome) pour le Saint-Martin (tympan d’entrée) ; de Jacqueline Béchet (premier second grand prix de Rome) pour la Sainte Vierge et Sainte-Anne. Le Chemin de Croix est de Marcel Jégouzo (sculpté en bois d’acajou) ; le tableau de Saint-Martin est une copie de celui de Paul-Albert Laurens (inscrit au titre des Monuments Historiques) ; l’orgue installé en 1974 provient de la chapelle royale du château de Versailles : signé Cavaillé-Coll, il comprend encore du matériau ancien Clicquot de l’instrument d’origine de 1711. L’autel et le chœur ont été refaits en 2000. Au début des années 2000, la paroisse Saint-Martin est fusionnée avec celles de Saint-Paul et Sainte-Anne pour donner naissance à la paroisse Saint-Jean XXIII.